STEVE CONTE « The Concrete Jangle »
C’est comme si j’avais toujours connu Steve Conte sans vraiment le connaitre. En effet depuis les années 80 il a non seulement contribué au retour divin des New York Dolls en 2006, mais il a surtout collaboré avec de nombreux artistes que j’ai pu interviewer au fil des ans comme Jill Jones, David Johansen, Willy DeVille , XTC, the Tubes ou encore Danny Elfman avec un CV épais comme le Bottin mondain. Et avec ce nouvel album de rock sans concession le chanteur guitariste du New Jersey a carrément enrôlé l’immense Andy Partridge de XTC qui co-signe la moitié des titres et Prairie Prince le batteur des Tubes, c’est dire si « The Concrete Jangle » mérite largement d’être visitée même si l’album est sorti depuis quelques mois déjà. Indispensable séance de rattrapage.
Certes l’album est sorti depuis avril dernier, cependant ce « The Concrete Jangle » mérite très largement son retour vers le futur. Ne serait-ce que pour cette incroyable collaboration avec Andy Partridge d’XTC personnage aussi rare que secret ( Voir sur Gonzomusic LA TOTALE XTC PAR OLDCLAUDE , XTC « English Settlement » et aussi LE MALADE IMAGINAIRE XTC AU PALACE ) qui signe ici la moitié des compositions de ce bel album de rock. Car depuis l’aube des 80’s Steve Conte n’a jamais cessé de collaborer avec d’autres artistes et pas des moindres. J’en ai d’ailleurs rencontré une bonne partie comme Jill Jones ( Voir sur Gonzomusic DANS LE HAREM DE PRINCE ), David Johansen ( Voir sur Gonzomusic ALL MY NEW YORK 1981 HEROES et aussi DAVID JOHANSEN « Here Comes the Night » ), les Tubes ( Voir sur Gonzomusic THE TUBES « The Completion Backward Principle » ), Danny Elfman ( Voir sur Gonzomusic GO GO GO GO AVEC LES GO GO’S ET (OIN)GO (BOIN)GO , OINGO BOINGO « Only a Lad » , OINGO BOINGO « Nothing to Fear » et aussi UNBURYING THE GEMS : DANNY ELFMAN ) ou encore XTC. De surcroit, le vibrant chanteur guitariste de la cote Est a très largement contribué à l’extraordinaire résurrection des New York Dolls en 2006 pour leur fulgurant album « One Day It Will Please Us to Remember Even This » produit par Jack Douglas (Voir sur Gonzomusic ). C’est dire si le CV de mister Conte est impressionnant. Et cet album est à la hauteur de la longévité du bonhomme dans ce joyeux pays du rock and roll. Certes avec 50% des titres co-signés Andy Partridge, la marque XTC est on va dire omniprésente, mais pas que… ces chansons célèbrent aussi l’immortalité d’un rock made in USA aussi provoc que les Dolls, aussi buriné que le Boss, aussi chargé d’harmonies que le Paul Collins Beat ou les Foo Fighters.
Avec « Fourth of July », l’album démarre à fond la caisse, énergique et éternelle rock, portée par son riff incisif et ses harmonies ensoleillées, un titre qui se révèle particulièrement efficace à l’usage. Puis « Hey Hey Hey Arent’ You the One ? » déboule cool, nous faisant un peu songer au J Geils Band et aà la nonchalence des Kinks. Mais c’est la bien nommée « We Like It » qui me fait fondre comme neige au soleil car elle se révèle incroyablement glam rock, dans la pure tradition des NY Dolls avec aussi un coté Cheap Trick et Alice Cooper si fun et insouciant qui incarne parfaitement l’esprit éternel du rock. Quant à « Shoot Out the Stars » elle semble être sous influence du rock blues des Stones et sa super mélodie est d’une efficacité totale. La suivante « One Last Bell » nous fait songer aux Foo Fighters et aussi aux Beatles pour la trompette façon « Strawberry Field », mais son harmonie puissante porte bien la marque d’Andy Partridge, dont on reconnait l’incroyable fantaisie. « Motor City Love Machine » a un peu le speed des Pretenders du début, rock US fuselé et taillé pour un speed à la Bruce Springsteen… un des hits potentiels de l’album avec « All Tied Up », sans doute mon titre favori de l’album pour son coté Paul Collins/ Plimsouls mélancolique nostalgique et cool. Retour à la case XTC avec « Decomposing A Song For You » très très « Mayor of Simpleton »… incroyablement Partridgien et donc forcément addictif. « Girl With No Name » développe une super énergie positive et sa mélodie entêtante sonne comme un hybride parfait des Stones et de XTC. Et l’album s’achève avec « I Dream Her », une balade rock cool un peu à la « She’s Always In My Hair » de Prince mais aussi feeling de the Replacements pour une fin épique dans le plus pur style rock and roll.