LE MALADE IMAGINAIRE XTC AU PALACE
Voici 41 ans dans BEST, GBD aurait du rencontrer Andy Partridge, le leader maximo d’XTC après son concert particulièrement attendu, donné au Palace, dans la foulée de la publication de leur excellent « English Settlement »… hélas, ce soir-là si le public était au rendez-vous, tout comme les cameras de « Megahertz » de Maneval, c’est Andy Partridge qui nous fera faux bond en, s’écroulant sur scéne victime d’un malaise, dès le tout début du show. Et le lendemain, même combat pour les interviews, lorsque Terry Chambers ( batteur) et Colin Moulding (bassiste) se substituent à leur chanteur défaillant. Ambiance… et flashback….
Concert avorté, puis reporté soi-disant au lendemain… pour se voir enfin annulé, ce printemps 1982 le feuilleton XTC à Paris allait tenir les fans et les journalistes en haleine. Sans compter les promoteurs du concert du Palace… De surcroit, l’intoxication alimentaire de Partridge s’est transformée en hépatite virale, mais on sait aujourd’hui qu’il s’agissait plutôt d’une phobie de la scène, d’un trac à tout casser, d’une stage fright comme on dit et la meilleure preuve etant qu’après ce désastre XTX ne s’est plus jamais produit à Paris ni ailleurs en France d’ailleurs. Quel sinécure, pour un groupe aussi créatif, dont j’avais chroniqué les albums novateurs comme « English Settlement » justement ( Voir sur Gonzomusic XTC « English Settlement ») et que l’ami OldClaude vénère, au point de vous avoir transmis la fièvre XTC par son analyse aussi pointue que détaillée de la discographie du fameux groupe de Swindon, Wilshire ( Voir sur Gonzomusic LA TOTALE XTC PAR OLDCLAUDE ).
Publié dans le BEST N° : 166 sous le titre :
HS
Le Palace était encore plein comme un veuf d’autruche. Pour une fois. la formule XTC pouvait démontrer son habileté à décrasser les esprits dans les conditions les plus adéquates. Sold out pour un public de mordus. Depuis « Drums and Wi-res Partridge et ses copains ont su se tailler une audience à leur mesure, Rien d’étonnant donc à ce qu’on ait suivi XTC dans ses aventures en Mer Noire jusqu’au retour en Albion du dernier album « English Settlement », malgré ses côtés glaçon, parvient tout de même à être un des trucs les plus bandants du moment. Le set attaquepar « Respectable Street » emporté par la guitare de Andy Partridge. Mais au bout d’un moment, il s’effondre. Le groupe quitte ia scène et on annonce qu’Andy s’est trouvé mal. Une demi-heure plus tard, une nouvelle annonce reporte le concert au lendemain. Les éléments du staff Virgin rencontrés au bar parlent d’intoxication alimentaire. J’imagine Alain Maneval derrière sa régie,. en train de s’arracher les cheveux par touffes. Si le groupe ne joue pas, l’équipe TV s’est déplacée, et de nos jours avec les coûts de production c’est bonsoir l’addition. Le lendemain matin… Allo Virgin… concert annulé confirmé Stop… Interview Andy Partridge remplacée par Terry Chaambers ( batteur) et Colin Moulding (bassiste) Stop. On imagine souvent les rock stars dans des hôtels de rêves, pourtant le Brèbant échappe sans problème à ce style de stéréotype : fermé pour travaux, il reste néanmoins ouvert à ces cochons de touristes. C’est donc dans un chantier que j’ai trouvé Terry et Colin from Ixtissi. Voici de larges extraits de leur plaidoirie pro domo :
« Colin Moulding : A tous ceux qui se sont déplacés pour venir nous voir, hier au Palace, je tiens à présenter nos excuses. C’est ce qu’on appelle un cas de force majeure dés le premier morceau, Andy s’est senti mal, ll a quitté la scène, nous l’avons suivi ; tu parles, il n’était pas question de jouer sans lui. Je peux te dire qu’il n’avait rien bu ou qu’il n’avait touché à aucune sorte de drogue. Andy était ravagé par une super intoxication alimentaire. Depuis que nous avions quitté l’Italie, il se plaignait d’avoir mal à l’estomac. Je crois qu’il a du bouffer un truc pas clair. On avait déjà failli annuler le concert de Gênes, mais au dernier moment, Andy s’est senti capable d’assurer le gig. A Lyon il n’a pas eu de problème. C’est à Paris qu’il s’est vraiment senti mal.
A quand comptez-vous reporter ce concert?
C.M. : Je sais que beaucoup de gens vorrt être déçus, mais nous reviendrons. On a envie de se faire pardonner la soirée d’hier. Paris était la dernière date de notre tournée européenne et nous devions enchaîner directement sur les concerts en Angleterre et aux Etats-Unis. Si nous voulons revenir en France, ce sera forcément après les States.
Terry Chambers : C’est une situation difficile, parce qu’on ne peut pas modifier notre planning. On ne décide pas de faire un concert en claquant des doigts et en sautant dans le premier avion.
Quelle était la fin du film d’hier?
G.M. : Toute la première partie était composée principalement de titres d’ « English Settlement ». Après une petite interruption on enchaînait la seconde partie avec des trucs plus familiers.
Sur « English Settlement », vous utilisez beaucoup la guitare acoustique pour créer une sorte de new folk.
T.C. : Je crois que les chansons avaient besoin de cette ambiance de guitares acoustiques. Sans elles, des compositions comme « Senses Working Overtime » ou « No Thugs In Our House » ne seraient pas réussies. Lorsqu’Andy les a écrites, c’était sur une guitare sèche. Lorsquenous nous sommes retrouves en studio. il n a pas eu envie de les transposer sur une guitare électrique. En 82, alors que tout le monde s’amuse à coller du synthé sur ses albums, ça nous amusait assez d’y mettre ce genre de son. On se fout pas mal d’être dans le coup ou pas, voilà pourquoi nous allons à contre-courant du rock anglais actuel »
. Pendant que se déroule l’interview, Andy Partridge vole au-dessus de la Manche en direction de Londres_ Ses petits camarades, après s’être terrés dans leur hôtel le rejoindront. Pourtant, à l’heure où j’écris ces lignes la prétendue intoxication alimentaire d’Andy s’est transformée en hépatite virale. Hum hum… A mon avis, le planning d’XTC risque de subir un sacré choc avec les semaines que son chanteur risque de passer au pieu. Pourtant, le Palace nous annonce leur retour à Paris pour le 1er ou le 2 juin. A moins que d’ici là, fa mère Thatcher ne se décide à nous déclarer la guerre…
Publié dans le N° : 166 de BEST daté de mai 1982