MARC SEBERG « Marc 83 Seberg »

Marc Seberg by Pierre Terrasson

Marc Seberg by Pierre Terrasson

Voici 42 ans, dans le même BEST 178, où il chroniquait déjà l’Octobre de Frank Darcel, GBD suivait en parallèle la toute première aventure de Philippe Pascal après Marquis de Sade, qui prenait alors son envol avec Marc Seberg et cet LP tout en clair-obscur, aux compositions si troublantes. « Marc 83 Seberg » porté par le magnétisme exacerbé du chanteur rennais et sa photo de pochette emblématique de Terrasson n’a rien perdu de sa sombre séduction hantée par l’âme du Velvet Underground. Flashback !

Marc SebergLors de notre toute première rencontre, à la sortie du « Rue de Siam » de Marquis de Sade, Philippe Pascal avait à demi-mot largement vendu la mèche ( Voir sur Gonzomusic PHILIPPE PASCAL AU PARADIZE  ) semant ses « révélations » à la manière des cailloux du Petit Poucet. Je racontais ainsi dans le BEST 152 de mars 1981 :

« Vers quatre heures trente, je rentre avec Pascal qui m‘héberge pour la nuit. Il vit face au canal Saint Martin. Là où le martin-pêcheur frôle l’eau verdâtre au petit matin. Dans l’appart, la télé est restée allumée et diffuse du pop art en two tones. « Berlin » de Lou Reed tourne sur la platine Dual. Philippe sert à boire de la vodka à l’herbe de bison et commence à se livrera. Drôle de personnage, au magnétisme certain. Il a 24 ans et s’exprime avec ses mains. Peut-être une habitude qu’il a gardée du temps où il était instit. « Pas trop longtemps parce que j’ai craqué ». Philippe porte en lui la paix et la violence, la passion et le mépris, le noir et le blanc. Dans « Cancer and Drugs », il s’adresse à un certain Marc, celui-ci est un autre Iui même, une projection. C’est peut-être pour cela que Philippe me parle de Gilles « qui fait de l’Aïkido et qui joue des claviers dans le groupe Marc Seberg ». Ils partagent l’appart… »

Et pas que l’appart, manifestement mais je n’en aurai le cœur net qu’après la publication de ce quasi éponyme Marc Seberg, dans sa formation première avec Anzia ex-MDS et l’immense- en talent pas en taille- bassiste Pierre Corneau désormais chez Kas Product ( Voir sur Gonzomusic HOMMAGE A SPATSZ DE KAS PRODUCTKAS PRODUCT « Tribute »,et aussi  KAS PRODUCT À TOUT CASSER À LA MAROQUINERIE)  ). La claviers brillante Pascale Le Berre ne rejoindra Marc Seberg qu’à partir du deuxième LP ( Voir sur Gonzomusic  MARC SEBERG « Lumières et trahisons » ). Totale coïncidence, dans ce même numéro 178 de BEST je tendais également mon micro à l’Octobre de Frank Darcel ( Voir sur Gonzomusic OCTOBRE EN MAI ET L’ENVOL DES NUS  )  lui aussi né de l’implosion de MDS…  prouvant que je n’avais décidément pas fini d’explorer tout le filon doré du rock de la côte ouest.

 

Publié dans le numéro 178 de BEST

 

Marc Seberg« Tu sais, Marc, nul endroit où se fuir dans la nuit » (Philippe Pascal) En 81, le chanteur de Marquis de Sade avait déjà son alter ego Marc, une projection en négatif de lui-même. MDS touchait à sa fin, pourtant, Philippe semblait avoir trouvé un semblant d’équilibre. Bien sûr, il n’avait pas repeint sa vie de rose à l’aérographe, mais les images sombres s’atténuaient pour glisser doucement vers le pastel. Marc Seberg, à l’époque, n’était qu’un parallèle à MD S Lorsque le Marquis brise son miroir, l’image qu’il renvoie à Philippe Pascal s’appelle désormais Marc Seberg, une étrange entité, un mélange de Jean et d’irréel. MDS/MS, PP reste fidèle aux mêmes initiales, à ces climats en clair-obscur où la lueur au bout du tunnel de la déprime reste une solution finale. Deux années de silence n’ont pas entamé le blues pascalien. Incorrigible PP La dernière fois que je l’ai aperçu, il m’a dit « Tout a changé dans ma vie, rien n’est aussi noir qu’avant » et il nous balance ce « Marc 83 Seberg » aux effluves de pétrole brut. 83 la crise, les murailles du protectionnisme et le cancer économique. 83 et son hiver boréal qui dure dure dure. Sortez les mouchoirs, une larme perle et descend doucement le long de la joue c’est vrai, Marc Seberg ne pousse pas à l’optimisme, mais parfois son flip sait être si subtil et harmonieux. « Marc 83 Seberg » me rappelle étrangement le Mur édifié par Lou Red pour « Berlin ». Marc Seberg cultive fa beauté : elle peut me subjuguer en glaçant mes veines. Mais l’été approche et qui va chasser les ténèbres ?

 

Publié dans le numéro 178 de BEST daté de juin 1983BEST 178.

 

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