UNE EXCELLENTE ANNÉE AVEC LES EXCELLENTS EN LIVE
C’est une solide set-list de music-lover, d’excellentes adaptations (forcément), doublées d’une spectaculaire dramaturgie théâtrale héritée de la furieuse propension à déconner, née avec Au Bonheur des Dames, puis portée à maturité par Odeurs et Ramon Pipin en (Han) solo et enfin par ces Excellents, qui ont d’ores et déjà percuté la légende du rock francophone voire intergalactique… vous l’aurez compris les Excellents ouvrent cette nouvelle année par deux shows exceptionnels les 23 et 24 janvier à la Nouvelle Ève et vous y serez forcément tous pour jouir d’une excellente année…
J’avais déjà fondu telle la glace à la vanille sous la chaleur ardente du chocolat chaud des profiteroles sur le grand show des Excellents ( Voir sur Gonzomusic VRAIMENT EXCELLENTS LES EXCELLENTS ) que je ne vous présente plus et qui nous éblouissent de leurs déconnantes adaptations en français de standards du rock exécutés – au sens propre- par de super musiciens… mais interprétés avec des instruments-jouets. Bien entendu, ce joyeux bordel sonique est né du fruit de l’imagination féconde de Ramon Pipin ( Voir sur Gonzomusic LA SAGA RAMON PIPIN ÉPISODE 1 , LA SAGA RAMON PIPIN Épisode 2 , LA SAGA RAMON PIPIN Épisode 3 et aussi LA SAGA RAMON PIPIN Épisode 4 ) chef de file de ces Excellents qui a accepté de nous accorder un entretien exclusif avant d’allumer le feu sur la scène de la Nouvelle Ève…
« Plus de 40 titres rock revisités dans un infernal medley tel un strip-tease sonic, cher Maître, peux-tu nous rappeler le thème de ce récital exceptionnel donné à La Nouvelle Éve ?
Le thème de la soirée est bien entendu de massacrer avec amour — j’y tiens absolument, mais comme tu commences à me connaître, tu t’en doutes —, des incunables du rock qui ont marqué notre vie de rock and roll addicts. Plus quelques pas de côté, juste pour déconner comme « YMCA » qui n’est pas tout à fait du rock, on va dire ; mais cela me fait tellement rire qu’on ne s’en privera pas. Depuis le début, on a dû faire plus de 80 reprises. Là pour cette soirée, on devrait en jouer un peu plus de 40. On est tout de même à 4 millions de vues sur notre chaine Les Excellents sur Facebook avec plus de 10.000 abonnés.
Il faut donc impérativement évoquer la set-list avec des adaptations choc qu’on connait déjà comme « Marche du coté sauvage » de Lou Reed revu et corrigé par tes soins… mais il y aussi pas mal de nouveautés.
Je vais te dire pourquoi : ce spectacle est rare, on joue assez peu pour des raisons qui tiennent à ma mégalomanie ; on est 12 sur scène avec un quatuor à cordes, des musiciens, des non-musiciens et des comédiens. Et donc je ne peux absolument pas partir en tournée, à moins de faire une version réduite un peu peau de chagrin à 6 ou 7. Pour le moment on ne m’a pas sollicité, donc je ne l’ai pas fait. En plus, pas mal de gens qui sont déjà venus au spectacle reviennent, donc il m’a semblé nécessaire et correct vis-à-vis d’eux de proposer quelque chose de nouveau. Si bien que ce spectacle est très remodelé, et ce pour trois raisons. La première c’est le lieu, complètement différent du Café de la Danse puisque c’est un cabaret. Les gens sont assis à des tables, généralement pour assister à des revues de strip-tease et tout ça. J’hésite à me foutre à poils… La deuxième raison c’est cette volonté de varier les plaisirs pour notre public. Et la troisième, c’est mon inspiration, car parfois j’ai des idées qui me sautent à la tête et je me dis : tiens cela ferait une bonne chanson… comme par exemple « Sound Of Silence » qui ouvre le spectacle et dont le texte est : « Je n’aime pas AC/DC, Rammstein et Juliette Armanet/ Je n’aime pas les marteaux-piqueurs, les mobylettes ou les sanibroyeurs / Mieux vaut que je dispose d’un casque isolant/ en ouate de cellulose/ pour jouir du son du silence. »
Serait-il envisageable de remplacer Juliette Armanet par Clara Luciani ?
Ben non, ça ne rime pas, pourtant elle est aussi nulle, franchement.
Ah mais non. Il y en a une que j’adore, franchement. Juliette Armanet je trouve ça vraiment pas mal alors que l’autre je la trouve insupportable. Armanet à ce côté Sanson qui me séduit.
Alors attend… c’est très simple, au lieu de faire « Je n’aime pas AC/DC, Rammstein et Juliette Armanet… », bien sûr je vais faire « Haici Diçi et Clara Luciani… » à ce moment-là !
Mais trop bien !
Je le fais tout de suite mais c’est bien pour te faire plaisir. Écoute bien on va la tester en direct (et il la chante live avec la musique) « Je n’aime pas Haici Diçi, Rammstein et Clara Luciani … ». Ça te va ?
Top of the pops… je suis comblé.
Hé oui AC/DC je n’avais pas pensé à le prononcer à l’anglaise, bien sûr ! Donc après on a un guitariste vraiment exceptionnel …
… oui époustouflant avec sa guitare en bidon d’huile…
… dès le troisième morceau on fait « All Along the Watchtower » et je lui ai juste demandé de refaire les parties d’Hendrix.
Juste !
Juste. Je pense qu’il va s’en faire un cache-col . Son nom est Brice Delage. Il joue entre autres avec Richard Gotainer et Jean-Baptise Guégan.
Donc au rayon nouveautés que trouve-t-on d’autre ?
« All Along the Watchtower » devient « Tout le long de l’autoroute ». C’est l’histoire d’un mec qui va retrouver sa nana. C’est samedi soir, jour où qu’on nique… voilà ! Après, nous avons « Small Town Boy » de Bronski Beat. On a trouvé uns homophonie car j’aime beaucoup ça avec le refrain qui dit « run away/ turn away … ». Nous ça devient « t’es douée/ t’es douée… » et c’est une nana dans une cité qui veut se présenter aux Jeux Olympiques à la corde à sauter. On a également « Everybody Wants To Rule the World » excellent morceau de Tears For Fears, qui devient « Je veux simplement diriger le monde » et raconte l’histoire d’un mec qui a une tête de con et veut diriger le monde. La photo la plus débile que j’ai pu trouver pour l’illustrer, c’est la photo de Kim Jong-Un.
Effectivement.
Après on a « Happy Together »…
… Ah les Turtles…
… très beau morceau avec Howard Kaylan et Mark Volman les futurs Flo & Eddie.
Et du coup tu restes fidèle à la légende en le rebaptisant « Si heureux-z- ensemble ».
Oui mais avec une liaison. C’est l’histoire d’un couple qui s’aime sauf que… ils ne se connaissent pas car l’un vit en Alaska et l’autre à Bourg la Reine (rires). Il y a aussi « Touche à tes fesses » qui est l’adaptation de « Personal Jesus » . J’ai hésité entre la version Johnny Cash et l’originale de Depeche Mode , mais Depeche a plus la pêche avec de la batterie et tout ça . C’est une chanson très engagée où une soubrette veut assassiner sa patronne.
On retrouve aussi la fidèle « Demain je me marie en costard » pour « Video Killed the Radio Star » des Buggles.
« Demain je me marie en costard » le mec attend son costume par Chronopost et le problème c’est que les cloches commencent à sonner et qu’il est toujours chez lui en caleçon et en chaussettes.
Quand on observe l’intégralité de la set-list du show on est résolument dans les années 60,70 et 80. T donc une question cher Maitre… la musique s’est-elle arrêtée en 89 ?
Pas du tout. Tu sais que je suis très avide de plein de trucs. Donc j’écoute aussi beaucoup de musiques actuelles, mais comme j’essaye de faire des trucs très connus d’une part et que d’autre part, je suis conscient que mon public ce n’est pas les 14/15 ans, pour ce projet, je me suis plutôt arrêté sur ces années-là. Par conséquent, on notera que ce n’est pas un rejet de toute modernité, bien au contraire. Si rejet il devait y avoir, ce serait avec les musiques dites urbaines, car je suis un mélodiste et je considère que je n’y trouve pas mon compte.
« Pretty Woman » devient chez toi « Une petite pommade » (rire)
J’adore Roy Orbison et c’est un superbe morceau. J’en fais un truc sur une pommade-miracle, c’est pour ça qu’elle est intitulée « Une petite pommade ». Là c’est dur à expliquer car sur scène il y a toute une dramaturgie. Un mec essaie d’enfiler une housse de couette, il va se faire un lumbago et après on va lui appliquer de la pommade. C’est Shakespearien, quoi !
Il y a aussi le génial « Thunderstruck » d’AC/DC. Tu reprends également « Come On Eileen »… j’espère que tu lui rends justice car j’étais pote avec Kevin Rowland ( Voir sur Gonzomusic KEVIN ROWLAND OF DEXYS MIDNIGHT RUNNERS « The Wanderer » et aussi MY LAST KEVIN ROWLAND INTERVIEW) le chanteur de Dexys Midnight Runners.
Oui c’est désormais « Où qu’est mon alim’ » l’histoire d’un mec qui ne trouve plus son alim’. Et on finit surtout sur « A Day In the Life » qui devient « Un jour dans la vie de David Plotnick ».
Mais qui diable est David Plotnick ?
Plotnick en fait ce n’est personne. Juste un nom ashkénaze que j’ai inventé. Le texte raconte l’histoire de David, persuadé que l’apocalypse est proche, et qui construit un abri anti-atomique de fortune dans son jardin.
Gros morceau… c’est le cas de le dire.
J’ai acheté un pistolet à bouchon exprès pour l’occasion pour assurer l’accord de fin, celui avec les 6 pianos. Et n’oublie pas qu’on a un quatuor à cordes qui nous permet de faire la montée glissando comme l’original. Bon j’exagère car ils étaient beaucoup plus nombreux que nous. Et en fait, j’ai aussi oublié « Baker Street » de Gerry Raferty…
… que j’ai chroniqué aussi à l’époque. Et fait, la plupart des chansons que tu reprends sont soit des artistes que j’ai rencontré soit des disques que j’ai chroniqué, c’est pour ça sans doute qu’on aime autant ces covers.
C’est pour te faire plaisir cette set-list, Gérard, uniquement pour te faire plaisir ! »
Plaisir partagé… sur la scène de la Nouvelle Ève les 23 et 24 janvier 2023 prochains.
