ROBIN THE HAMMER « Robin the Hammer »

Robin LudwigAussi incroyable que cela puisse paraitre, ceci est le tout premier solo de Robin « the Hammer » Ludwig, après toutes ces années consacrées à la musique… et à l’orfèvrerie. Basé dans la mythique communauté hippie de Woodstock, dans les montagnes Appalaches, ce guitariste au feeling illimité pratique le blues depuis toujours. D’abord avec son ex-formation the 5 Points Band, puis en solo parallèlement à sa carrière de joailler du rock, il publie enfin cet album qu’on attendait depuis longtemps où, entre classiques de Robert Johnson, Son House, les Stones et ses propres compositions, il exorcise avec flamme tout ce spleen au fond de lui.

Robin LudwigRobin Ludwig c’est un peu Robin Wood… stock ! Depuis des décennies, il appartient pleinement à cette communauté artistique de peintres, d’écrivains, de musiciens et crateurs de toutes sortes, à l’instar de Dylan, Todd Rundgren ou Kate Pierson qui ont choisi de s’y installer depuis les 60’s   ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/welcome-to-woodstock.html ). Et si notre Robin Wood ne vit pas à proprement parler dans les bois, par contre il y travaille chaque jour puisque son atelier de bijoux est effectivement localisé au cœur de la forêt de (Sher) Wood (Stock) 🤪.  Car, parallèlement à sa musique, Robin doit son surnom, « the Hammer », au marteau d’orfèvre qu’il utilise depuis toujours pour façonner d’incroyables bijoux portés par, excusez du peu, Billy Idol ou encore par Kate la chanteuse des B 52’s qui lui a confié la mission de réaliser les deux alliances de son mariage avec sa compagne Monica. Quant à la musique, c’est bien entendu le blues qui coule dans ses veines, mais pas que… le folk, la country et ses propres racines juives d’Europe de l’Est complètent l’ADN de ce musicien hors norme qui a tenu à rendre hommage aux pionniers Son House, Skip James et surtout l’immense Robert Johnson ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/et-le-diable-a-surgi-la-vraie-vie-de-robert-johnson.html ).

Robin LudwigTout démarre avec « Cypress Grove », un country blues acoustique et champêtre qui ouvre l’album, une cool reprise de Skip James qui semble porter toute la misère du monde. Puis, sur « 32-20 Blues », sa voix éraillée à la Keith Richards revisite cette cool obscure track du héros Robert Johnson. Suit une première composition de Robin, « Ain’t This Trouble », un blues mélancolique et puissant à la Dobro, où plane toujours l’ombre de Robert Johnson pour une bien sad love song. Autre compo de Robin, voici « Stratoliner », où sa voix à la Tom Waits passée au papier de verre nous fait partager toute la nostalgie du bon vieux Boeing 307 pour un blues forcément… planant ! Quant à « Bug », c’est encore une chanson signée de Robin, bien plus folk que country, théâtrale quelque part entre Dylan et Dr John et c’est sans doute à mon sens une des plus belles compos du CD. Belle reprise de Tom Waits de la fin des 80’s avec « Strange Weather », dont la guitare acoustique réinvente presque une balade du Moyen Age. Retour aux reprises avec la troublante « Empire State Express », une chanson de Son House,  un blues aussi rageur que torturé, façon delta, dans la moiteur et la chaleur de l’été. Avec « Come In My Kitchen », Robin s’attaque à l’un des titres les plus fameux de Robert Johnson, repris entre autres par les Stones sur « Let It Bleed », qui devient ici une adaptation nonchalante et débonnaire. Encore une composition martelée par the Hammer, « Devil Vision » me rappelle un peu « Treetop Flyer » de Stephen Stills. Elle est émotionnelle et aussi cool que subjuguante… et c’est incontestablement un des temps forts de ce projet. Puis retour à la case « Stones » avec la cool reprise aérienne de « No Expectations » sortie sur « Beggar’s Banquet » en 1968. Et c’est avec « Yonder Come The Blues », une cover d’un local hero des 60’s, Fred Neil , qui avait composé la sublime « Everybody’s Talkin’ » popularisée par Nilsson et qui vivait comme Robin à Woodstock ; c’est un supra cool blues folk acoustique au feeling de  Randy Newman qui clôt cette émotionnelle aventure. Il faut aussi saluer la production aussi cristalline qu’émotionnelle de l’ami Zak Alister ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/zak-alister-lami-americain.html  ) qui a réalisé, après ses prods de Harvey D . Arnold ( Outlaws) ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/harvey-d-arnold-stories-to-live-up-to.html ) , Robert Lee Coleman ( Voir sur Gonzomusic   https://gonzomusic.fr/robert-lee-coleman-what-left.html  ) ou encore Major Handy  ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/major-handy-le-grade-du-zydeco.html )  un véritable tour de force en orfèvrant  aux côtés du fidèle Tim Hatfield le son de cet album si attachant.

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