MA PASSION DU BLUES À COGNAC par Denis Garnier

Larry Graham

 

Né à Javrezac, à un jet de bouteille de Cognac, ex-big boss illuminati du showbiz hexagonal et rock expert qui cumule plus de mille concerts au compteur, qui d’autre que Denis Garnier pouvait juger la soirée la plus excitante du fameux Cognac Blues Festival, cuvée 2017, où Dee Dee Bridgewater et le funkissime Larry Graham- le tonton de Drake accessoirement- se partageaient une bien belle affiche !

 

De notre envoyé spécial à Cognac

Dee Dee BridgewaterPour sa vaillante 24éme édition et, comme à l’accoutumée, le légendaire Cognac Blues Festival se déroulait dans le jardin public de l’hôtel de ville dans un superbe théâtre naturel de verdure, de type gallo-Romain et mardi soir c’est la troublante et électro cool Anna Kova qui ouvrait le bal à Jarnac (voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/livresse-anna-kova.html) puis le grand guitariste blues Kenny Neal. Le mercredi soir M nous a fait son show afro fusion Malien. Mais il faudra réellement attendre le jeudi soir pour voir commencer les choses sérieuses en blues majeur avec Dee Dee Bridgewater dans un théâtre presque complet.

 

Les 100 ans et + de l’histoire du jazz coulent toujours dans ses veines

Dee Dee Bridgewater

 

Profitant d’une belle météo le public cool et paisible, majoritairement entre 35 et 70 ans était au rendez-vous de la diva de Memphis. Avec son pied dans le plâtre, avec sa robe d’été, son chapeau, ses lunettes de soleil et son français toujours aussi délicieux, Dee Dee demeure toujours indubitablement aussi classieuse et toujours autant à l’aise sur scène, malgré son handicap. Servie par un light show au top, aussi chaleureux qu’aérien et un son où la balance parfaite entre les instruments et les vocaux offre une acoustique idoine. Mais chez Dee Dee ce qui importe le plus, c’est cette voix toujours aussi chaude et puissante qui nous rappelle à chaque fois combien les 100 ans et + de l’histoire du jazz coulent toujours dans ses veines. Accompagnée par un groupe impeccable qui pulse entre jazz délicat et funk léger avec clavier, basse, guitare, batterie, saxe, trompette et 2 choristes, tout ce petit monde prouve de manière cinglante que non seulement il connait sa partition, mais qu’il parvient à la transcender. Malgré un nouvel album à  paraitre annoncé pour la rentrée, la grande Dee Dee Bridgewater nous a offert un superbe show volontairement bourré de reprises histoire d’élargir cette audience estivale, sur un mode bien plus open qu’un  traditionnel récital jazz pur et dur dans l’ambiance intimiste d’un petit club. C’est ainsi que Dee Dee nous a régalé d’une vibrante reprise d’Elvis, avant d’entonner la classique d’Ann Peebles « I Can’t Stand the Rain », avant de mettre BB King à l’honneur avec « The Thrill is Gone ». Pour la petite histoire Dee Dee nous fait partager son anecdote d’un duo avec BB King lorsque toute jeunette i l’avait carrément invité à la chanter sur scène avec lui. Mais Dee Dee n’est-elle pas tout simplement une grande bavarde, nous faisant allègrement partager sa vie tumultueuse. Après un petit passage vocal sublime tout en scat , la chanteuse nous offre un superbe medley où s’enchainent une volcanique « Stormy Monday », puis « Rock Me Baby » et la classique blues « Houng Dog ». Le show s’achève sous les « vivas » avec « The Sweater It Is ». Entre temps, la nuit s’est abattue sur Cognac et notre funk brother Larry Graham surgit directement dans le public, nous ambiançant tout en descendant lentement les marches du théâtre sous les applaudissements.

 Larry le roi de la slap bass

_Larry Graham_

 

L’imposante funk-machine incroyablement pro tente de bien de se mettre en route, direct, mais comme tout moteur diésel, il lui faut bien se chauffer un peu.  Visuellement, c’est un festival…de paillettes où tout ce petit monde est looké comme dans un show US des 70’s, où le blanc est comme d’habitude de rigueur, sur de flashantes chemises rouges à jabot. Avec un groupe composé d’un batteur, de 2 claviers, guitare, percus et au chant une chauffeuse au look tout droit sorti d’un épisode de Stars Wars ………  sans oublier la basse vrombissante de Larry. Dommage que le light show, à dominante  également écarlate, se retrouve noyé dans un nuage de fumée, car on se croit un peu trop transporté à Las Vegas. Avec un son quelque peu gras, dominé par la puissance ses synthés, Larry nous fait un peu son grand cirque habituel, mais à 70 balais il demeure toujours incontestablement le roi de la slap bass.  Depuis la mort de Prince en avril 2016, Graham n’oublie jamais de nous rappeler tout ce qu’il devait au Kid de Minneapolis pour avoir relancé sa seconde carrière lorsqu’il l’avait signé, à l’instar de George Clinton ou de Mavis Staples, sur son fameux label Paisley Park. D’ailleurs, si l’on pouvait encore en douter, Graham met l’accent sur le cross-over du twin-towns sound. Puis  comme pour nous rappeler sa jeunesse et Woodstock  il nous régale d’un petit morceau de Sly Stone. Changement de tenue pour Larry, histoire de finir ce show à dominante rouge sur un bel hommage donné à Prince en forme de medley où la chanteuse guest Tasha Taylor nous fait vibrer de sa reprise du « Nothing Compares To U » de Prince popularisée par Sinead O’Connor. Seul regret : que Larry ne se « lâche » pas un peu plus pour briser l’aspect quelque peu figé de ce grand show à l’Américaine.  Le lendemain, vendredi, les spectateurs du CBF ont pu vibrer, entre autres, sur les séquences cool électro des Anglais d’Archive avant que cette 24 éme édition du Cognac Blues Festival ne s’achève samedi sur les performances des Imperial Crowns et de la chanteuse androgyne LP. Rendez-vous en 2018 pour de nouvelles et bluesy enivrantes aventures au pays du Cognac.

 

Signé Denis GARNIER

 

 

 Larry Graham

 

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