ROBERT LEE COLEMAN : « What Left »

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C’est seulement son troisième album solo en 60 années d’une carrière riche en émotions, Robert Lee Coleman, le héros de Macon, Georgia publie mardi prochain son « What Left », une ardente collection de blues de sa composition,  musclée par quelques standards immortels du Delta, qu’il interprète depuis toujours. Durant les 70’s, avec sa guitare, aux côtés de Percy Sledge, puis de James Brown, Robert Lee a contribué à écrire parmi les plus belles pages la musique noire. Entre blues et soul, son « What Left », boosté par ses sublimes arrangements de cuivres et de keyboards, nous entraine jusqu’au Sud profond, un feeling intemporel qui ne peut que forcément laisser des bleus au cœur.

 

 

Robert Lee Coleman What Left COVERIl ne sort que mardi prochain, cependant Gonzomusic n’a pas résisté au plaisir de vous faire partager en avant-première le nouvel album de Robert Lee Coleman, un des artistes épaulé par la fameuse Music Maker Relief Foundation (voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/music-maker-relief-foundation-les-blues-and-soul-brothers.html ). Tout commence par le classique « Real Motha For Ya », du génial Johnny Guitar Watson, millésimé 1977. Et cette cool soul légendaire, pulsée par les cuivres, emportée par la voix puissante de Coleman ne saurait laisser quiconque indifférent. Autre reprise revisitée à sa sauce par Robert Lee, « Kinfolk », de Muddy Waters de 70, est un blues puissant pulsé par un super riff de guitare funky aussi entêtant qu’énergisant. Chantée par la nièce de Robert Lee, « Bleeds the Blues » est un slow mélancolique, lancinant porté par la guitare de Coleman et toute la puissance d’un clavier Hammond au son mélancolique si caractéristique des good old days éternels. Super boogie entrainant, porté par le souffle de l’harmonica, « Somebody Loves Me » pulse comme un cœur qui bat la chamade. L’amour et le blues ont en commun cette complicité éternelle…Robert Lee Coleman le prouve à nouveau ! D’ailleurs, dans le blues, la douleur de la rupture supplante si souvent l’amour, la preuve par ce « Blues So Bad » et son spleen si puissant, une plaie sentimentale que seul le blues parvient à cautériser. Écrit par Jimmy Reed, popularisé par King Elvis, classique de chez classique « Big Boss Man » évoque bien entendu le thème du travail et de l’exploitation de l’homme (black)  par l’homme ( white). Mais le super-pouvoir du blues n’est-il pas justement d’exorciser la douleur ? Joliment speed et efficace, énervé même, on se laisse porter par l’implacable jeu de guitare de Mister Coleman. Autre perle éternelle du répertoire du Mâconnais ( ha ha…il fallait bien que je la fasse à un moment : NDR) « The Shoe Is On the Other Foot », adrénalisé par ses super cuivres si puissants, est un boogie cool, un feel-good blues capable de vous redonner la pèche, y compris lorsque vous avez la tête dans le cul, au point d’inverser vos pompes ! Une de mes compositions favorites de cet album, la balade délicate « Done Forgot About Love » évoque de manière troublante le « Kiss and Say Goodbye » The Manhattans de 76… mais avec une jolie couleur country, qui rend ce duo masculin/féminin aussi original qu’irrésistible.  Comme une locomotive que rien ne saurait arrêter, l’interprétation du « Done Somebody Wrong » d’Elmore James est un blues traditionnel qui file à toute allure pour nous revigorer de sa radieuse énergie. Entrainé par le Hammond, « Country Woman » nous fait partager la douleur de la quête inassouvie de l’amour.  Cherchez la femme…mais de la campagne, en thème incunable du blues.Slow blues langoureux, aérien et nostalgique, « Set You Free » à toute la l’incandescence d’un vieux bourbon de moonshiner, qui irradie peu à peu les tripes, en descendant dans le gosier. Et, en parlant d’alcool, l’ami Robert Lee nous invite justement à finir l’album en buvant un coup à sa santé sur l’ardent meddley « Tennessee Whiskey/ I’d Rather Go Blind », ultime joyau de l’album, popularisé par Etta James en 1967, un des atouts de ce « What Left ». Réalisés par Zak Alister ( voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/zak-alister-lami-americain.html ) et Tim Hatfield ( Keith Richards, Death Cab For Cutie, Steve Earle)  à Athens, aux John Keane Studios, où R.E.M et tant d’autres ont enregistré, ces 12 titres aussi black que beautiful, suggèrent que Coleman soit tout simplement rebaptisé : Cool man !;)

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