MORT D’UN GARÇON DE LA PLAGE
À l’heure de la triste disparition de Brian Wilson, on ignore encore les causes de sa mort, même si on sait hélas que le leader des Beach Boys souffrait de schizophrénie depuis des décennies, laquelle s’était finalement muée en démence. Depuis mes 17 ans et mon premier séjour à LA, les Garçons de la plage occupaient une place toute particulière dans mon Panthéon perso. Aussi je n’ai pas le cœur ce soir de vous faire la nécro, sa vie son œuvre de mon héros, mais plutôt l’envie de vous faire partager mon amour de cette merveilleuse musique et de toute l’utopie rock qu’elle pouvait porter, celle d’une Amérique qu’on aime et qui survivra aux ténèbres qui frappent actuellement l’État doré, le coté obscur de la Force, comme les « Good Vibration » incarnent le coté clair qui finira heureusement par triompher.
L’intro de « Let’s Go Away For a While » du monument « Pet Sounds », porté par ses violons ses cuivres et sa production juste angélique, résonne ce soir sur les HP, car je sais que Brian Wilson s’en est allé. Non pas que j’avais une affection particulière pour le personnage, car il me faisait un peu flipper, me rappelant un peu trop mon cousin schizo, lequel contrairement à Wilson lui n’a pas abusé des drogues psychédéliques. Par contre, je vénérais l’Artiste, le leader des Beach Boys, même si je n’ai jamais rien fait pour le rencontrer, le seul Beach Boy à mon actif étant le cousin Mike Love pour son LP solo »Looking Back With Love » de 1981 ( Voir sur Gonzomusic MICHEL AMOUR HEROS DES GARÇONS DE LA PLAGE. Et anyway Brian Wilson n’était pas vraiment réputé pour sa sociabilité et son accessibilité pour les médias. Qu’importe les images d’Epinal aussi dingues les unes que les autres, plus ou moins vraies ou telles que véhiculées par le déconcertant film « Love & Mercy » de 2001. Qu’importe car comme dans « Qui a tué Liberty Valance » avec le natif d’Inglewood qui prit son envol à Hawthorne à juste 5 km de là, comme la légende dépasse le réel, mieux vaut imprimer la légende. Et tandis que la sublime « Surfer Girl » résonne, les images se bousculent dans ma tête en flashback rock and roll.
1974, dans l’avion charter qui m’emmenait à 17 ans pour la toute première fois à LA, mon voisin de siège, un local donc mais étonnamment Francophone m’avait demandé durant le vol si j’aimais « Les garçons de la plage », ce qui m’avait, je vous l’accorde, déconcerté sur le moment n’étant pas gay… avant de réaliser qu’en fait il me parlait des Beach Boys… que j’adorais, tant ils incarnaient tout le California way of life dans leurs chansons. Les bagnoles de rêve, la plage, le soleil, les palmiers, mais surtout le surf et les mythiques California girls, il suffisait d’entendre les merveilleuses harmonies des Beach Boys et de fermer les yeux pour vivre tout cela. D’ailleurs, cet été 74 n’était pas seulement marqué par le « On the Beach » de Neil Young, le « Pretzel Logic » de Steely Dan ou le « 461 Ocean Boulevard » de Clapton, sans oublier les premiers balbutiements de la disco-music avec « Rock the Boat » et son alter-ego « Rock Your Baby », il marquait aussi le retour des Beach Boys avec la compile de hits « 15 Big Ones » , soit le 15ème 33 tours de Brian Wilson et de sa tribu, boosté par l’inédit à succès du LP, d’ailleurs co-signé par le fameux cousin Mike le feel-good « It’s OK ». Les souvenirs dorés de cet été Californien dans les Hollywood Hills, de la Cadillac cabriolet large comme un paquebot de la famille qui m’hébergeait au flash des lumières en échiquier de la Cité des Anges, en passant par les enivrantes California teen-age queens, tout cela avait vraiment le gout des ice-creams Baskin-Robbins.
C’est dire combien l’annonce de la mort de ce flamboyant lunatique me bouleverse et combien cette nostalgie des garçons de la plage trouve un dramatique écho dans la situation actuelle que vit Los Angeles, à feu et à sang par les provocations et l’abus de pouvoir de l’actuel Président US. Et l’on se dit qu’avec la disparition de Brian Wilson, c’est bien sur un peu aussi de l’Amérique qu’on aime qui part en fumée. Mais des cendres peuvent aussi renaitre l’espoir. Depuis janvier et tous les coups de butoirs portés aux 4ème et 5ème pouvoirs US, soit respectivement la Justice et la Presse, par l’Administration républicaine, on avait l’impression que les Démocrates étaient totalement KO et inscrits aux abonnés absents. Bruce le Boss aura été le premier à oser l’ouvrir ( Voir sur Gonzomusic SPRINGSTEEN VS TRUMP LE BOSS CONTRE-ATTAQUE), mais le principal opposant à Trump semble incontestablement être Gavin Newsom, le volontaire Gouverneur de la Californie, l’Etat le plus riche et le plus puissant, qui serait la 5ème économie au monde si le Golden State proclamait son indépendance. Newsom passera-t-il à la postérité comme l’homme qui non seulement a su dire non à Trump mais aussi redonner vie à ce Parti démocrate mortifère pour décrocher la Maison Blanche en 2028 ? Alors seulement l’héritage culturel et social du groupe sera préservé. La famille du leader des Beach Boys a annoncé en ces termes la terrible news
« C’est avec tristesse que nous annonçons le décès de notre père bien-aimé, Brian Wilson. Les mots nous manquent. Veuillez respecter notre vie privée pendant cette période difficile pour notre famille. Nous partageons notre chagrin avec le monde entier. Amour et Miséricorde »
Quant à moi, j’entends toujours les Beach Boys résonner dans mon vortex. « Fun fun fun now that the daddy took the T.Bird away » chante Brian Wilson Pour mémoire, il était né en 1942 en Californie, fan de surf culture émergeante il a formé un groupe avec ses jeunes frères Carl et Dennis, son cousin Mike Love et son pote d’enfance Al Jardine qui devient l’un des plus grands groupes de rock du pays mais aussi du monde, au point que même les Beatles singeront nos Garçons de la plage en hommage dans leur « Back In USSR » Le catalogue de Wilson avec le groupe comprend des dizaines de singles à succès, dont trois numéros un « I Get Around », « Help Me, Rhonda » et « Good Vibrations ». Il était particulièrement réputé pour utiliser le studio d’enregistrement comme d’un instrument de musique afin de créer des sons uniques, notamment sur le chef d’œuvre « Pet Sounds », qui a durablement installé sa réputation de pionnier de la musique. Sa disparition est à la fois un choc et une immense tristesse. So long mister Brian Wilson !
LES MOTS JUSTES CHER GBD, QUE J’AI LU EN ECOUTANT « PET SOUND »…MERCI