FONTAINES D.C. « Romance »

Fontaines-DC-by Simon-Wheatley

Fontaines-DC-by Simon-Wheatley

Sur ce quatrième album, le quintet irlandais a troqué son post-punk ténébreux hérité des 80’s, contre un indie rock haut de gamme, carrément taillé pour les grands stades. Certains leur trouvent des accents à la Cure, d’autres penchent plutôt vers des influences Pixies, sur ce disque Fontaines D.C semble aussi avoir quelques réminiscences incantatoires de Depeche Mode. Bref, rien que du bon dans cet entêtant « Romance » qui marque un incontestable tournant dans leur carrière, qui devrait très vite propulser ce groupe-là dans le cercle fermé des plus grandes rock stars planétaires.  

Fontaines-DC-Par Jean-Christophe MARY

 

Pour réaliser son nouvel opus, le groupe a fait appel au producteur James Ford (Arctic Monkeys, Gorillaz ou Depeche Mode).  Le post-punk brut auquel les irlandais nous avaient habitué vient de muter en une bande son onirique, sorte de mix vénéneux entre britpop 90’s et rock gothique. Une évolution artistique bien loin des leurs trois albums à la sensibilité post-punk boostés par une énergie brutes. Si leur leader Grian Chatten continue à puiser dans son côté le plus sombre pour sortir des textes inspirés, ces 11 nouvelles chansons détonnent par leur richesse harmonique, leurs expérimentations sophistiquées et leurs subtils bidouillages sonores.

Fontaines-DCAvec sa mélodie envoûtante et son atmosphère cinématographique, « Romance » qui donne son nom à l’album, capte d’emblée notre attention. La combinaison du chant et de la mélodie jouée elle au synthé, oscille, flotte dans l’air, se trouve régulièrement hachée par une guitare fuzz et des percussions tout droit sorties des forges de l’enfer. Le résultat, aussi tentaculaire que surréaliste, combine la douceur envoûtante de The Cure avec le côté cauchemardesque des Pixies. Le second titre, « Starburster » monte en intensité, charpenté de claviers inquiétants. Le texte scandé dans les couplets puis déclamé hip hop dans les refrains, sont proches de l’univers de Korn et des Deftones. La singularité se trouve ici dans la voix émouvante avec cette respiration nerveuse en fin de refrain, comme si Garen Chatten cherchait à reprendre son souffle par manque d’air. Suivent « Here’s the Thing » et « Desire deux pop song séduisantes dans la lignée de Smashing Pumpkins Placebo,  portées par une voix de tête séduisante. Ballades inspirées de la des Britop 90’s,  « In the Modern World » et « Horseness Is the Whatness » sont particulièrement envoutantes avec leurs cascades de cordes luxuriantes. A l’écoute de « Bug », autre pop song efficace, là encore on pense à Oasis, The Verve. Avec sa voix samplée tourbillonnante portée par une guitare folk « Motorcycle Boy » accroche nos tympans, monte doucement en puissance boosté par des roulements de caisse claire avec sa mélodie, sa construction harmonique et un son novateur. Les cordes flottantes et dissonantes enrichissent la matière sonore et renforcent l’atmosphère mélancolique et tendue. Portée par des cordes, une basse métallique et une batterie lourde, la mélodie envoûtante de « Sundowner » vous ensorcelle dans un rêve ouaté quand le chaloupé « Death Kink » vous vrillent les tympans, avec ces guitares fuzz et la voix menaçante de Grian Chatten. Le disque s’achève sur « Favorite » un petit joyau pop dans la veine de The Smiths, The Cure où la mort rode dans le texte introspectif. Ajoutons que Tom Coll, batteur compact et charnel, assène des coups de pied redoutables lorsque c’est nécessaire. Ceux qui les ont vu sur scène témoignent de concerts particulièrement explosifs cet été au Royaume Uni. A notre tour, on a hâte de découvrir ce nouveau quintet sur la scène du Zénith le 13 novembre prochain.

 

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