NEIL YOUNG « Talkin To the Trees » 

Neil YoungÀ 79 ans, Neil Young ouvre un nouveau chapitre avec « Talkin to the Trees » son nouveau manifeste pour la planète, entre nostalgie folk et décharges électriques. Enregistré avec son nouveau groupe The Chrome Hearts, le Canadien livre dix titres à la fois bruts, tendres et combatifs, portés par une énergie créatrice intacte. Entre engagement écologique et combat rock poétique, le Loner prouve qu’il n’a rien perdu de sa flamme, la preuve c’est qu’elle a carrément bien allumé notre JCM !

Neil YoungPar Jean Christophe MARY

Neil Young ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Neil+Young )  est de ces artistes qui traversent les décennies sans jamais perdre l’authenticité et l’urgence créative. Avec « Talkin to the Trees », enregistré dans l’intimité des studios Shangri-La à Malibu, l’insubmersible Canadien revient en force, épaulé par un nouveau groupe, The Chrome Hearts, qui porte à merveille ses mélodies râpeuses et ses textes engagés. À la veille de ses 80 ans, le chanteur-guitariste continue de mêler folk, rock et country dans une alchimie indémodable, tout en jetant un regard acéré sur le monde actuel, de l’environnement aux dérives autoritaires.

Neil Young a toujours été une conscience en éveil, de « Ohio » à « Living With War ». Sur « Talkin to the Trees », son 48ème album-studio, il continue d’alerter sur l’état de la planète et de nos démocraties, sans oublier cette fibre personnelle qui colore ses compositions les plus touchantes. Sa voix, plus fêlée que jamais, se pose sur des arrangements qui alternent entre dépouillement acoustique et salves électriques rageuses. Pour ce nouvel opus, Neil Young s’est entouré d’un quatuor d’une redoutable cohésion. Spooner Oldham (orgue) apporte une profondeur « soulful », héritée de ses collaborations avec Aretha Franklin et Percy Sledge, qu’il distille depuis « Comes a Time » (1978). Le guitariste Micah Nelson (fils de Willie !) réussit à honorer l’héritage de Ben Keith tout en injectant une énergie juvénile et créative dans les riffs et les harmonies vocales.  À la basse, Corey McCormick tisse une assise souple et mélodique, tandis qu’Anthony LoGerfo, batteur énergique, insuffle un groove tantôt discret tantôt martelé, mais essentiel. Ensemble, ils forment un duo parfait pour charpenter les compositions du maître comme ils l’avaient déjà démontré au sein de Promise of the Real. L’enregistrement, confié à Lou Adler (figure tutélaire de la soul et du rock californien !) dans les studios Shangri-La à Malibu, cultive une atmosphère organique où l’on sent la chaleur des guitares et des amplis à lampes.

Neil YoungDès le titre d’ouverture « Family Life », la voix éraillée de Young raconte les racines, la mémoire, la transmission, sur une trame folk dépouillée et poignante. L’orgue de Spooner Oldham confère au morceau une dimension gospel discrète. Blues aussi lancinant que brinquebalant porté par l’orgue de Spooner Oldham, « Dark Mirage » dresse un constat amer sur les « mirages » technologiques, entre Tesla et réseaux sociaux, et le climat politique international. Le vers “Your screen is not the sun” résumerait presque à lui seul le propos. Avec son écriture à la Woody Guthrie, où le banjo se mêle à la pedal steel, « First Fire Of Winte »r est une ballade mélancolique qui célèbre les cycles de la nature, un titre qui raisonne comme un écho à ses engagements écologistes. Hymne folk dédié à son bus de tournée ( Voir sur Gonzomusic NEIL YOUNG & THE CHROME HEARTS A LA CHAPELLE ARENA ) , « Silver Eagle » est un titre symbole de liberté qui par sa mélodie et l’harmonica rappelle la encore Woody Guthrie. Porté un riff électrique et rythmique martelée « Let’s Roll Again » retrouve l’énergie militante de « Rockin’ in the Free World ». Un appel à reprendre la route, malgré l’âge et les blessures. Sur le rageur « Big Change », le Canadien égratigne les puissants, de Trump à Elon Musk. Véritable manifeste écologique, ce morceau vise à réveiller les consciences, dans la lignée de « Mother Earth (Natural Anthem) ». “No more plastic oceans, no more oil-soaked lands…” scande le toujours jeune Neil.

Neil YoungPrière écologique au rythme contemplatif, presque chamanique « Talkin To The Trees » est la pièce centrale de l’album, où la voix de Neil Young se fait fragile, comme murmurée à la Terre elle-même. Porté par une guitare acoustique dépouillée et basse ronde et chaude, « Bottle Of Love » évoque lui la fragilité des relations humaines, l’alcool comme métaphore d’un amour à la fois consolateur et destructeur. En clôture, on trouve « Thankful » un folk pastoral où Neil exprime sa gratitude pour la musique, la nature, la vie et ceux qui l’accompagnent encore.

Avec « Talkin to the Trees », Neil Young prouve qu’il n’a rien perdu de sa flamme. Ces dix titres confirment qu’à l’orée de ses 80 ans, le Canadien continue d’écrire, de chanter et de combattre avec une sincérité rare. Une leçon d’intégrité artistique qui traverse le temps.

 

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.