NEIL YOUNG & THE CHROME HEARTS A LA CHAPELLE ARENA

Neil YoungEntouré de sa toute nouvelle formation The Chrome Hearts, Neil Young a livré à Paris ce 13 juillet 2025, un concert coup de poing, brut et viscéral. Dans un décor minimaliste, l’icône canadienne a enchaîné sets électriques hypnotiques entrecoupés d’une respiration acoustique, entre solos furieux, groove tellurique avec en fond, un message d’amour à la planète du Loner qui a su si bien réconforter le petit cœur chromé du young JCM.

Neil YoungPar Jean-Christophe MARY

Ce soir pas d’écrans géants, pas de vidéos, pas d’effets pyrotechniques à l’Adidas Arena de Paris. Neil Young ‘Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Neil+Young ) a choisi la sobriété radicale : un simple rideau en fond de scène, frappé en lettres capitales d’un “LOVE EARTH”. Tout est dit. À 78 ans, le Canadien reste ce prophète rugueux qui, guitare en main, prêche pour un monde plus juste, un message entre colère et tendresse. Dès l’ouverture, « Ambulance Blues » extrait du magnétique « On the Beach » de 1974, le ton est donné. Dans une première partie électrique, le son est rond, lourd, organique. Les morceaux, étirés sur plus de dix minutes, installent un tempo hypnotique. Le trio rythmique — le bassiste Rick Rosas, souple et bondissant comme un chat, le batteur Ralph Molina, métronomique et tellurique sur sa grosse caisse, et le guitariste Frank “Poncho” Sampedro, alternant guitare et synthé — forme un bloc compact, sur lequel Neil Young plaque ses accords et laisse filer des solos sauvages et branques, déchirant l’air comme une scie. Son harmonica résonne par à-coups, un cri rauque et mélodieux, pendant que Neil alterne les voix sur deux micros. L’un d’eux, relié à un haut-parleur qui oscille de gauche à droite, rend le propos du chanteur inquiétant, presque prophétique – un avertissement sonore autant qu’un effet dramatique.  Spooner Oldham s’arque boute sur son clavier et envoie des accords  qui épaississent le groove, comme sur » Be the Rain » et « When You Dance, I Can Really Love », deux brûlots où le son combiné basse batterie vient nous enfoncer le plexus. Les classiques  « Cowgirl In the Sand » et « Cinnamon Girl », tirés de son deuxième LP de 1969 « Everybody Knows This Is Nowhere », prennent des allures de rituels électriques. Neil Young, casquette vissée sur la tête, y envoie ses riffs abrasifs comme un vieux sorcier, pendant que le groupe fait tourner les mesures jusqu’à la transe. Sur « Fuckin’ Up », le public reprend à l’unisson un refrain rageur, presque punk dans l’énergie.

Neil YoungLa seconde partie offre une délicate respiration. Seul, Neil Young revient à la guitare acoustique pour « Southern Man », « The Needle and the Damage Done » et « Harvest Moon », où le silence de la salle contraste avec la fureur précédente. Puis « Daddy Went Walkin’ » apporte sa légèreté country, avant que le maestro ne présente ses « Chrome Hearts » – et n’invite l’audience à un rare moment d’intimité. La dernière salve électrique repart de plus belle : « Looking Forward » (de l’époque CSNY) et « Sun Green, » hommage à la militante écologiste, sont autant de manifestes. Sur « Like a Hurricane », un clavier descend lentement des cintres, opère un mouvement de balancier, tandis que Neil Young se jette dans un solo interminable, déchirant, qui se termine en duo basse-batterie. L’arène tremble. Juste avant le rappel, Neil grimpe sur un podium où trône un orgue pour « Name of Love » (CSNY), murmure “Can you do it in the name of love ?”, puis reprend la guitare pour « Old Man », moment suspendu où le temps semble se figer. Pour le rappel, le song-writter empoigne sa Gibson noire. La salle explose : « Hey Hey, My My (Into the Black) ». “Rock and roll can never die”. Le rideau “ LOVE EARTH ” s’efface dans les esprits, remplacé par une certitude : Neil Young est toujours là, plus chamanique et incandescent que jamais.

Set-list

Set Electrique :

Ambulance Blues

(Neil Young)

Cowgirl in the Sand

(Neil Young & Crazy Horse)

Be the Rain

(Neil Young & Crazy Horse)

When You Dance, I Can Really Love

(Neil Young)

Cinnamon Girl

(Neil Young & Crazy Horse)

 Fuckin’ Up

(Neil Young & Crazy Horse)

Set acoustique:

Southern Man

(Neil Young)

The Needle and the Damage Done

(Neil Young)

Harvest Moon

(Neil Young)

Daddy Went Walkin’

(Neil Young)

Set Electrique :

Looking Forward

(Crosby, Stills, Nash & Young)

Sun Green

(Neil Young & Crazy Horse)

 Love to Burn

(Neil Young & Crazy Horse)

Like a Hurricane  

(Neil Young

Name of Love

(Crosby, Stills, Nash & Young)

Old Man

(Neil Young song)

 

Rappel  :

Hey Hey, My My (Into the Black)

(Neil Young & Crazy Horse)

 

 

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