DENIS BORTEK EN SOUVENIR DE FRANK DARCEL

Denis Bortek, Niko Boyer, Simon Mahieu et Daniel Paboeuf by Anne Marzeliere

Aux cotés de Christian Dargelos à Étienne Daho, en passant par Alan Stivell Mona Soyoc, Pascal Obispo, Arnold Turboust, Simon Mahieu, Daniel Pabœuf, Pierre Thomas, Eric Morinière, Niko Boyer, Xavier « Tox » Geronimi comptait parmi les participants  à l’hommage rendu à Frank Darcel dans la salle Ubu vendredi dernier à Rennes, Denis Bortek, l’âme de Jad Wio, a interprété seul à la guitare acoustique un petit joyau de pop song délicate intitulée « L’heure la plus silencieuse », titre obscur du confidentiel album solo « Atao » du mythique guitariste de Marquis de Sade. Le lendemain du concert pour Frank, Denis revient sur leur amitié et sur sa performance de la veille…

Denis Bortek by Jo pinto Maïa

Denis Bortek est sur son petit nuage, un peu comme nous tous après cet incroyable et solaire concert donné à la mémoire de Frank Darcel ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=Frank+darcel ). D’ailleurs ce matin-là comme pour prolonger ce moment si particulier, Rennes avec ses vieilles pierres est juste superbe sous son ciel azur immaculé, un décor parfait pour évoquer notre ami musicien Breton.

« Tu peux nous rappeler quelle chanson de Frank tu as repris vendredi soir, c’est une chanson très particulière tirée de son unique album solo, non ?

C’est effectivement extrait de son album solo sorti en 95 intitulé « Atao »

Il est vraiment sorti ?

Oui mais quand tu n’as pas la marque Marquis de Sade ou autre… cela ne passe pas sous les fourches caudines. On peut dire qu’il a été très discret cet album et il n’y a vraiment que les ultras qui le connaissent. Atao signifie « c’est fait » en Breton. Et la chanson que j’ai choisie c’était « L’heure la plus silencieuse » c’est une vraie perle, c’est vraiment un single au texte imparable « Pour se revoir, je ferai n’importe quoi… » Depuis mars quand Frank a disparu, je me suis repenché sur toute sa discographie. J’ai tout réécouté, sauf les trucs qu’il a produit au Portugal que je n’ai pas encore trouvé, mais je ne désespère pas de les denicher car il a eu cette carrière portugaise pendant de nombreuses années. ( Voir sur Gonzomusic   )

Oui il a produit  Paulo Gonzo et GNR le plus grand groupe portugais ; entre autres.

Frank a toujours produit et réalisé. On se rencontre et il m’invite à l’hommage rendu à Philippe Pascal à la Cité. On fait « Skin Disease » et waw… toute la salle danse ! Frank m’a dit : « Denis c’était super, je te propose de prolonger le projet et tu vas venir enregistrer un titre sur notre album « Konstanz » (Voir sur Gonzomusic   ) à paraitre ». Il était en train de travailler dessus. Je suis allé plusieurs fois en studio, j’ai écouté les titres et quand je suis tombé sur « Listen To the Big Bang » qui avait été fait à New York avec un casting incroyable. Frank avait posé sa voix et du coup je fais un duo avec lui et au refrain Simon Mahieu nous a rejoints. C’est un morceau superbe et audacieux ce « Listen To the Big Bang » et en même temps avec beaucoup d’humour, très drôle. Un morceau vraiment atypique.

À l’image de Frank audacieux et drôle !

Denis Bortek by Jo pinto Maïa

Oui et avec ce gout qu’il avait pour New York avec les musiciens exceptionnels qu’il avait réuni comme le guitariste de Television Yvan Julian sur ce morceau. J’ai enregistré ma voix à Paris, mais comme je suis souvent à Morlaix, on se voyait là-bas. J’écoutais les titres au fur et à mesure. Donc j’ai suivi tout ce travail jusqu’à la sortie du disque. J’ai aussi eu l’occasion de jouer à l’Ubu avec lui l’année dernière, quand ils ont fait leur concert en avril 2023, voilà. C’est une amitié riche. J’ai eu l’avantage de connaitre Frank dans des bons moments. C’était super. Donc j’étais ravi d’être là vendredi soir pour pouvoir lui rendre hommage. Je me suis mis sur la liste des invités et j’ai demandé à toute sa bande de m’accueillir d’être là pour lui dire combien on l’aimait.

Tu as interprété ce morceau intimiste seul à la guitare acoustique ce qui donnait une dimension oxygène toute particulière à cette « « L’heure-là plus silencieuse ».

Oui. J’ai rejoint le groupe mardi dernier au studio ( DB) où ils ont enregistré le premier album de Marquis de Sade. Et ils me demandent : « Alors quelle chanson as-tu choisi ? ». Je leur joue et ils me disent : « tu n’as besoin de personne, vas-y ». Et tout le monde était très ému.

Je pense que là où il est Frank aura apprécié.

Oui je pense et cela nous a permis de citer cet album passé bien trop inaperçu. »