GRAHAM NASH AU CASINO DE PARIS

Graham Nash by Jean Christophe Mary

C’était hier soir, sur la scène de l’historique Casino de Paris, Graham Nash, entouré de ses deux bretteurs exercés, le guitariste Shane Fontayne et le claviers Todd Caldwell, a revisité ses 60 années de carrière à travers ses diverses formations des Hollies à sa carrière solo, en passant par C, S & N ou encore C, S, N & Y et c’était juste géant. Durant deux sets d’une heure, le natif de Blackpool aura su nous enchanter, interprétant 23 titres, dont les plus fameux comme « Our House » ou encore « Teach Your Children » ont été repris par toute la salle en standing ovation largement méritée.

L’an passé, durant notre interview (Voir sur Gonzomusic GRAHAM NASH OU LES INCROYABLES CONFESSIONS DE WILLY Épisode 1et aussi GRAHAM NASH: LES INCROYABLES CONFESSIONS DE WILLY ÉPISODE 2  ), Graham m’avait prévenu : « Le plus beau compliment qu’on m’ait fait  sur ma voix c’est un technicien spécialisé dans le mastering, un des plus pointus sur tout le continent US. Son nom est Bob Ludwig et il m’a envoyé ce petit mot juste hallucinant : « Cher Graham, j’ai travaillé sur les versions originales de tes albums «  Songs For the Begineers » et aussi « Wild Tales » et je dois admettre que sur ton live « Live : Songs For the Beginners/ Wild Tales » ( Voir sur Gonzomu

Graham Nash by Jean Christophe Mary

ic GRAHAM NASH « Live »  ) , que je viens de masteriser, tu chantes mieux que jamais. » Et venant de quelqu’un tel que Bob Ludwig c’est un incroyable compliment. » Franchement Bob Ludwig, n’avait pas tort : ce soir sur la scène du Casino, il suffit de fermer les yeux pour imaginer un Graham Nash de vingt ans, tant son appendice vocal semble absolument préservé, sans aucun mal à s’élever au plus haut des aigus et c’est juste bluffant. En pariant sur un set acoustique, Nash joue et gagne sur la délicatesse extrême des versions de ses chansons (Voir sur Gonzomusic GRAHAM NASH L’INTERVIEW SUR LA TOURNÉE DES 60 ANS  ). Il faut néanmoins noter qu’avec ses deux musiciens qui chantent à l’unisson, de manière consciente ou inconsciente, il recrée toute l’harmonie des années Crosby, Stills & Nash. Et si le show commence par un titre un peu obscur « Wasted On the Way » de 82, extrait du « Daylight Again » de C, S & N, la suite du premier set est un feu d’artifices de hits qu’on reprend en chœur. Et d’abord le cool hit des Hollies « Bus Stop », composé par le 10cc Graham Gouldman et toute la nostalgie des pop songs des 60’s, puis avant d’interpréter « Marrakeh Express » il a un petit mot pour les victimes du tremblement de terre au Maroc. Militant un jour, militant toujours, Graham s’exprime ensuite sur la guerre d’invasion russe contre l’Ukraine et affiche un soutien sans faille à Kiev contre ce Poutine qu’il qualifie d’Hitler, avant d’enchainer la sublime « Find the Cost Of Freedom » de C,S,N & Y, aux harmonies chair de poule, à sa propre composition « Military Madness » écrite jadis contre la guerre du Vietnam et qui prend ici une toute autre valeur symbolique.

Graham Nash by Jean Christophe Mary

Décidément, très loquace l’ami Willy -car tous ses amis l’appellent Willy-, interprète ensuite deux titres de son nouvel album « Now » ( Voir sur Gonzomusic GRAHAM NASH « Now »  ) « Buddy’s Back », clin d’œil à Buddy Holly qui a inspiré leur nom aux Hollies et qui figure aussi sur le dernier album de son complice des Hollies Alan Clarke, puis l’optimiste «  A Better Life », dédiée aux générations futures. Suit un époustouflant cover du mythique « A Day In a Life » des Beatles et la première partie du show s’achève sur la reprise émotionnelle du « Love the One You’re With » de Stephen Stills. Après la pause, l’ami Willy réattaque avec une cool pensée pour son amour de jeunesse Joni Mitchell qui remonte enfin sur scène après bien des tourments de santé et sa composition « A Case Of You »… enchainée à la délicate chanson que lui a inspirée Joni «  Lady Of the Island ». Autre hommage, cette fois à son frère d’armes disparu en janvier dernier, David Crosby ( Voir sur Gonzomusic  DAVID CROSBY FOR EVER ) avant de reprendre son merveilleux « Orleans » aux vocaux dorés à l’or fin qu’il, enchaine avec « Cathedral », un autre titre de C,S & N extrait du LP « CSN » de 77, autre parfait prodige vocal. Au fil de mes articles, je vous l’ai assez répété : Graham Nash est un conteur né et il le prouve à nouveau, en retraçant la genèse de « Just a Song Before I Go », composée en quinze minutes à Miami après un pari  gagné avec un dealer un peu mafieux. Lorsqu’il la chante, Nash parvient sans peine à me faire verser une larme. Autre anecdote, Graham raconte qu’il déjeunait en compagnie de Joni Mitchell à un delicatessen et la porte à coté se trouvait un antiquaire chez lequel Joni a acheté un vase….  Et comme il faisait bien froid ce jour-là à Laurel Canyon, Graham a fait du feu dans la cheminée… « Je vais allumer le feu, tu places les fleurs dans le vase que tu as acheté aujourd’hui… » et la salle reprend le refrain de « Our House » « Our house is a very, very fine house with two cats in the yard / Life used to be so hard, now everything is easy cause of you and you… ». Au rappel, le trio interprète en quasi acapella la magique « Every Day » de Buddy Holly, Graham insistant sur Lubock la ville d’origine de Todd Caldwell… qui est aussi le lieu de naissance de Buddy Holly. Enfin, ce show grandiose s’achève sur la classique « Teach Your Children », joyau du C, S, N & Y « Déjà Vu ».  On peut dire que ce soir Graham nash a joué et tout raflé au casino… de Paris… Thank you very much Willy… C U soon…