GRAHAM NASH OU LES INCROYABLES CONFESSIONS DE WILLY Épisode 1
C’était au tout début de l’été, lorsque dans la foulée de la sortie de son incroyable « Live » où il reprenait l’intégrale de ses deux premiers LP de 71 et 73, j’avais tendu mon micro à Graham Nash pour une des plus extraordinaires interviews de ma longue carrière. À la veille de la publication du nouvel album de son frère d’armes, l’ex-Hollies Allan Clarke, où il signe et chante presque tous les titres et en attendant cet hiver son propre nouvel album provisoirement intitulé « As Is » le premier depuis son « The Path Tonight » de 2016, fabuleuse rencontre avec celui que tous ses amis surnomment Willy. Épisode 1 : de Graham Nash « Live » à la Genèse de Crosby, Stills and Nash en passant par les Hollies et le super-pouvoir des harmonies !
Comment les Hollies sont intronisés au Rock and Roll Hall of Fame en 2010 ? Comment sur nouvel album de l’ex-Hollies Allan Clarke qui sort en octobre, Graham Nash vocalise sur dix chansons ? Comment Nash, Elton (qui n’était encore que Reggie Dwight ), Hendrix, Dave Mason et Paul McCartney se sont retrouvés le même jour en studio pour faire les chœurs de « Lily the Pink » le hit de Scaffold, le groupe de Mike McCartney ? Comment Graham et Allan âgés de 18 ans rencontrent les Everly Brothers et comment six ans plus tard en tant que Hollies ils enregistrent avec eux un album intitulé « Two Yanks In England » ? Comment Nash et Clarke enrôlent le (très) jeune et futur 10cc Graham Gouldman agé de 15 ans pour signer des tubes tels que « Look Through Any Window » ou « Bus Stop » pour les Hollies ? Comment « Marrakesh Express » rejeté par les Hollies sera un des détonateurs du départ de Nash et deviendra un hit de C, S & N ? Comment C, S & N fut créé par deux reines de cœur Mama Cass Elliot et Joni Mitchell et comment ça s’est vraiment passé ? Comment Nash rencontre Crosby pour la première fois assis sur le canapé qui figure sur la pochette du premier LP de C, S & N ? Comment en interprétant pour la première fois « You Don’t have To Cry » Crosby et Stills finissent par recruter Nash pour former C,S & N ? Enfin, comment Nash a enregistré son premier album studio depuis « The Path Tonight » sorti en 2016 et qui est pour le moment intitulé « As Is » ? Willy/Graham répond à toutes ces questions et bien plus dans cette incroyable interview en deux parties. Épisode 1 : de Graham Nash « Live » à la Genèse de Crosby, Stills and Nash en passant par les Hollies et le super-pouvoir des harmonies !
« Salut Graham, je souhaitais te rencontrer depuis longtemps.
Et moi je tenais à te remercier de ton excellente critique de mon album live ( Voir sur Gonzomusic GRAHAM NASH « Live » ).
Tu as fait un super boulot. Cependant, la première chose qui m’a vraiment impressionné, en dehors de la musique et des arrangements, c’est ta voix qui demeure incroyablement préservée. C’est exactement la même que sur ces deux premiers albums studio du début des 70’s. Elle n’a absolument pas varié d’un iota. Quel est ton secret de jouvence ?
Je sais bien, mais je n’en ai aucune idée. En tout cas je n’ai aucun coach vocal. Je ne prends jamais de leçons de chant. Je ne fais que chanter, voilà tout !
C’est impossible. Tu dois prendre des drogues ou quelque chose…
(rire) Non, je t’assure. À dire vrai, le plus beau compliment qu’on m’ait fait c’est un technicien spécialisé dans le mastering, un des plus pointus sur tout le continent US. Son nom est Bob Ludwig et il m’a envoyé ce petit mot juste hallucinant : « Cher Graham, j’ai travaillé sur les versions originales de tes albums « Songs For the Begineers » et aussi « Wild Tales » et je dois admettre que sur ton live tu chantes mieux que jamais. » Et venant de quelqu’un tel que Bob Ludwig c’est un incroyable compliment.
Je ne suis pas du tout surpris que cela soit aussi unanime. Bien entendu nous allons largement évoquer cet album live, mais j’ai aussi de très nombreuses questions à te poser. On va enfourcher notre scooter machine à remonter le temps et retourner en Angleterre durant les sixties, mais d’abord je dois t’avouer que j’ai toujours été fasciné par toute cette histoire de toi quittant du jour au lendemain ton pays natal, où tu es déjà star pour partir seul à l’aventure rock à l’autre bout du monde. Aux USA où tu ne connaissais pas grand monde. Mais d’abord il faut évoquer les Hollies… qui était à mon sens un groupe particulièrement séduisant. Un groupe que j’écoutais lorsque j’étais ado. Je connaissais déjà les tubes lorsque j’ai découvert bien d’autre titres géniaux des Hollies. Ce groupe était vraiment populaire en Angleterre, au même niveau que les Kinks, les Small Faces, les Yardbirds ou le Spencer Davis. Quels bons souvenirs conserves-tu des années Hollies ?
Pour être franc, mon meilleur souvenir avec les Hollies c’est lorsque le groupe a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame ici aux États-Unis. J’avais toujours été persuadé que Crosby, Stills and Nash le seraient un jour. Je crois que la règle c’est que tu es éligible à partir de vingt-cinq années après le début de la carrière d’un groupe. Et surtout, je croyais sérieusement qu’ils se souciaient des Hollies comme de l’an 40. Mais pourtant, un beau jour mon agent me téléphone pour m’annoncer que les Hollies allaient enfin être admis au Rock and Roll Hall of Fame. Alors, j’ai immédiatement envoyé des mails aux autres Hollies pour leur faire partager mon enthousiasme et leur dire combien je trouvais cela fantastique. « Vous allez débarquer aux USA et on va passer de super bons moments ensemble », leur ai-je dit. Mais, à ma grande stupéfaction, Tony et Bobby, qui continuent à faire vivre le groupe, me répondent : « Hélas, non cela ne sera pas possible. On ne peut pas venir, car on a déjà un concert de booké ce soir-là. »
Mais non…
Alors je leur ai dit : les gars, je suis aussi dans ce business depuis longtemps et je sais qu’on peut annuler un concert puis le reprogrammer plus tard. C’est un truc ultra important, vous DEVEZ vous libérer pour venir en Amérique. Ils n’ont rien voulu entendre. C’est à ce moment-là que j’ai téléphoné à Allan, mon meilleur pote depuis 74 ans. Et j’ai vidé mon sac. « Oui je sais », a-t-il répliqué, « Mais je ne suis pas certain de pouvoir chanter. ». Je lui ai alors répondu : « Je m’occupe de tout. Je trouve des choristes pour faire les voix derrière nous. Contente-toi de rappliquer, les gens seront comme des fous de te voir ici. ». Et j’étais encore plus heureux, plus ému même lorsque les Hollies ont été introduit au R&RHOF que lorsque C, S & N y a été distingué. Au jour d’aujourd’hui, c’est mon souvenir le plus cher des Hollies. Et pour tout te dire, je viens d’achever, à une seule chanson près, un tout nouvel album où je chante avec mon ami très cher Allan Clarke.
Ah, mais c’est trop cool. Merci de nous faire partager cette excellente nouvelle.
Allan a un nouvel album solo qui sort à la rentrée, sans doute au mois d’octobre. Et il m’avait demandé si je voulais bien venir chanter un truc ou deux. J’étais super heureux de le faire. Bien entendu, je ne lui ai pas demandé le moindre cachet, pas un penny, rien du tout. J’étais ravi de faire ces deux chansons. Puis il me renvoie encore deux autres chansons.
(rires)
Et là, on en est à neuf chansons ensemble, il n’en reste une dernière à finaliser. Cela fera donc dix chansons où Allan Clarke et moi chantons à nouveau ensemble sur ce nouveau disque.
Félicitations et merci pour cette excellente nouvelle du rock. Mais du temps des Hollies, il devait y avoir une Holliesmania, non ? Avec des filles qui hurlaient et tout le cirque, comment as-tu pu conserver ton sang-froid dans un tel maelström ?
Tout simplement parce que je savais qu’on faisait de la super musique. En fait la vie n’est faite que de choix. Tu potes pour aller à gauche ou tu optes pour aller à droite. Tu fais ceci ou bien tu fais cela. L’existence n’est faite que de choix. Lorsque j’ai entendu David, Stephen et moi chanter ensemble pour la toute première fois, j’avais une décision à prendre. Mon esprit, en tant que musicien a absolument succombé à ce que David, Stephen et moi étions en train de créer. Qu’est-ce que je devais faire ? Je devais prendre une décision. J’avais le choix entre repartir en Angleterre ou quitter les Hollies, abandonner tout mon matos et toutes mes économies pour venir en Amérique et poursuivre ce son incroyable que David, Stephen et moi avions réussi à créer ? À nouveau la vie n’est faite que de choix. C’est ce choix-là qui fût le mien.
Cependant tout cela ne serait peut-être pas arrivé sans « Marrakech Express », non ?
C’est tout à fait exact.
Car sans « Marrakesh Express », tu n’auras peut-être jamais opté pour l’aventure avec David et Stephen ?
C’est vrai.
C’était ton choix mais comment les Hollies ont-ils pu refuser d’intégrer « Marrakesh Express » sur un album ?
J’avais écrit cette chanson intitulée « King Midas In Reverse », à mon sens c’était une bonne chanson. les Hollies, en tout cas moi je la trouvais plus que décente. Normalement, la plupart des singles des Hollies se classaient directement dans le Top 10. Mais pas celui-là, qui ne s’est classé que dans le Top 30… et encore, de justesse ! A partir de là, ils avaient des doutes sur mon jugement musical.
Donc ils t’en ont voulu pour ce qu’ils considéraient être un échec avec « King Midas In Reverse » ?
Oui. Et dans la salle des archives des studios Abbey Road de Londres, il existe une version de « Marrakesh Express » enregistrée par les Hollies…. Et non non non non… je dois avouer qu’elle n’est pas très bonne. ( en fait on peut la trouver sur internet et effectivement elle est plus lente et beaucoup moins réussie que la version C,S & N : NDR). Je crois surtout qu’ils n’étaient pas très motivés. C’est alors que j’ai joué la même chanson à David Crosby qui m’a dit : « Attend une minute… c’est vraiment une excellente chanson. Et les Hollies ont vraiment tort d’écarter si facilement une chanson aussi bonne. » Franchement je suis particulièrement heureux de la manière dont « Marrakesh Express » s’est retrouvée sur le premier LP de Crosby, Stills & Nash ». Stephen Stills, que je considérais comme un génie, surtout pour ce style de musique, a vraiment su la transformer en une composition qui sonnait vraiment comme un train en marche ( Graham imite alors vocalement le bruit et le rythme du train). Il fallait que le train traverse littéralement le spectre sonore de la chanson. Et c’est bien l’effet que Stills a réussi à créer. Alors oui, si j’avais enregistré « Marrakesh Express » avec les Hollies , tu as raison, jamais je n’aurais rejoint David et Stephen.
C’est quand même dingue ton histoire : tu étais une superstar en Angleterre, prophète en ton pays, et pourtant tu quittes tout pour une Amérique où les gens te connaissent à peine…
C’est vrai, je n’étais pas connu là-bas.
Tu aurais pu aller à New York, tu files tout au bout du pays à l’ouest, à Los Angeles, comme si tu voulais mettre le plus de miles possibles entre l’Angleterre et toi… qu’est ce qui t’es passé par l’esprit lorsque tu as pris une telle décision ? Tu t’en souviens ?
Je m’en souviens parfaitement. En fait je suis littéralement tombé amoureux de la manière dont nous sonnions avec David et Stephen, je savais au plus profond de mon âme, que c’est cette voie-là que je devais suivre et pas une autre.
Juste une précision, tu avais déjà rencontré David et Stephen lorsque tu avais tourné avec the Hollies précédemment aux USA ?
Un jour dans un studio d’enregistrement, j’ai rencontré Cass Elliot, la Mama des Papas and the Mamas. Elle m’a dit : « que fais-tu demain ? ». Je lui ai répondu qu’effectivement je crois bien qu’on a un jour off demain, mais pourquoi cette question ? Parce que je te faire rencontrer quelqu’un. Cass passe donc me prendre à l’hôtel dans sa Porsche décapotable. Je ne sais pas si tu connais bien Hollywood…
Oui très bien…
Tu sais donc que Laurel Canyon est à dix minutes de West Hollywood, c’est tout à côté. Tu empruntes cette petite voie sinueuse qui est comme une route de montagne. Donc elle me conduit à Laurel Canyon et se gare devant une maison où se trouvait déjà stationnée une autre Porsche décapotable. Moi je me demande : mais qui veut-elle donc me présenter ? On monte un escalier, puis on franchit une porte qui ouvre sur un salon. C’est vide. Il n’y a aucun meuble à l’exception d’un canapé… un sofa…
… tu veux parler du fameux canapé … (rire)
Exactement. ( rire) Et aussi deux hauts parleurs et un magnétophone à bande. Sur ce canapé, était assis cet homme qui portait un T shirt à rayures bleues et blanches, un jeans et qui était pieds nus. Il était allongé et sur sa poitrine il y avait une boite à chaussures pleine de marijuana qu’il secouait pour séparer les graines des fleurs. Il a alors roulé le plus beau joint que j’avais jamais vu de toute ma vie. C’est à ce moment-là que Cass a dit : « Je te présente mon ami David Crosby ». C’est ainsi qu’elle m’a présentée David. Un an plus tard, je suis de retour à Los Angeles et David me dit : « Hey… que fais-tu demain ? ». Cette fois encore j’avais un jour off le lendemain. Il me dit : « Peter Tork des Monkeys a une maison sur Mulholland Drive ( au sommet des collines fameuse route qui serpenté avec d’un côté Hollywood et de l’autre la san Fernando Valley : NDR), et il donne une fête. » On arrive là-bas et on ouvre la porte surgit alors ce colossal et puissant nuage de fumée, qui nous en englobe. Dans ce brouillard je distingue un type qui joue du piano. Il est juste fantastique, il possède un groove insensé. C’est un musicien manifestement très sûr de lui. Je dis à David : « Non, mais tu as vu ce gars, il est incroyable, non ? ». Il me répond alors : Oui, c’est justement la personne que je voulais que tu rencontres, c’est Stephen Stills. ».
Et donc effectivement, Mama Cass a bien créé Crosby, Stills & Nash !
Je crois qu’elle le sentait. David avait été expulsé des Byrds, le Buffalo Springfield s’était séparé et David et Stephen s’étaient embarqué dans un duo à la Everly Brothers. J’étais arrivé à Los Angeles de Londres pour y passer 4 jours et profiter d’un peu de temps avec ma petite amie, Joni Mitchell. Je suis arrivé à sa maison, mais j’entendais d’autres voix dans sa cuisine. Et franchement, je n’étais pas ravi car je voulais passer un peu de bon temps avec Joni. Mais c’était David et Stephen et ils étaient en train de diner avec elle. À la fin du repas, David a regardé Stephen et lui a dit : « On va faire écouter cette chanson à Willy ». Willy est le surnom que me donnent mes amis proches car mon nom complet est Graham William Nash. C’était une composition intitulée « You Don’t Have To Cry » qui est sur le premier album « Crosby, Stills & Nash ». Et lorsqu’ils arrivent à la fin du titre, je dis à Steve qui l’avait écrite : « C’est une incroyable chanson… mais fais-moi plaisir, chante là à nouveau. » David et Stephen se regardent mutuellement, puis ils la chantent à nouveau. Je leur dis : « Faites-moi une dernière faveur : faites-là une toute dernière fois ! ». Ils haussent les épaules, mais commencent à nouveau à la chanter et dans les premières 45 secondes, ils ont dû s’arrêter pour rire, car lorsque j’ai rajouté mes propres harmonies à la chanson, nous avions créé quelque chose d’inédit. N’oublie pas que je suis plutôt bon dans mon travail sur les harmonies. Cela a toujours été mon truc, les harmonies… depuis 60 ans
Évidemment, la grande force des Hollies, c’était ces harmonies incroyables …
Tout à fait, cependant ces harmonies que nous avions créées en unissant nos trois voix pour n’en faire qu’une, c’était vraiment quelque chose que je n’avais jamais entendu auparavant. Car les Byrds, le Buffalo Springfield et les Hollies, comme tu le dis si bien étaient déjà tous des groupes qui développaient de très belles harmonies, mais ni eux ni moi n’avions jamais rien entendu de tel. Durant les trois fois où ils ont interprété « You Don’t Have To Cry », j’ai appris comment David respirait, comment Stephen pouvait maintenir une note et combien de temps et j’ai également étudié leur langage corporel. Durant leurs deux premières interprétations, j’ai appris les paroles de la chanson ; et avec un tel son, je devais prendre une décision. Je devais choisir ce que je devais faire. C’est fantastique, je n’ai jamais rien entendu de tel. Tout comme David et Stephen. Et Joni était l’unique témoin de cette alchimie. Je devais faire un choix et je l’ai fait, en tant que musicien j’ai choisi de suivre ce son-là.
Donc en fait, ce n’est pas : tu as été vexé à cause de « Marrakesh Express » et tu as décidé de quitter Londres et les Hollies pour aller en Amérique, en fait tu es allé en Amérique, tu as kiffé cette superbe expérience et par conséquent c’est ainsi que tu as décidé de rester à LA !
C’est tout à fait ça. Car c’est ce son que nous avions créé qui a déterminé mon choix de vie. Je n’avais pas d’autre option, je devais quitter les Hollies et succomber à ce son neuf. Car non seulement c’était un son gorgé de superbes harmonies, mais surtout regarde les compositions que nous chantions : « Wooden Ships », « You Don’t have To Cry », « Helplessly Hoping », « Marrakesh Express » « Guinnevere », « Lady Of the Island », « Suite : Judy Blue Eyes »… on avait des chansons incroyables. Donc non seulement nous avions un super son avec nos voix, mais surtout nous avions les chansons idéales à chanter avec un tel son. Et cette combinaison s’est révélée magique à mes yeux.
Et c’est ainsi que tout s’est passé !
C’est ainsi que tout s’est passé et Joni en a été l’unique témoin. »
À SUIVRE
Voir sur Gonzomusic Épisode 2 : de Mike McCartney au fabuleux C, S, N & Y live 1974 en passant par Reg Dwight qui n’est pas encore Elton John, Jimi Hendrix, le futur 10cc Graham Gouldman, les Everly Brothers, le nouveau CD d’Allan Clarke des Hollies et son propre nouvel opus à venir « As Is ». GRAHAM NASH: LES INCROYABLES CONFESSIONS DE WILLY ÉPISODE 2