DHANI HARRISON À LA MAROQUINERIE

Dhani HarrisonC’était mardi soir à la Maroquinerie, lorsque Dhani Harrison, entouré de son groupe résolument expérimental, a investi la scène parisienne ; et de prime abord si la ressemblance physique entre George, son paternel, et lui se révélait absolument troublante, musicalement on était à des années-lumière de l’œuvre de l’ex-Beatles. Et comment en serait-il autrement Docteur Freud ? Pour survivre en tant qu’artiste Dhani a du « tuer le père » et donc s’en éloigner le plus possible, d’où ces séquences climatiques quelque part entre DJ Shadow et le Pink Floyd d’ « Astronomy Domine » qui résonnent étrangement dans la petite salle de Ménilmontant.

Dhani HarrisonDommage que la Maroquinerie ne soit pas pleine ce soir pour le premier grand show français de Dhani Harrison depuis la sortie de son « Innerstanding » en octobre de l’année dernière ( Voir sur Gonzomusic DHANI HARRISON « Innerstanding »  ), mais les séquences aussi originales que climatiques du fils de George Harrison ( Voir sur Gonzomusic GEORGE HARRISON: L’amour vrai et aussi  https://gonzomusic.fr/?s=George+Harrison ) ne sont sans doute pas à portée de toutes les oreilles. Dans la salle, le public est résolument plus cheveux-grisonnants-j’ai-écouté-les-Beatles que jeunes loups attirés par ce rock pour le moins apocryphe et c’est dommage. Le show démarre sur la blonde Mereki Beach, chanteuse diaphane australienne, dont la voix et le look me rappellent Aimée Mann ( ‘Til Tuesday). Mereki vocalise d’ailleurs en duo avec Dhani sur sa chanson « The Dancing Tree » tout comme sur « Wolves Around the City » sur son CD « Innerstanding ». D’ailleurs, à la ville Mereki est aussi la nouvelle girl-friend du chatelain de Friar Park. Enfin pour clore le carnet rose, on peut dire que coté compagne il a aussi bon gout que Sean Lennon avec sa top model Charlotte Kemp Muhl.

Dhani HarrisonRetour à la musique, après le set folky pop de notre australienne, Dhani investit la scène de la Maroquinerie avec son groupe. Pour un show pour le moins déconcertant, incontestablement original mais pas d’un accès facile, on va dire. Ainsi sur « Dangerous Lies » notre Dhani vocoderise comme Peter Frampton sur « Do You Feel Like We Do » après une piquouze de Brian Eno. Pour moi physiquement la ressemblance est troublante avec George : même forme du visage, même regard, même implantation capillaire et surtout Dhani a un an près l’âge qu’avait son père lorsque je l’avais rencontré pour la sortie de son album « Cloud Nine » au printemps 1988. Les titres s’enchainent bizarroïdes et étranges, et pourtant finalement ils se révèlent enveloppants voire parfois même envoutants. C’est certain si la musique de Dhani Harrison ne laisse pas indifférent, son coté planant et déstructuré est pour le moins déroutant. Entre la salle à moitié pleine et le nombre de musiciens sur scène, il est évident que ce concert ne saurait être rentable. Mais il parait évident que Dhani s’en tape. Je présume que les royalties de « Something » à elles seules suffisent à financer la tournée et c’est loin d’être le seul hit du catalogue d’Harrison, sans compter sa quote-part des droits des Beatles. Et c’est tant mieux : la liberté artistique est à ce prix, et même s’il ne remporte pas tous le suffrages Dhani peut déjà compter sur notre respect.

 

 

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