Texas au Zénith
Ce concert à Paris, Texas l’attendait depuis presque trois ans, mais hélas il fut maintes fois repoussé pour cause de COVID. Cependant, hier soir leur vœu a enfin été exaucé dans un Zénith chauffé à blanc, Sharleen Spiteri et Johnny McElhone, ainsi que tous les musiciens qui ont rejoint le groupe, ont pu célébrer les 33 ans de « Southside » ce premier LP qui a tout changé pour eux en interprétant l’intégralité de ce disque de 1989 avant de nous offrir un « Best of » extensif de leur titres emblématiques. Happy BD Texas !
Voir Sharleen et Johnny refaire dans l’ordre du 33 tours les 11 titres qui le composaient, était pour moi un étrange « Retour vers le futur » ! En effet, lorsque j’avais chroniqué « Southside » ce premier album du groupe de Glasgow dans BEST 249 daté d’avril 1989( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/texas-southside.html ) j’avais fait le pari avec Christian Lebrun, l’auguste rédac’ chef du mag que Texas cartonnerait tant que je prenais le pari ‘aller les suivre aux USA pour leur première tournée… au Texas. « Ben voyons. Et pourquoi pas Chicago à Chicago, Boston à Boston ou Kansas au Kansas », m’avait alors répliqué Lebrun. Et 9 mois plus tard lorsque « Southside » narguait tous les autres groupes du haut de son sommet aux hit-parades… je partais à Dallas rejoindre mes petits Glaswegiens ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/texas-au-texas-la-genese-du-groupe-de-glasgow.html ). Depuis, je n’ai guère cessé de documenter Texas au fil des ans et des albums ( https://gonzomusic.fr/texas-texas-25.html ou encore https://gonzomusic.fr/texas-hi.html ) et c’est peut être anecdotique, mais le « gadget promo » qui accompagnait la sortie du disque était un portefeuille genre biker relié à sa chaine attachée à la ceinture et portant le logo de Texas et le titre de l’album… 33 ans plus tard (sic !) c’est toujours mon portefeuille. C’est dire si j’étais ravi d’assister à ce concert au Zénith. Première partie, tout le monde assis sur scène pour interpréter l’intégrale de « Southside » en version cool acoustique. Sharleen en bonnet rose façon #metoo doit se servir d’antisèches car elle n’a pas chanté certains de ces titres depuis des lustres.Elle rappelle qu’elle avait 18 ans la première fois qu’elle les a chantés. Elle en a 54 aujourd’hui !
Elle s’exprime parfaitement en français, malgré son accent scottish à couper au couteau. La chanteuse rappelle la longévité et la solidité de leur relation avec ce public français qui a toujours su être fidéle avec ce groupe à travers ss mutations successives du slide façon Ry Cooder en mode « Paris Texas » aux incontestables influences soul Motown entre Marvin Gaye et les Supremes, en passant par la pop mais aussi le Hip-Hop. C’est bien entendu dans la seconde partie du concert que ces influences de Texas se révèlent dans un track-list en forme de « Best of » où s’enchainent les hits comme un collier de perles. « Say What You Want » au groove léger hommage à Marvin Gaye Sharleen chante » When I get that feeling… » comme lorsque Marvin vocalisait dans son ultime album « When I get that feeling…I got sexual healing ». Elle porte un costume de velours rouge et ne boude pas son bonheur d’avoir retrouvé la scène. Suivent Halo » et « Say What You Want » où la soul des 60’s trouve de nouvelles couleurs Kodachromes. Super également de réécouter « Inner Smile », la radieuse composition de Greg « New Radicals » Alexander. De même, si « I Don’t Want a Lover » a conservé les guitares den mode « Paris-Texas », elle devient plus nonchalante, plus cool. Le plus bluffant c’est la manière dont Sharleen parvient à faire chanter son public et à allumer les smartphones dans toute la salle comme jadis on allumait les briquets. Super concert et good vibes, que demander de plus pour un vendredi soir ?