THE FEELIES “Only Life”
Voici 30 ans dans BEST, GBD avait toujours un feeling illimité pour les Feelies découverts en 80 sur le flamboyant label Stiff. Avec « Only Life », son 3éme album, la formation de Haledon, New Jersey, persévérait dans son irrésistible usage des frénétiques guitares parkinsoniennes du duo expert Glenn Mercer et Bill Million. Flashback sur un groupe majeur !
Avec un patronyme inspiré d’un gadget inventé par Aldous Huxley dans son fameux roman « Le meilleur des mondes possibles », il ne faut guère s’étonner que, dès leurs premières armes au crépuscule des 70’s, les Feelies soient un véritable groupe d’anticipation. Découverts en Europe sur le novateur Stiff ( Voir sur Gonzomusic ) qui avait entre autres révélé Joe King Carrasco, Madness, Ian Dury & the Blockheads…. le label anglais n’avait pas hésité à signer des deux mains ce groupe yankee si particulier, au look d’étudiants trop sages, pour publier leur bien nommé « Crazy Rythms ». Taxés par la presse rock de « groupe underground favori de la Grosse Pomme », malgré tout leur potentiel, les Feelies ne passeront jamais la barre du hit massif et après un 4éme album « Time For a Witness » de 91, le groupe finit par se séparer. Cependant, vingt ans après, comme dans un roman d’Alexandre Dumas, les Feelies renaissent de leurs cendres pour enregistrer un tout nouveau disque « Here Before » pour le label indé Bar/None suivi de « In Between » sorti voici seulement deux ans. L’inoxydable formation de Mercer et Million était encore sur scène en juin dernier aux US pour jouer aux côtés des Wilco prouvant à juste titre que nos Feelies n’ont aucunement l’intention de se (dé) filer
Publié dans le numéro 246 de BEST sous le titre :
Groupe majeur
Au tournant des 80’s. leur première longue pizza (LP 😉 ) jouait les amphétamines pour toute la New Wave. Aussi furieusement intrigants que Devo ou que les Résidents, catapultés de Haledon, un bled atomisé dans le New Jersey, les Feelies s’immisçaient sans peine dans le bottin mondain des groupes cultes. Avec leur rock sprinté aux guitares parkinsoniennes, les Feelies inventaient le style frénétique, bien avant l’heure des Woodentops, pour appuyer leur révolte totale et purement émotionnelle. Black out durant cinq années, la comète Feelies hiberne dans son New Jersey, pour ne se réveiller qu’en 86 avec un LP – un rien décevant – “The Good Earth”, produit entre autres, par le R.E.M Peter Buck néanmoins suivie d’une excellente prestation sur la scène des Transmusicales de Rennes. Les Feelies retrouvent alors tout leur feeling. Normal. Phénomène d’ados surdoués, le duo de base Glenn Mercer et Bill Million vient à peine de dépasser la trentaine. Le nouvel album rallume fort heureusement les passions; un titre comme « For A While » revisite avec succès la fièvre shaker de « Crazy Rhvthms » comme les ombres monochromes du Velvet Underground. D’ailleurs, les Feelies revendiquent leur héritage Velvet par une reprise ffffffffffffrénétique de « What Goes On », tandis que la voix de Mercer semble coller de plus en plus au moule Lou Reed. En jouant à la fois sur l’énergie et l’hypnose, les Feelies transforment leur intégrité rock and roll en sanglant fer de lance.
Publié dans le numéro 246 de BEST daté de janvier 1989