DEPECHE MODE À L’ACCOR ARENA

Depeche ModeOn dit que le killer revient toujours sur les lieux du crime, par conséquent Dave Gahan et Martin Gore, alias Depeche et Mode, étaient de retour dans ce Palais Omnisports de Paris Bercy qui a vu les Quatre de Basildon conquérir notre Hexagone, ce soir béni du 17 décembre 1984, un sacre conforté par leur second et mythique Bercy du 6 mai 1986. Désormais rebaptisée Accor Arena,  les Britanniques y étaient comme à la maison  pour deux shows donnés les 03 et 05 mars. Retour sur une performance d’une classe et d’une densité exceptionnelle et hélas petit pincement au cœur de voir Depeche désormais en live sans l’ami Fletch… mais aussi moment de bonheur de les voir ainsi surmonter l’adversité pour que le show goes on and on…

Depeche ModeTout d’abord, il faut lever toute ambiguïté, je n’étais pas perso à ces concerts 2024 de Depeche Mode et je confirme par la présente que c’est notre plus fringuant live reporter Jean Christophe Mary qui a assisté à ce concert parisien… et non pas moi. Il faut dire que Depeche est pour moi un groupe très particulier pour les avoir suivis de (très)près de l’aube des 80’s au milieu des 90’s ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=Depeche+Mode ). Et de surcroit, le lieu du concert a lui aussi une résonnance toute aussi singulière puis que c’est ici même que ceux que je qualifiais alors de Quatre de Basildon soit Dave, Martin, Fletch et Alan, ont ravi le cœur du public de la scène rock Française ( Voir sur Gonzomusic DEPECHE MODE : le jour où les quatre de Basildon ont conquis la France ) . Un sacre conforté par un second et mythique Bercy donné deux ans plus tard soit le 6 mai 1986 ( Voir l’archive du petit message de Fletch et Martin à la fin de cet article ). Certes les tournées de Depeche Mode ont bien souvent fait escale à Paris depuis lors, néanmoins un concert dans cet Accor Arena reste toujours un moment privilégié pour tout afficionado de DM qui mérite forcément d’être scruté par un live report du vigilant et néanmoins informé Jean Christophe Mary.

GBD

Depeche ModePar Jean Christophe MARY

20h45. Les 20.000 spectateurs attendent patiemment dans la fosse et les gradins. L’ambiance est déjà palpable, électrique mais bon enfant. Sur scène, la sono diffuse en bande son une electro house qui se fait soudain plus forte. Quelque chose de lourd de pesant flotte dans l’air. Puis soudain, la salle est plongée dans le noir. Un beat proche du drum’n’bass envahit l’immense aréna. Les musiciens entrent un à un sur le plateau. Christian Eigner (batterie), Peter Gordeno (clavier), suivi de Martin Gore (claviers, guitare) font leur entrée sous les acclamations du public. Costume noir, chaussures blanches, cheveux gominés plaqués Dave Gahan a l’élégance svelte d’un mafieux italien des 60’s. Dès le premier titre « My Cosmos Is Mine » extrait du dernier « Memento Mori » ( Voir sur Gonzomusic DEPECHE MODE « Memento Mori » ), le tandem de Basildon est dans son élément : la voix est affûtée, le son des instruments puissant. Peter Gordeno est à la basse et Martin Gore aux claviers. Sur « Its No Good » Dave esquisse des pas de danse face à Martin Gore vêtu d’un pantalon gris métallisé.

Depeche Mode by Nathalie Chabot Gaudey

Depeche Mode by Nathalie Chabot Gaudey

L’allure élégante, le corps souple, Dave Gahan est dans son élément à Bercy. Tournoiement majestueux, pas de danse, déhanchés, puissant sex appeal, le showman est un entertainer hors pair. On est bluffé de le voir ainsi mener du bout de son index la foule avec une telle aisance. Aux accords martiaux de « The Policy of Truth » Dave danse, virevolte, tourbillonne sur lui-même sous un light show de lumières orange. « In Your Room » c’est le calme, avant la tempête qui revient avec le hurlement des machines tandis que Martin Gore fait chanter sa Gretsch seul sur l’avant-scène. Qu’il soit derrière ses claviers, sa guitare ou micro en main, le compositeur de DM envoie les titres tantôt comme des brûlots, tantôt comme des caresses. Et le public suit comme soulevé, porté par une vague d’euphorie collective. Ce soir, il n’y a quasiment aucun temps mort. Dans un ronflement de claviers et de guitares Grescth gonflées rock, Martin Gore et  Gordeno enchaînent les titres du dernier album « Wagging Tongue”, “My Favorite Stranger”, “Ghosts Again” sans oublier les tubes issus d’albums cultes “Violator”  (“Enjoy the Silence”, “Policy of Truth”, “Waiting For the Night”, “Personal Jesus”), “Music For the Masses (“Behind the Wheel”, “Never Let Me Down Again”,  “Strangelove”), “Songs of Faith and Devotion” (“I Feel You”,  “In Your Room”, “Walking in My Shoes”) ainsi que les inoxydables “Everything Counts” ou “Just Can’t Get Enough”. 

Depeche Mode by Nathalie Chabot Gaudey

Depeche Mode by Nathalie Chabot Gaudey

Derrière ses machines et claviers Peter Gordano donne au set ce côté magique, intemporel. Il fait durer le plaisir, en bidouillant ses effets spéciaux, plongeant les titres dans une transe electro.  Si le ton général semble plus apaisé, le groupe explore toujours les méandres du spleen, avec pour toile sonore un mélange de sonorités trip hop aussi riches que subtiles. Voilà une pop rock raffinée truffées de mélodies imparables, le tout chanté avec un grand soin pour les harmonies vocales. 22h30, c’est déjà l’heure du rappel. Dave et Martin sont sur le devant de scène pour un « Waiting for the Night » à deux voix, livré tout en douceur, délicatesse et retenue que le public reprend en chœur. Et quand Dave entonne quelques mesures du « Riders On the Storm » le public retient son souffle. Va-t-il reprendre l’emblématique titre des Doors ? Finalement, non. Puis c’est la dernière ligne droite avec un « Just Can’t Get Enough » survolté suivi de Never let me down. Dave fait balancer les bras du public de gauche à droite, c’est sublime. Puis les accords bluesy de « Personnal Jesus » raisonnent au son de la Gretch, tandis que derrière les infrabasses et la batterie raisonnent à faire trembler les murs de l’AccorArena.

Depeche Mode by Nathalie Chabot Gaudey

Depeche Mode by Nathalie Chabot Gaudey

Le public lui reprend en chœur « Reach out, touch faith» les bras levés au ciel. Plus d’une fois, l’écran géant installé en fond de scène distillant clip vidéo et images en directes montrera un Dave Gahan se laissant aller à une ivresse hypnotique à lui faire perdre la tête. Précisons que le light show à dominante noir et rouge est d’un esthétisme rare. La beauté vénéneuse et la noirceur musicale qui font la force de Depeche Mode ont une fois de plus envoûté l’AccorArena. En conclusion, Ce concert nous a offert de fortes montées d’adrénaline vers des pics de haute tension électrique, le tout entrecoupé de réels moments d’accalmie, de douceur et de sensualité.

All pix by Jean Christophe Mary &  Nathalie Chabot Gaudey

Merci infiniment à Xavier et Talia et grand merci également en toute dernière minute à Sony / Live Nation sans qui ce live report n’aurait jamais vu le jour. Everything counts ….

Titres du concert du 05/03/2024 à l’Accor Arena

My Cosmos Is Mine

Wagging Tongue

Walking in My Shoes

It’s No Good

Policy Of Truth

In Your Room

Everything Counts

Precious

My favorite Stranger

Strangelove

Heaven

Ghosts Again

I Feel You

A Pain That I’m Used To

Behind the Wheel

Black Celebration

Stripped

John the Revelator

Enjoy the Silence

Rappels

Waiting for the Night

Just Can’t Get Enough

Never Let Me Down Again

Personal Jesus

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1 réponse

  1. Richard Suberbielle dit :

    Merci pour ces mots particulièrement bien choisis. La sensation que j’ai ressentie ce dimanche soir est identique. Un flot multiple d’émotions qui vous irrigue pendant deux heures. Ces moments sont d’autant plus précieux qu’ils se feront naturellement de plus en plus rares. Bercy était bouillant et réceptif. Depeche Mode, un formidable transmetteur d’émotions. Superbe soirée pour souvenirs impérissables.

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