ALICE COOPER « Billion Dollar Babies – Trillion Dollar Deluxe Edition »

Alice CooperC’est un des incontestables éblouissants albums-phare de mon adolescence, “Billion Dollar Babies” le 6ème LP d’Alice Cooper et successeur à succès de l’immense “School’s Out” célèbre son demi-siècle et ressort pour l’occasion, boosté d’un second album live enregistré au Texas en avril 1973 et du fameux fac-similé de billet d’1 milliard de dollars… déjà présent dans l’édition vinyle US originale. Bref, au-delà de l’effet marketing, cette réédition est aussi un précieux coup de projecteur sur ce qui constitue sans doute le meilleur album de Vincent Furnier magistralement produit par Bob Ezrin et analysé par JCM… rock on !

Alice CooperJe me souviens parfaitement de la sortie de ce “Billion Dollar Babies” magistralement annoncé par l’explosif single avant-coureur « Elected » paru à la rentrée de septembre apportant à la jeunesse une puissante lueur d’espoir face à la présidence de Richard Nixon. Six mois plus tard, l’album débordant littéralement de hits devient un incontournable de nos discothèques aux cotés des « Aladdin Sane » de Bowie,  « Goodbye Yellow Brick Road » d’Elton John, « Selling England by the Pound » de Genesis, « House Of the Holly » de Led Zep  , « Berlin » de Lou Reed, « Let’s Get it On » de Marvin Gaye, « Dark Side Of the Moon » de Pink Floyd et bien entendu le « Band On the Run » de McCartney ( Voir sur Gonzomusic PAUL MCCARTNEY « Band On the Run Underdubbed » )… bref à un tel niveau, on peut parler sans équivoque d’un « monument de la rock culture ». Alors tant pis si cette nouvelle réédition des 50 ans ressemble à s’y méprendre à celle de 2001, l’essentiel est de replonger dans les multiples hits de ce disque : « Elected » bien entendu, mais aussi la cynique « No More Mister Nice Guy », la cinglante « Hello Hurray » sans oublier l’électrique « Generation Landslide »… qui continuent à enthousiasmer les aficionados de génération en génération, la preuve par le jeune Jean-Christophe Mary…

 

Par Jean-Christophe MARYAlice Cooper

« Hello Hooray » , « Elected », « No More Mr. Nice Guy », « Billion Dollar Babies ». Ces titres légendaires qui ont fait le tour du monde ont été écrit par un jeune gars, originaire de Détroit (Michigan). Il s’appelle Vincent Furnier plus connu sous le nom d’Alice Cooper. En quelques mois, l’album « Billion Dollar Babies » sera l’allumette qui mettra le feu aux de poudres.  Dès sa sortie, le 27 février 1973, ce sixième album sera l’incarnation même du hard rock glam US, véritable secousse tellurique qui balayera les clichés sur lesquels reposait la musique rock des 60’s.

Aux côté d’Ozzy Osbourne (Black Sabbath) et Ted Nugent, la formation Alice Cooper a été l’un des premiers démocratiser le hard rock auprès du grand public. En quelques années, Vincent Furnier et ses musiciens seront devenus l’un des groupes les plus accomplis et les plus influents des 70’s avec leur rock’n’roll circus, joyeux mélange de hard rock acide et graveleux sur fond de petite boutique des horreurs qui offre en spectacle au public guillotines, chaises électriques, faux sang, serpents, poupées découpées et autres sabres. En 1973, le nom d’Alice Cooper fait référence au groupe, aux cinq musiciens qui jouaient un rock sombre, excentrique et psychédélique à l’image de leurs deux premiers albums, « Pretties For You » (1969) et « Easy Action » (1970). Dans le sillage du rock bien vénère des Stooges et du MC5, dont ils captent l’essence rock et l’énergie, Vincent Furnier (chant, harmonica), Glen Buxton et Michael Bruce (guitares), Dennis Dunaway (basse) et Neal Smith (batterie) trouvent la bonne formule avec l’album « Love It to Death » (1971), un hard rock violent illustré par spectacle macabre à base de serpents, chaises électrique, faux sang et pendaisons simulées. Alice Cooper avait déjà de quoi choquer le public. Mais c’est l’album « Billion Dollar Babies », paru l’année suivante qui va véritablement faire de Vincent Furnier et de son groupe des stars internationales.

Alice CooperAvec l’aide du producteur Bob Ezrin, qui avait si brillamment œuvré sur le précédent « School’s Out », le quintet affine la texture en faveur d’un son légèrement plus raffiné. Le résultat donne lieu cet album à succès qui a atteindra le sommet des charts américains. Car « Billion Dollar Babies » est sans aucun doute le meilleur enregistré par la formation originale. Des morceaux tels que « Hello Hooray » (reprise de Judy Collins,), les voix et les cris entrelacés, les guitares à l’unisson de la chanson titre, le provocant « Elected » (une réécriture d’une chanson précédente, « Reflected ») et la ballade pop rock au refrain catchy « No More Mr. Nice Guy » restent parmi les plus grandes compositions d’Alice Cooper. On trouve deux standards qui seront plébiscité par le public lors des concerts, un titre dérangeant sur la nécrophilie « I Love the Dead » et le macabre effrayant « Sick Things ». On redécouvre des titres oubliés tels « Raped and Freezin’ », « Unfinished Sweet », et « Generation Landslide ». La tournée qui suit sera grandiose et rameutera les foules. Plus rien ne semblait pouvoir les empêcher de conquérir me monde mais les tensions de plus en plus vives entre le groupe et Vincent Furnier finissent par avoir raison de leur puissante machine de guerre. Éclipsés derrière le barnum théâtral d’un chanteur charismatique et exubérant, les musiciens préfèrent jeter l’éponge. Le groupe mis en veilleuse, Warner, la maison de disques, en profite pour éditer un « Greatest Hits » aux juteuses retombées. Le groupe original se sépare fin 1974. Sous le nom d’Alice Cooper, Vincent Furnier entamera une carrière solo avec notamment d’ex-musiciens de Lou Reed, Dick Wagner et Steve Hunter aux guitares. Mais ça, c’est une autre histoire.

Alice CooperLa réédition du 50eme anniversaire baptisée Trillion Dollar Deluxe Edition est disponible en 3LP ou en édition de luxe 2CD. Les coffrets vinyle 3LP et 2CD contiennent une version remasterisée de l’album original, ainsi que des bonus, notamment des extraits de studio – « Coal Black Model T », « Son of Billion Dollar Babies » (« Generation Landslide ») – des mixages simples (« Hello Hourra » , « Billion Dollar Babies », « Elected » et « Mary Ann »), « Slick Black Limousine »,  et un concert enregistré au Texas en avril 1973. Sur l’édition vinyle la pochette reproduit le design du portefeuille en peau de serpent texturé du disque original et est accompagnée d’un billet d’un milliard de dollars. La pochette intérieure fourmille d’anecdotes sur l’histoire du groupe, les titres bonus, ainsi que les contributions des membres survivants du groupe originel Dennis Dunaway, Michael Bruce et Neal Smith (Glen Buxton est décédé en 1997), ainsi que du producteur de l’album, Bob Ezrin. Aujourd’hui encore, non seulement « Billion Dollar Babies » est l’un des meilleurs d’Alice Cooper mais il reste l’un des classiques par excellence du rock des 70’s. « Billion Dollar Babies – Trillion Dollar Deluxe Edition » est disponible dès le 8 mars via le label Rhino Warner

 

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