TOM TOM CLUB « Tom Tom Club »

Tom Tom Club Voici 41 ans dans BEST, GBD fondait tel le Magnum chocolat noir au soleil d’Espagne sur le tout premier épisode des aventures de Tina et de Chris des Talking Heads, sous leur pseudo de Tom Tom Club, un LP éponyme aussi démoniaquement dansant qu’irrésistible porté par ses hits maintes et maintes fois samplés si iconiques de la rap culture « Genius Of Love » et « Wordy Rappinghood ». Ladies and gentlemen… I give you the Tom Tom … Flashback…

Tom Tom Club En ce temps-là Island records était distribué par Phonogram, les vinyles portaient tous des lettres-codes en haut à droite qui indiquait leur prix de vente… en ce temps-là la moitié des Talking Heads s’étaient mis en tête ( 😂 ) de vocaliser en partie en français…. Et Tom Tom n’était bien entendu pas une appli ! Mais cette année 81 le batteur et la bassiste de la sémillante formation de David Byrne inventent leur concept art-nouveau exotique avec un LP dansant en diable qui plus de quatre décennies après sa publication me met autant d’étoiles dans les yeux et de good vibes dans les oreilles. Quelle merveille ! Capturé au fameux Compass Point studio à Nassau, Bahamas il tourne toujours aussi bien sur ma platine avec ses solos hallucinants de guitare, voire les rugissements même sur «  L’éléphant et l’hippopotame », de l‘immense Adrian Belew , un ex-King Crimson omniprésent aux côtés du couple pour confectionner ce chef d’œuvre qui défie le temps.

 

Tom Tom Club Publié dans le numéro 160 de BEST

 

Décidément,  elles   n’en   font  qu’à  leur tête.    Jugez    vous-mêmes,   la    cruelle lumière    des    faits    est    là    pour    nous convaincre   :   Debbie   se   débine,   c’est cherchez  la  femme  chez  Chic,  le  rap attaque dur et  sec et Tina  tête parlante   décide   d’un   tête   à   tête   avec   son  Chris    de mari   batteur.    David   fait   bien   la forte    tête    avec    Jon    Hassell,    après tout  le  bon  temps  qu’il  s’est  payé  en compagnie   d’Eno   dans   certains   buissons fantômes  et  bizzaroïdes… suivez mon regard. Alors pourquoi     se     gêner     !     Tom     Tom     Club, c’était   déjà   un   45   tours   musihilarant et    fort    dansant,    «    Wordy    Rappinghood  ».  une  farandole  funk,  électronique   et   colorée   de   mots:   «  mots pressés,  mots  censés,  mots  qui  disent  la  vérité,  mots  maudits,  mots mentis,  mots  qui  manquent  le  fruit d’esprit   (…)   words   can’t   say   what they   mean,   they   dont  mean   what they say »…   un mot  peut  en  cacher un   autre. TTC   compris   ou   pas,   peu importe  :  Tina  n’oublie  pas  ses  origines   françaises   (merci   maman   !).   Le  français  dans  les chansons  devient  si glamour  ces  temps-ci,  Tina  n’y  résiste pas. TTC  se passe au  cirage noir et rappe  dans  l’écho  sur  «  L’Eléphant ». «L’éléphant    et    l’hippopotame    se sont déguisés en homme… », ça ressemble    à    un    conte    africain    francophone  et  ça sonne comme Kid Créole    and    the    Coconuts.    Surprenant    ? Pas     vraiment     ;     lorsque     les     Heads vont   se  bronzer   le   citron   en  Afrique, ça  laisse  des  traces.  Tom  Tom  Club me  fait  songer  à  un  grand  hôtel  ultra moderne,      installé      au      cœur      de      la jungle   :   lorsque   les   portes   s’ouvrent, l’air  conditionné  aseptisé  se  mélange à  la  moiteur  et  aux  odeurs  de  l’air  du dehors.  Lorsque  le  Byme  s’en  va,  les souris   dansent.   C’est   peut-être   pour cela   que   la   musique   du   Club   parait moins     cérébrale.     Tina     et     Chris     se laissent    aller.    Leurs    mélodies    nous racontent      leur      fascination      pour      la musique  noire,  une  sorte  de  culte  du rythme.    Dans    «    Genius    of    Love    », ils     énumèrent justement     les     stars     noires     qui éclairent  le  ciel  de  leur  paradis  dansant  :  Smokey  Robinson,  Bohannon, James  Brown,  Kurtis  «  Rap  »  Blow… Les  B  52’s  et  Grace  Jones  n’ont  qu’à bien  se  tenir, le  TTC  manie  cette  sorte d’humour    et    de    délire    qui    leur    fait trop    souvent    défaut.    Avec  le  TTC,    on découvre    la    CB    funky    («    Booming and Zooming ») ou  le dub  rap à  vous faire    dresser    les    dreadlocks    sur    la tête.  Le  petit  couple  des  Heads  a  su conserver   le   courant   énergétique   de leur   groupe   d’origine    sans jamais  le   trahir. Ce   sont   de   fortes   têtes,   croyez-moi.

 

Publié dans le numéro 160 de BEST daté de novembre 1981

 

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