ARNOLD TURBOUST « Sur la photo »

Arnold-TurboustC’est comme si le temps avait figé son vol, éternel jeune homme moderne des 80’s synthétiques et cool, Arnold Turboust revient en force six ans après son album éponyme avec « Sur la photo », une collection de clichés soniques et forcément kodachromes, au sens Paul Simon du terme. L’ex complice des années « Pop Satori » de Daho, prouve qu’il n’a décidément rien perdu de sa candeur pop aux insouciantes couleurs pastel. Seul ou en duo avec Tess, sa compagne, la soprano Patricia Petibon, Laurie Mayer ou encore Kumisolo, sans doute la plus parisienne des chanteuses japonaises, histoire de prouver qu’en matière de popitude nostalgique des années Gainsbourg, Barouh et Michel Magne, avec Arnold il n’y a décidément pas… photo !

 

Arnold TurboustC’est sûr je ne vais pas vous la jouer bluff, je pratique Arnold Turboust depuis les Transmusicales de Rennes cuvée 1980 et le concert de son groupe Private Jokes sur la scène de la salle de la Cité ( Voir sur Gonzomusic TRANSMUSICALES 1980RENNES CAPITALE DU ROCK FRANÇAIS  et aussi  RENNES CAPITALE DU ROCK FRANÇAIS Épisode 2 ) et j’ai toujours suivi cet éternel jeune homme un peu rêveur et incontestablement discret au fil de ses aventures, de ses collabs avec Daho et de son premier single « Adelaïde » en duo- déjà !- avec Zabou Breitman, à ses albums solos ( Voir sur Gonzomusic ARNOLD TURBOUST DANS « LE ROCK D’ICI » DE BESTARNOLD IS GOLDHier Arnold a décollé avec les Avions  et aussi Arnold turboosté par tous amis). Certes, notre Arnold est à des années-lumière du rocker « cuiré et clouté » de pied en cape, mais il n’est pas pour autant de la race du variéteux prêt à toutes les compromissions pour fourguer ses CD comme ses streamings. Arnold Turboust est un dandy frenchie inclassable, un petit prince de la pop à la Française, esthète et épicurien romantique en diable, un éternel amoureux des êtres et des mots. D’ailleurs, notre Arnold est d’une fidélité à toute épreuve, la preuve par sa collaboration à travers les siècles ( sic !) avec un seul et même producer, le surdoué Rico Conning ( Depeche Mode, Laibach, Daho… ) qui officie à nouveau de l’autre côté de la console, co-signant de surcroit la plupart des cools musiques de cet album. Et l’on ne peut que succomber à l’omniprésence du piano, à travers cette collection de chansons intemporelles. Tout démarre avec « Honi soit qui mal y pense »… qui rime avec «  brumes de mon enfance » pour une jolie love story franco-britannique avant un « Évidemment » à la pop-music rétro-cool irrésistiblement sixties. Toujours portée par une prod élégante à l’inspiration Marvin Gaye, « Rue de la Croix-Nivert » est une love-story mélancolique, une ode tubesque à son quartier parisien d’adoption, avant de nous faire fondre comme flocon de neige au soleil sur « La vérité augmentée », premier duo de l’album avec sa compagne Tess et tube incontestable à la manière d’un duo Gainsbourg-Deneuve ou encore Gainsbourg-Birkin. De même, comment résister à la délicatesse de « L’arpeggiator » petit bijou de ritournelle aussi cool qu’intimiste ?

Arnold TurboustQuant à la radieuse et dépouillée « À supposer » simple voix/piano, elle se déroule comme un voyage intimiste aussi imaginaire que tendre. Autre hit potentiel avec la chanson-titre « Sur la photo » portée par son électro- funkitude discrète et tendre. Après le second duo, l’extraterrestre « Des si des mais » interprété aux cotés de la soprano Petibon, Arnold retrouve l’ex-Torch Song – où officiait également Rico Conning- Laurie Mayer pour un irrésistible « Lady’s Fingers » aux synthés qui assument largement leur nostalgie des 80’s. Parlé-chanté aux confins du rap pour la fun « Ye souis » avant le dernier duo avec la nipponne friponne Kumisolo pour « Moi si j’étais vous » ou hommage cinématographique avec « Belmondo »,  on peut dire que le Turboust turbine.  Douceur et volupté avec la lennonienne « Pour ne pas dire ». Enfin l’album s’achève a sur une dernière collaboration, cette fois avec le fameux belge Jacques Duvall – Lio, Chamfort – cette « Elodie » aux allitérations qui ne feraient pas rougir la « Elaeudanla Teïtéïa (Laetitia) » de Gainsbourg. Mention spéciale à mon voisin Yan Le Ker pour ses vibrantes guitares. Dédié à sa maman disparue, ce « Sur la photo » ne peut laisser indifférent nul amateur éclairé de cette french pop-music qui anime Arnold pour toujours.Arnold Turboust

 

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