BRUCE DICKINSON « The Mandrake Project »

Bruce DickinsonVingt ans après « Tyranny of Souls » le chanteur emblématique d’Iron Maiden revient avec un septième album solo coécrit et produit par Roy Z (Judas Priest, Sepultura). Un voyage musical ambitieux et crépusculaire entre heavy rock, pop et hard rock, inspiré par l’univers des comics et principalement par le fameux magicien et hôte du mythique Xanadu. Une analyse signée JCM toute en whoos wip  shebam pow blop wizz !

Bruce DickinsonPar Jean-Christophe MARY 

Ce n’est un secret pour personne, Bruce Dickinson a une passion pour la littérature classique, les cultures anciennes, les mythes et les légendes. Dans ce nouvel album concept, le chanteur d’Iron associe ses centres d’intérêts au monde de la bande dessinée pour y construire un univers aussi fantastique que crépusculaire. En quarante ans d’activité, Bruce Dickinson est devenu l’une des voix emblématiques du heavy metal. Un succès acquis aux côtés d’Iron Maiden bien sûr mais également lors de ses albums solo notamment les excellents « Balls for Picasso » (1994), « Skunkworks » (1996), « Accident of Birth » (1997) ou « Chemical Wedding » (1998). Co-écrit et produit par Roy Z (guitares, basse) et Dave Moreno (batterie), The Mandrake Project, bel équilibre entre guitares lourdes, mélodies hantées et réflexions métaphysiques, devrait autant toucher les fans d’Iron Maiden que les amateurs de hard rock. Plusieurs raisons à cela.

Bruce DickinsonDès le morceau d’ouverture « Afterglow of Ragnarok » la voix imposante de Dickinson portés par les riffs de guitare de Roy Z nous embarquent pour un voyage où compostions complexes et ballades sombres s’enchaînent harmonieusement les unes aux autres. La production, sorte de mur de son 2.0, élève chaque note pour insuffler à la musique, une profondeur et une richesse que l’on avait encore jamais entendu chez Bruce Dickinson.
On trouve ici l’intensité émotionnelle de la voix, ces envolées lyriques à glacer le sang, ces éclairs noirs telluriques dont lui seul a le secret. Du premier au dernier titre, le chant s’étire sur de longues et douloureuses notes, la guitare répétitive et angoissante vous mord les tympans portée par une basse lourde et une batterie qui martèle. Tel un prédicateur mystique, sur « Many Doors to Hell » Bruce Dickinson hypnotise son auditoire avec ce titre  sombre, proche de Black Sabbath.
De « Rain on the Graves » aux riffs plombés portée par de merveilleux passages en voix de tête à « Mistress of Mercy »  ou « Sonata (Immortal Beloved) » le pathos se retrouve partout dans ces morceaux alimentés par la rédemption et les appels au secours. On apprécie particulièrement « Resurrection Men » pour ce côté musique de film à la Ennio Morricone, le surprenant « Fingers In The Wounds » avec ses cordes de grand orchestre oriental, tout autant que la sublime ballade « Shadow Of The Gods » avec son refrain entêtant, sa construction en escalier et ses parties musicales qui se succèdent les unes aux autres. Voila ce qui fait désormais toute la singularité de Bruce Dickinson en 2024. Avec cette dimension théâtrale parfois proche de l’opéra rock, ces parties vocales tout en progressions harmoniques mineures, ce sens de la mélodie décomplexée, Bruce Dickinson prouve une de fois de plus qu’il est un artiste vraiment à part. « The Mandrake Project » regorge de chansons imposantes qui se plantent au creux des oreilles pour ne plus en ressortir. Un univers mystérieux qui se métamorphose en une sorte de psychédélisme où les guitares fusionnent aux basses pour se prendre dans une spirale vertigineuse dont il est impossible de sortir. Reste à vérifier maintenant si ce bel équilibre tient aussi bien la route en live. Réponse le 26 mai à l’Olympia.

 

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