WAS(NOT WAS)
Voici 40 ans dans Best GBD analysait un funkissime phénoméne venu de Detroit avec Was ( Not Was) le sémillant groupe des frangins Don et David Was. Leur premier LP éponyme était alors porté par le puissant « Out Come the Freaks » et publié sur le label franco-américain ZE Records de Michael Zilkha ( le Z) et de Michel Esteban ( le E) … Flashback !
En chroniquant ce tout premier album de Was (Not Was) porté par une foule de guests ( Wayne Kramer le guitariste du MC5, Doug Fieger le chanteur guitariste de the Knack, Marcus Belgrave de Charlie Mingus, Larry Frantagelo le percu de Funkaledlic, sans oublier le sdeux vocalistes Swet «Pea Atkinson et Harry Bowens, je ne me doutais pas que je deviendrai si vite accro à ce funk du Troisième type. De même, comment imaginer que Don ce jeune fou furieux de Detroit deviendrait un jour le producteur attitrés des Rolling Stones depuis « Voodoo Lounge » en 94 jusqu’aux derniers « A Bigger Bang » ( 2005) et « Blue & Lonesome » ( 2016). Il a également remixé « Exile On Main Street » et « Some Girls » ? Après leur plus gros hit « Walk the Dinosaur » en 1988, Don se consacre quasi exclusivement à la prod, réalisant des albums pour les B 52’s, Michael McDonald, Iggy pop, Bob Dylan, Elton John, Bob Seger, Ringo Starr, Roy Orbison, Glenn Frey, Wilie Nelson, Jackson Browne, Ziggy Marley, Ryan Adams et tant d’autres…. même Johnny Hallyday « Rester vivant » en 2014… c’est dire !
Publié dans le numéro 158 de BEST
Detroit a beau être la ville la plus pourrie des Etats-Unis, elle entretient depuis toujours une soul tradition en acier trempé. Merci monsieur Gordy pour les Marvin Gaye, Temptations et les autres ; Detroit, Black Music et Motown, grâce à vous, sont devenus indissociables. Mais Motown a planté ses bureaux sur Sunset Boulevard à LA et depuis, à Detroit, on ne construit plus que des voitures. Brothers et Sisters, réjouissez-vous avec Was (et pas Was), la musique de l’âme refleurit sur le béton de cette fichue Motor-Town. Don ( Fagenson) et David ( Weiss) Was sont frères de groove et de vinyle. Leur premier LP eponyme « Was (Not Was) » est une des surprises ( agréable) de cet été. Deux faces d’un funk sur-aiguisé qui vous perce les oreilles par surprise. Rien à voir avec les paquets de soupe aseptisée et prêts à consommer qu’on essaie de nous faire avaler… Y-a bon discothèque… beuh. trois fois beuh, et goûtez la différence avec Don et David. Leur soûl, c’est de la new-soul, le nouveau souffle pour danser, comme disent les pubs de l’après ciné-club à la télé. Bien sûr, les Was n’ont pas « Veni, Vidi, Vici » seuls : pendant ces trois mois de studio passés au Sound Suite, les grosses têtes n’ont pas cessé de défiler: Wayne Kramer, l’ex-MC 5. Marcus Belgrave qui a cuivré pour Ray Charles et Mingus, Larry Fratangelo, percussionniste de Funkadelic, Johnny Allen qui avait déjà œuvré sur les violons de « Shaft » pour Isaac Hayes et une foule de musiciens aux références encyclopédiques (parait-il). Quand on écoute « Out Corne the Freaks » ou « Tell Me That I’m Dreaming », on craint vraiment pour l’avenir des Billy Preston. Edwin Starr et autres Black crooners du troisième âge. Was et Was sont résolument modernes, ils ont l’agressivité de la New-Wave, ils maitrisent a technique du digital delay et du varispeed, tout en conservant une profonde identité noire. Pour une fois, le « Z » de ZE Records, el executivo productoro, alias ce timbré de Michael Zilkha. n’a pas manqué de flair. Was et Was devraient prendre un pseudo qui leur ressemble plus, Will et Will, par exemple…
Publié dans le numéro 158 de BEST daté de septembre 1981