TEARS FOR FEARS « Songs For A Nervous Planet »

Tears-for-Fears-Cette fois Tears For Fears ne nous aura pas fait patienter dix-huit années avant de nous livrer un nouvel album, à l’image du vaste gap entre leurs deux précédents. Deux ans seulement après leur « The Tipping Point », Roland Orzabal et Curt Smith reviennent avec ce tout nouveau, et quelque peu en trompe l’œil « Songs For A Nervous Planet », double CD… mais qui ne recèle que quatre nouvelles compositions-studio et bon nombre d’anciennes, dans des versions live au son cristallin, pour un mix de « Best Of… » et de titres plus confidentiels. Je ne vais donc tout de même pas bouder tout mon plaisir de retrouver ces deux orfèvres de la pop British que je pratique depuis déjà 41 ans tout de même!

Tears-for-Fears-En observant les stats, j’avoue que de prime abord j’étais un peu suspicieux de ce tout nouveau Tears For Fears ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=Tears+For+Fears ) pas si nouveau puisque seules 4 nouvelles chansons viennent agrémenter une track-list de 22 titres majoritairement capturés en live durant un concert donné à Franklin dans le Tennessee dans le cadre de leur tournée « The Tipping Point ». En même temps, j’avais vu Roland et Curt sur scène à Valencia voici cinq ans et leur show si bien rodé ( Voir sur Gonzomusic Tears For Fears réveille le 4 Ever Fest Valencia  ) avait su carrément nous scotcher et croyez-moi ce n’était pas juste un épiphénomène nostalgique. Il faut donc se réjouir du retour du fameux duo de Bath. Et donc tout commence par la joyeuse et insouciante « Say Goodbye To Mum and Dad », so pop and so British, entre Beatles et Pet Shop Boys. Plus exotique, avec son intro asiatique, « The Girl That I Call Home » s’inscrit dans le continuum intemporel de leur « Advice For the Young At Heart », porté par une puissante mélodie et de riches harmonies. Presque 60’s façon Moody Blues ou Badfinger, « Emily Said » est un rayon de soleil musical, une lumineuse gâterie pop irrésistible sur ses chœurs d’écoliers. Enfin, il faut aussi compter avec la délicate « Astronaut », qui s’arrache lentement à l’attraction terrestre dans l’écho de leur propre « Woman In Chains », leur « Space Oddity » à eux ? En tout cas, sans doute le titre le plus prometteur de ce « Songs For A Nervous Planet ». Et c’est à ce moment que l’on est en droit de se poser la question : avec 18 chansons chantées en public, et si le meilleur restait à venir ? C’est là tout le pari de Roland et Curt.

Tears-for-Fears-Et c’est « No Small Thing », extraite de leur précédent « The Tipping Point », une balade qui démarre acoustique avant de s’enflammer, presque une chanson de marins, un truc qu’on aurait plutôt attendu des Pogues que de TFF. C’est justement la chanson-titre « The Tipping Point » qui suit et on se laisse porter par les douces et puissantes harmonies de ce courant chaud comme le Gulf Stream, avant de retrouver une vieille connaissanc,e puisqu’il s’agit de la magique « Everybody Wants To Rule the World », qui n’a pas pris la moindre ride depuis sa sortie en 1985, dans leur second LP. C’est aussi cela la force de TFF : être capable de composer de tels monuments taillés sinon dans le rock, mais assurément dans le roc, capable de défier ainsi le temps et dont l’interprétation est ici exceptionnelle. Avec « Secret World », le duo exhume un petit joyau de leur album de 2004 « Everybody Loves A Happy Ending », porté par ses arrangements et sa trompette modèle Burt Bacharach, pour décoller sur ses chœurs angéliques. Retour aux fondamentaux avec leur colossal « Sowing the Seeds Of Love » qui domine en version king-size de 6’ 27’’ sur ses arrangements élégants, on songe notamment à l’utilisation du hautbois, jusqu’à son final apothéose. Retour à « The Tipping Point » avec la néo Beatles « Long Long Long Time », puis la joyeuse « Break the Man », qui me fait un peu penser à Squeeze, clôt cette intense première rondelle.

Tears-for-Fears-Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, la mécanique « My Demons », toujours extraite de l’avant dernier album, ouvre le second CD sur un mode somme toute assez Depeche Mode ( « John The Revelator » ?) avant une mélancolique  « Rivers Of Mercy » du même « The Tipping Point ». Puis on remonte le temps jusqu’en 82 avec « Mad World » la chanson qui a tout changé pour Roland et Curt et, 42 ans plus tard, elle n’a toujours pas cessé de nous émerveiller. D’ailleurs, leur tout premier single « Suffer The Children » qui enchaine nous rappelle combien le succés peut naitre… ou pas. C’est une jolie chanson, une composition émotionnelle mais qui n’a pas la magie de « Mad World ». Pour renouer avec les hits Tears For Fears nous propose un « Woman In Chains » de 6’ 30’’ et il faut bien cela pour apprécier tout le reflet de l’autre perle de « The Seeds Of Love », dans une version gorgée de soul.  Gros moment d’anthologie avec la suivante, extraite du même album de 1985, une « Bad Man’s Song » hallucinante de plus de dix minutes ; d’abord jazzy puis carrément groovy       aux accents d’un Steely Dan, qui marque un des très grands moments de ce « Songs For A Nervous Planet ». Puis c’est au tour du vibrant, « Pale Shelter », un titre fétiche du duo qui a aura aussi contribué à allumer la mèche de l’explosion de leur premier 33 tours voici quatre décennies. Avec « Break Down Again », on découvre ce titre méconnu extrait d’ « Elemental » de 93, avant une dernière et séreuse bordée des plus grands hits, enchainant  coup sur coup « Head Over Heels » reprise en chœurs par toute la salle, puis un puissant  « Change » délicatement accéléré, aux arrangements efficaces mais très DM et un époustouflant  « Shout »  stratosphérique bouquet final de ce concert choc donné au FirstBank Amphitheater de Franklin le 11 juillet 2003 devant 7500 fans carrément touchés par la Grace… et nous donc !

 

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