PHOSPHORESCENT « Revelator »
C’est son tout premier CD pour le label Verve, mais Phosphorescent est très loin d’être un novice. En effet, son brillant « Revelator » est le 8éme projet de l’Athénien ( en Georgie) Matthew Houck, un superbe album à fleur de beau qui a su nous séduire par la coolitude de ses compositions et de ses vibrantes influences rock champêtre, dans l’écho des Byrds, de Poco, de Crosby, de Dylan et surtout de l’évanescent War On Drugs d’Adam Granduciel… bref, rien que du bon dans cet aveuglant rayonnement sonique.
Si je n’avais jamais entendu parler auparavant de Phosphorescent, la formation uninominale de Matthew Houck, je dois avouer que son « Revelator » est une véritable… révélation ! D’abord, noter que le garçon est originaire de la même ville que les B 52’s ( Voir sur Gonzomusic WELCOME TO WOODSTOCK ) et R.E.M ( Voir sur GonzomusicR.E.M : « Out of Time » ) et donc forcément, par la jurisprudence « bon sang ne saurait mentir », on se laisse subjuguer par l’humeur rock nonchalante du garçon et des influences légendaires comme Dylan, Springsteen ou encore le Velvet qui nourrissent son art. Et dès la chanson-titre « Revelator », celle qui a donné envie à Matthew de se lancer dans cette nouvelle aventure après une pause de six ans, on se laisse porter par la douce mélancolie country qui en émane. On songe à Neil Young, James Taylor, Jim Messina ou bien des artistes plus récents, comme Dawes ou Dave Barnes. Et si d’aventure la fin du monde devait advenir, je veux bien rajouter à ma playlist des 20 meilleures chansons pour la fin du monde ( Voir sur Gonzomusic MES 20 MEILLEURES CHANSONS POUR LA FIN DU MONDE ) son « The World Is Ending » émotionnel, lumineuse et tendre balade et incontestable perle de cet album. Puis la paisible « Fences » nous fait songer au merveilleux the War On Drugs ( Voir sur Gonzomusic THE WAR ON DRUGS « I Don’t Live Here Anymore » et aussi LE SHOW STUPÉFIANT DE THE WAR ON DRUGS ), ce feeling indéfectible de l’Amérique éternelle dans l’écho si familier de la pedal steel guitar.
On se laisse porter par le courant tranquille d’« Impossible House » et on pense immédiatement au Pink Floyd du crépuscule des 60’s période « San Tropez ». Retour à l’Americana hallucinée, mode War On Drugs slow motion, sur « Wide As Heaven » avant de découvrir le hit « A Moon Behind the Clouds » dont les accords sont un parfait « déjà vu » du « Sweet Jane » du Velvet Underground et l’on se dit que Matthew Houck a forcément déjà vu le Lou (joke !). Beau comme une chanson de David Crosby, avec un je ne sais quoi de Chris Isaak ( « Western Stars » maybe ?), on succombe au ralenti country délicat de « All the Same ». Vous l’aurez compris Phosphorescent n’est pas du genre énervé, et la planante « A Poem on the Men » ne failli pas à sa règle du slow is beautiful, mais peut-être a-t-il un peu forcé sur le valium avec celle-ci ? Et comme on garde toujours le meilleur pour la fin, « Get It Right » à l’influence carrément magnétique du « Knocking On Heaven’s Door » de Dylan achève ce Phosphorescent incroyablement luminescent… et on en reste forcément tout ébloui.