MES 20 MEILLEURES CHANSONS POUR LA FIN DU MONDE

Apocalypse songsAlors, c’est la fin du monde ? Non, juste la fin d’UN monde, celui que nous avons connu jusqu’alors. Il y aura forcément un avant et un après Corona, mais en attendant petit Gonzo retour en arrière, en forme d’exorcisme sur les chansons les plus addictives de l’histoire du rock, de R.E.M  aux Doors, en passant  par Cohen et Bowie, qui nous chantent, chacune à leur manière, leur vision de l’Apocalypse…

Apocalypse songsAu cinéma, les films voués à « la fin du monde » ne manquent pas.  Dans mon enfance, je n’ai jamais oublié le joyeux « Le dernier rivage » ( On the Beach) de Stanley Kramer en 1959 avec ses pilules suicide, « La planète des Singes » ( Planet of the Apes) de Franklin J Schaffner en 1968 et sa statue de la liberté décapitée sur la plage ou « Le Survivant » ( The Omega man) de Boris Sagal en 1971 avec les dégénérés sanglants de « la Famille » et le vaccin mis au point par Robert Neville. Plus tard, nous avons connu « Outbreak » de Wolfgang Petersen en 1995 au scénario prophétique au vu de la situation actuelle, sans compter l’écrasante majorité de films de zombies, qui méritent à eux seuls un article, ce qui sera le cas si cette situation devait se prolonger. Pour info, le GBD que je suis a même fait l’adaptation sous-titres du  « Land of the Dead » (Le territoire des morts)  du fameux George Romero en 2005 !

En attendant, retour au pays du rock pour ce tour d’horizon des « meilleures chansons pour la fin du monde » !

 

R.E.M.R.E.M : “It’s the End of The world As We Know It ( And I Feel Fine)”

Sans doute le titre le plus adapté à notre situation actuelle, car oui, c’est bien la fin du monde tel que nous le connaissions… Publiée en 1987, extrait du LP « Document » sur le label IRS de Miles Copeland, c’est après « Radio Free Europe », le second mini hit de R.E.M de Michael Stipe qui n’était alors qu’une obscure formation ‘Athens, en Georgie, la ville qui nous avait déjà offert des B 52’s. En 1992 Michael Stipe avait fourni l’explication de cette chanson au magazine Q: « Les paroles viennent de partout. Je suis extrêmement conscient de tout ce qui m’entoure, que je sois dans un état de sommeil, d’éveil, de rêve ou simplement dans la vie de tous les jours. Il y a un passage dans « It’s The End Of The World As We Know It » qui vient d’un rêve où j’étais à la fête d’anniversaire de Lester Bangs et où j’étais la seule personne dont les initiales n’étaient pas L.B. Il y avait donc Lenny Bruce, Leonid Brejnev, Leonard Bernstein… Cela s’est retrouvé dans la chanson avec beaucoup de choses que j’avais vues quand je zappais sur les chaînes de télévision. C’est une collection de flux de conscience. ». Cependant, il semble bien que le chanteur de R.E.M se soit aussi largement inspiré de la suite de « La planète des singes », « Conquête de la planète des singes » sortis en  1972, où un personnage déclare, avent un combat crucial contre les singes : « Si nous perdons cette bataille, c’est la fin du monde tel que nous le connaissons ».

Everyone’s Gone To The Moon Jonathan King: « Everyone’s Gone To The Moon »

En 1965 la jeune pop star Jonathan King imagine un monde où il se réveille solitaire et où « tout le monde s’est envolé pour se réfugier dans la Lune »

« Des rues pleines de gens/ Tout seuls/ Des routes pleines de maisons/ Où nul n’est jamais là/ Une église pleine de chants/ Qui chantent faux/ Tout le monde est parti sur la lune ». Anyway, « Everyone’s Gone To The Moon » vendra tout de même QUATRE millions de 45 tours, pas ma pour une petite ritournelle joliment taillée !

CCR: “Bad Moon Rising”

Sorti en 1969, premier fulgurant single du LP « Green River » de Creedence Clearwater Revival, cet hymne antimilitariste dans la foulée des manifs pacifistes contre la guerre du Vietnam, est d’ailleurs devenu l’hymne des manifestants durant les émeutes du People’s Park à Berkeley, Californie, en 1969. “Bad Moon Rising” était à la base une chanson- catastrophe, à l’instar des films du même genre « La tour infernale » ou « Tremblement de terre » qui apparaitront au cours des 70’s. John Fogerty a expliqué que les paroles étaient inspirées d’un film intitulé « The Devil And Daniel Webster », dans lequel un ouragan anéantit la majeure partie d’une ville. C’est là qu’il a eu l’idée des mots « I feel the hurricane blowin’, I hope you’re quite prepared to die ». Il a aussi déclaré que la chanson évoquait « l’apocalypse qui allait nous tomber dessus ». Bon c’était il y a déjà… 50 ans 🤪

After the Gold RushNeil Young: “After the Gold Rush”

Premier hit du second album de Neil Young en 70, la chanson-titre “After the Gold Rush” est sans doute l’une des compositions les plus émotionnelles du Loner. Certes à la base c’est plus une composition sur l’écologie, néanmoins elle s’achève sur un mélancolique exode interplanétaire notre Terre étant sur le point de disparaitre : « Regardez Dame Nature en fuite dans les années 1970 » (changé en « au 21e siècle » à la fin des années 1970). La chanson est en fait bien plus étrange que cela, cependant. Dans son livre « Shakey », Jimmy McDonough résume ainsi cette étrangeté: « Accompagné d’un cor d’harmonie lugubre, Young chatouille les ivoires et chante une histoire de voyage dans le temps qui culmine dans un exode vers une autre planète ». En 1999 pour leur album « Trio II »  Dolly Parton, Emmylou Harris et Linda Ronstadt ont repris ce joyau de la manière la plus émotionnelle… écoutez ces lyrics, ils donnent juste le frisson.

« Il y avait un groupe qui jouait dans ma tête/ Et j’avais envie d’être défoncé/ Je pensais à ce qu’un ami m’avait dit/ J’espérais que c’était un mensonge/ Penser à ce qu’un ami avait dit/ J’espérais que c’était un mensonge (…) »

 

agent of fortuneBlue Oyster Cult “ (Don’t Fear) The Reaper”

Si “(Don’t Fear) The Reaper”, le hit du 33 tours « Agent of Fortune » du Blue Oyster Cult sort en 76, c’est surtout  en 1994 que la mini-série « The Stand » adaptée du « Fléau », le roman se Stephen King lui donne ses titres de gloire post-apocalyptique lorsqu’il accompagne au début du film la fuite d’un GI et de sa famille d’une base US ravagée par la propagation d’un terrible virus bactériologique qui va contaminer et décimer la quasi-totalité de l’humanité. En 76, Buck Dharma le guitariste du BOC la décrit comme « une chanson où l’amour transcende l’existence physique réelle des partenaires ». Il a été stupéfait d’apprendre que de nombreux auditeurs l’ont entendue comme une chanson encourageant le suicide ; elle prône le courage face à la mort, mais ne suggère en aucun cas que nous devrions activement la provoquer. Dans son interview pour Songfacts, il a expliqué « Il ne s’agit pas de suicide, bien que les gens l’entendent en quelque sorte par la référence à Roméo et Juliette. Mais les paroles de BÖC ont toujours été… non pas obtuses, mais profondes. Elles sont certainement ouvertes à l’interprétation, et chacun semble avoir ses propres idées sur la signification des choses. Nous laissons volontairement les gens faire cela – tirer leurs propres conclusions des paroles ». Vous l’aurez compris, chacun peut voir ce qu’il veut dans le percutant “ (Don’t Fear) The Reaper” porté par son riff invincible.

don't dream it's overCrowded House: “Don’t Dream It’s Over”

Même cause, mêmes effets et même mini-série « The Stand » adaptée de Stephen King avec cet autre méga hit  apocalyptique now « Don’t Dream It’s Over » des frangins Finn au sein de leur Crowded House et de leur LP éponyme de 1986. La chanson des Néo-Zélandais porte pourtant en elle comme une lueur d’espoir :

« Il y a de la liberté à l’intérieur, il y a de la liberté à l’extérieur/ Essayez d’attraper un déluge dans un gobelet en papier/ Il y a une bataille à mener, de nombreuses batailles sont perdues/, Mais tu ne verras jamais le bout du chemin quand tu voyageras avec moi (…) ne rêve pas que c’est fini ! »

Now-Then-CarpentersThe Carpenters: “The End of the World”

En 1962 la chanteuse country Skeeter Davis décroche le jackpot avec son “The End of the World”, petit bijou de hit composé par Arthur Kent et Sylvia Dee et porté surtout par la sublime production de Chet Atkins. Là on ne cherche pas midi à 14 heures : tu me quittes et c’est la fin du monde. « Pourquoi le soleil continue-t-il à briller ?/ Pourquoi la mer se précipite-t-elle sur le rivage ?/ Ne savent-ils pas que c’est la fin du monde ? / Parce que tu ne m’aimes plus ». En 1975, le fameux duo pop the Carpenters reprend à son compte la chanson transformant à nouveau l’essai le tube inoxydable sur son medley en forme de radio-show sur le LP « Now and Then » de 1973.

Aphrodite’s Child: “end of the world

En 1968 un groupe pop grec inconnu en partance pour Londres, se retrouve coincé en stand-by à Paris durant les fameux « événements de 68 » lorsque, tout comme aujourd’hui, le pays se retrouve totalement à l’arrêt. Du coup, et après avoir rencontré Boris Bergman ( le futur fameux parolier de Bashung), les Aphrodite’s Child de Demis Roussos, Vangelis O. Papathanassiou et de Lukas Sideras décident d’enregistrer un album inspiré par le coté surréaliste et « fin du monde » qui règne alors à Paris et ils le baptisent tout simplement “End of the World”. Certes la chanson- titre n’est pas le plus gros succès du LP puisque le « Rain and Tears », photocopié du célèbre – et libre de droits- du « Canon » de Yohann Pachelbel est un immense carton européen. Néanmoins, “End of the World”, porté par la voix puissante de Roussos, parviendra dès l’été, juste après mai 68, de s’imposer en tant qu’incontournable slow-braguette dans les discothèques à peine rouvertes.

« Tu devrais venir avec moi au bout du monde/ On pourrait s’allonger toute la journée sur les sables tranquilles/ Je vous présente mon ami l’oiseau/ Qui chante et vole le long du fil de fée ».

1999Prince: “1999”

Si le double LP de Prince fut légendaire, la preuve par son incroyable réédition de cette année avec tant et tant de joyaux inédits, sa chanson-titre « 1999 » le fut tout autant. Car sous son irrésistible funky beat, la chanson était également visionnaire. Écrite en 1982, au cœur de la guerre froide, cette chanson  a une signification bien plus profonde, car Prince y aborde les craintes d’un Armageddon nucléaire. Durant l’administration Reagan, les États-Unis multipliaient les armes nucléaires et adoptaient une position de faucons contre l’Union soviétique, baptisée alors : »l’empire du mal ». En ce temps-là, les Americains avaient pour la plupart construit des abris anti-atomiques au fond de leur jardin…au cas où !

Prince reflétait ainsi leurs flips :

« Tout le monde a une bombe/ Nous pourrions tous mourir n’importe quand (…) »

Notre Kid demeure cependant relativement optimiste, expliquant que nous devrions profiter à fond de tout le temps dont nous disposons sur Terre tant que nous le pouvons encore, même si tout  doit se terminer d’ici l’an 2000 :

« Mais avant de laisser cela se produire/ Je vais danser toute ma vie/ Dans ce monde au ciel violet/  la vie n’est qu’une fête/ et les fêtes ne sont pas censées durer. »

BlackstarDavid Bowie « Blackstar »

En 2015, soit vingt ans après sa dernière musique de film « I’m Afraid Of Americans » pour le film « Showgirls », David Bowie récidive avec ce « Black Star », un titre littéralement hanté, composé pour la mini-série « The Last Panthers ». L’emblématique « « Blackstar » va ensuite donner son titre à l’ultime album du Thin White Duke, devenant ainsi la locomotive qui entrainera ce disque à la sombre séduction magnétique vers son immense et hélas posthume succès, puisque David Bowie s’éteint justes deux jours après la publication du disque, ce sombre 10 janvier 2016. Et « Blackstar », porté par son clip surréaliste, à travers son texte prophétique porte intrinsèquement son côté fin du monde de l’étoile de plus en plus ténébreuse en passe de s’éteindre pour de bon.

« Il s’est passé quelque chose le jour de sa mort/ L’esprit s’est levé d’un mètre et s’est écarté/ Quelqu’un d’autre a pris sa place, et a courageusement pleuré

(Je suis une étoile noire, je suis une étoile noire)/ Combien de fois un ange tombe-t-il ?/ Combien de personnes se couchent au lieu de parler en grand ?/ Il a marché sur la terre sacrée, il a crié fort dans la foule

(Je suis une étoile noire, je suis étoile noire, je ne suis pas une star de gang) » 

leonard cohen i'm your man

Leonard Cohen : “Everybody Knows”

Un top 20 des tubes les plus apocalyptiques se saurait être complet sans l’un des plus sombres poètes du rock, mon vieux prophète feuj : Leonard Cohen. Extrait de son superbe album de 1988 « I’m Your Man », « Everybody Knows » est clairement l’une des chansons les plus essentielles qui reflète cette période troublée que nous devons traverser. Les mots incroyablement visionnaires de Cohen résonnent aujourd‘hui encore bien plus que jamais !

« Et tout le monde sait que la peste arrive/ Tout le monde sait que ça va vite/ Tout le monde sait que l’homme et la femme nus/ Ne sont qu’un brillant artefact du passé/Tout le monde sait que la scène est morte

Mais il y aura un mètre sur votre lit/ Cela permettra de divulguer/ Ce que tout le monde sait.

Et tout le monde sait que vous êtes en difficulté/ Tout le monde sait ce que vous avez vécu/ De la croix sanglante au sommet du Calvaire/ Vers la plage de Malibu/ Tout le monde sait qu’elle se désagrège/ Regardez une dernière fois ce Sacré-Cœur/ Avant que ça n’explose/ Et tout le monde sait… »

https://www.youtube.com/watch?v=Lin-a2lTelg

666Aphrodite’s Child : “ The Four Horsemen”

Sans doute un des LPs les plus cruciaux du rock des 70’s, comme un écho européen- du sud au « Dark Side of the Moon » de Pink Floyd, “ The Four Horsemen” des Aphrodite’s Child  compte parmi les chansons les plus essentielles de leur « 666 » ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/aphrodites-child-666.html ) soit une vision bien allumée sous acide de « l’Apocalypse selon Saint Jean », connu aussi en tant que « Livre des révélations », qui avait alors créé le scandale par le titre « Infini » où la comédienne Iréne Papas éructait entre jouissance ultime et cris d’accouchement. Or dans ce double LP rouge sang, porté par la voix puissante de Demis Roussos cette chanson “ The Four Horsemen”, les quatre cavaliers…de l’Apocalypse, bien entendu est un des moments de bravoure de l’album. Quant au texte, directement décalqué des écrits de Saint-Jean, jamais ils n’auront hélas semblé aussi…contemporains.

« Maintenant que l’agneau/ Ouvre le quatrième sceau/ J’ai vu, j’ai vu le quatrième cheval/ Son cavalier était la peste

Le cheval de tête est blanc/ Le deuxième cheval est rouge/ Le troisième est un noir/ Le dernier est un vert.. »

London CallingThe Clash: “Four Horsemen”

Titre certes un peu obscur de l’historique double 33 tours des Clash, « London Calling », sorti en décembre 1979, pour clore à sa  manière la décade cool des 70’s et annoncer tout le chaos de la suivante. Tic toc…cet album est une bombe à retardement, forte de ses brulots politiques dans l’écho de la guerre civile d’Espagne « Spanish Bombs », l’insurgée contre la société de consommation « Lost In the Supermarket »  ou « London Calling » qui imagine un accident nucléaire à Londres semblable à celui de Three Mile Island. Avec “Four Horsemen” on est dans l’Apocalypse fun où chacun des Clash incarne lui-même un des cavaliers dans un style parodique proche de celui des Monty Python pour nous faire partager leur journée de merde

« Un était au bord du gouffre/ Un autre était au-dessus de la falaise/ Un  autre encore les léchait avec un putain de gros spliff/ Quand ils ont ramassé l’auto-stoppeur, il ne voulait plus être transporté par les cavaliers… ». La swinguante formation de Brixton ne l’aura joué sur scène qu’une seule fois, comme s’ils ne  la prenaient pas vraiment au sérieux. Et pourtant….

The Clash Armagideon TimeThe Clash “Armagideon Time”

Du Clash au Clash il n’y a qu’un pas…et toujours sur le rebelle « London Calling » the Clash renoue avec ce thème de l’Apocalypse en reprenant ce « Temps d’Armageddon », car “Armagideon Time” est un standart jamaicain de 77 né au légendaire studio One de Clement « Coxson » Dodd. Mais dés 79, toujours pour leur sémillant « London Calling », les Clash l’ont taillé à leur mesure, reprenant cet incontestable hymne reggae de la fin du monde de la manière la plus dantesque qu’il soit.

« Beaucoup de gens n’auront pas de souper ce soir/ Beaucoup de gens n’obtiendront pas de justice ce soir/ La bataille s’intensifie/ Dans ces temps d’Armageddon colèriques

Beaucoup de gens courent et se cachent ce soir/ Beaucoup de gens n’obtiendront pas justice ce soir/ N’oubliez pas d’y donner un coup de pied/

Personne ne vous guidera, dans ces temps d’Armageddon… »

Bob Dylan

1963, Bob Dylan publie son époustouflant LP « The Freewheelin’ Bob Dylan” porté par ce vibrant hymne anti nucléaire de 7 minutes pour nous alerter “ A Hard Rain’s A- Gonna Fall”, aussi puissant que son alter-ego « Blowin’ In the Wind” sur ce même album. Robert Zimmerman l’éternel poète avait-il vraiment tout pressenti ? Il faut savoir lire entre les lignes de cette pluie violente…cependant dans un rare entretien à la radio, Dylan réfute l’aspect catastrophe nucléaire de son œuvre :

« Non, ce n’est pas une pluie atomique, c’est juste une pluie violente. Ce n’est pas une pluie de retombées. Je veux dire une sorte de fin qui doit juste arriver … Dans le dernier couplet, quand je dis « les boulettes de poison inondent les eaux », cela se réfère à tous les mensonges que les gens avalent à la radio et dans les journaux. »

Comme si souvent dans l’écriture de Dylan, chacun peut y retrouver ce qu’il souhaite…la preuve !

« Et qu’as-tu entendu, mon fils aux yeux bleus ?

Et qu’as-tu entendu, mon jeune chéri ?

J’ai entendu le bruit de tonnerre qui a lancé un avertissement

J’ai entendu le rugissement d’une vague qui pourrait noyer le monde entier

J’ai entendu une centaine de batteurs dont les mains étaient en feu

J’ai entendu dix mille chuchotements et personne n’a écouté

J’ai entendu une personne mourir de faim, j’ai entendu beaucoup de gens rire

J’ai entendu la chanson d’un poète qui est mort dans le caniveau

J’ai entendu le bruit d’un clown qui pleurait dans la ruelle… »

Steely DanSteely Dan: “King of the World”

Encore une chanson clin d’œil sur le dernier homme vivant après une catastrophe nucléaire mondiale. Extraite du deuxième LP de Steely Dan de 1973, “Countdown to Ecstasy” , « King of The World” est bien entendu sarcastique, comme si souvent dans l’œuvre de Donald Fagen et de Walter Becker et si l’on pouvait encore en douter…

« Montrez-moi où vous êtes/ Vous et moi allons passer cette journée/ Conduire dans ma voiture/ À travers les ruines de Santa Fe

Pas de soucis dans la terre promise/ Il y a un trou dans le sol/ Là où ils poussaient auparavant/ Tout homme encore vivant de ce coté ci du Rio Grande/ Est le roi du monde pour autant que je sache… »

Même remarque sur l’abri anti- atomique des Californiens paranos de ces années-là que pour « 1999 » : notre génération était pressée de vivre à tout prix , de vivre à toute vitesse, quelles qu’en soient les conséquences, «  Die young and stay pretty », car nous avions la sensation qu’un jour ou l’autre nous serions bel et bien « Docteur Folamourisés » par les russkoffs.

https://www.youtube.com/watch?v=7Ay8tPN8Rys

Last Night On Earth

Vertigineuse balade de l’album “Pop »  de 1997, “Last Night On Earth” entraine U2 sur la piste apocalyptique. Bono explique :

« J’ai commencé à chanter la phrase : « Il faut que tu le donnes ». Le message était de ne pas en faire un travail. C’était exactement ce que nous faisions. Nous étions censés faire une expression édifiante de ce qui se passe lorsque le rock ‘n’ roll rencontre la culture des clubs. Au lieu de cela, on se sentait comme un groupe d’hommes sur une plate-forme pétrolière au milieu de la mer du Nord. »

« Elle ne se soucie pas de ce que ça vaut/Elle vit comme si c’était la dernière nuit sur terre/ La dernière nuit sur terre

Elle n’attend pas qu’un sauveur vienne/ Elle est à l’arrêt de bus/ Avec les nouvelles du monde/ Et le soleil, le soleil, le voici/ Elle n’attend personne »

Run Boy RunWoodkid: “ Run Boy Run”

Tiens, un petit français au palmarès des chansons de la fin du Monde ? Hé oui, p’tit gars comme le disait Serge Gainsbourg, grâce à Yoann Lemoine bien plus connu sous son sobriquet de Woodkid, cet enfant de bois qui constitue son alter ego. Second single grandiose de « The Golden Age », son brillant premier album de 2012, il incarne dans le chaos la fuite en avant de l’individu prêt à survivre, quels que soient les dangers, un homo sapiens idéal, peut être un nouvel Adam pour repeupler notre Terre, qui sait ?

« Cours, mon garçon, cours ! Le soleil te guidera

Cours, mon garçon, cours ! Ils meurent d’envie de t’arrêter

Cours, mon garçon, cours ! Cette course est une prophétie

Cours, mon garçon, cours ! S’évader de la société

 Demain est un autre jour

Et tu n’as pas à te cacher

Tu seras un homme, mon garçon

Mais pour l’instant, il est temps de courir, il est temps de courir »

SkyfallAdele: “Skyfall”

Le plus apocalyptique de tous les thèmes de Bond, le flamboyant « Skyfall » porte toute sa destruction… mais aussi tout son potentiel d’espoir en l’humanité. Oui tout peut sembler s’écrouler, mais si nous faisons front ensemble le ciel ne nous tombera finalement pas sur la tête. Et pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les paroles d’Adele. Daniel Craig a avoué à Yahoo qu’il s’est senti carrément ému lorsqu’on lui a passé la chanson pour la première fois : « J’ai pleuré », a confié James Bond. « Dès les premières mesures, j’ai tout de suite su, puis la voix s’est mise en marche et c’était exactement ce que je voulais depuis le début. »

« Que le ciel nous tombe sur la tête

Quand il s’effondre

Nous nous tiendrons debout

Faire face à tout cela ensemble

Que le ciel nous tombe sur la tête

Quand il s’effondre

Nous nous tiendrons debout

Faire face à tout cela ensemble

À la chute du ciel

Que le ciel nous tombe sur la tête

Quand il s’effondre

Nous nous tiendrons debout

Que le ciel nous tombe sur la tête

Quand il s’effondre

Nous nous tiendrons debout »

À ce jour, « Skyfall » est une des chansons de Bond la plus aboutie de ce coté ci du 21éme siècle

The DoorsThe Doors: “The End”

Enfin, un Top 20 de la fin du Monde digne de ce nom ne pourrait exister sans « The End » des Doors, indomptable hymne vénéneux des 60’s puissant trip de 11 minutes et 43 secondes de 1967 sur l’éponyme et premier 33 tours du groupe de LA « The Doors ». C’est aussi censé être la dernière chanson que Morrison ait entendue. La nuit de sa mort, il passait de vieux albums des Doors, et il a terminé avec celui-ci. C’était la dernière chanson de cet album. « The End » c’est la mort, bien que la chanson traite également des parents de Jim Morrison – elle contient des thèmes œdipiens d’amour de la mère et de meurtre du père.  On la retrouve entêtante dans l’« Apocalypse Now » de Coppola, le Vietnam incarnant alors cette ultime bataille. Aujourd’hui, la chanson de Morrison embrasse une tout autre vision :

« C’est la fin/ Une belle amie/ C’est la fin/ Ma seule amie, la fin »

 

 

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.