Joe Ely aux Champs-Ely… sées

Joe-Ely-Bruce-SpringsteenJoe Ely, discret héros du rock made in Texas, qui a influencé toute une génération d’auteurs-compositeurs avec tout le pouvoir de sa guitare, est décédé à l’âge de 78 ans terrassé par les suites de complications conjuguées liées à la démence, à la maladie de Parkinson et à une pneumonie, d’après un communiqué de son agent. Pote des Clash il avait ouvert pour eux la mythique tournée « London Calling ». Des cinq continents rock, les hommages se succèdent à l’instar de Bruce Springsteen qui déclare « Nous avons perdu un classique américain ». RIP Joe Ely.

Joe Ely with the Clash« Nous sommes ici profondément attristés par la perte de Joe Ely, chanteur américain unique, grand musicien et grand artiste. J’ai eu la chance de compter Joe parmi mes amis les plus proches, et sa voix ainsi que sa présence me manqueront. Nous adressons nos pensées à sa merveilleuse épouse, Sharon, et à sa famille. Nous avons perdu un classique américain. » a écrit Bruce Springsteen dés l’annonce de la disparition du musicien d’Amarillo. Le chanteur et compositeur texan, dont la carrière l’a conduit des paysages poussiéreux et plats du à travers le monde, a collaboré avec ses frères d’armes Jimmie Dale Gilmore et Butch Hancock au sein du groupe The Flatlanders. Il s’est éteint hier à son domicile de Taos, au Nouveau-Mexique, des suites d’une démence, de la maladie de Parkinson et d’une pneumonie, à seulement 78 ans. L’annonce a été faite sur sa page Facebook.

Né en 1947 à Amarillo, il a déclaré que son premier souvenir musical était de chanter dans la chorale de la First Baptist Church, mais qu’à l’âge de 8 ans, il avait vu Jerry Lee Lewis se produire. « Je voulais juste jouer de la musique », a-t-il déclaré à Texas Public Radio en 2014. Son premier instrument n’était toutefois pas une guitare. Il jouait du violon dans l’orchestre de son école. Puis, sa famille a déménagé à Lubbock. « Quand j’avais environ 11 ou 12 ans, Buddy Holly venait de mourir et tous les enfants de Lubbock jouaient de la Stratocaster », a-t-il déclaré. « Le violon a donc été rangé dans son étui et la Stratocaster a été branchée. » À l’époque, Lubbock était un comté « sec » où la vente d’alcool était interdite et, en grandissant, Ely raconte qu’il parcourait 25 ou 30 kilomètres à l’extérieur de la ville pour écouter le genre de musique que les gens jouaient. « J’ai pu assister à toute cette évolution, du country au rock ‘n’ roll des débuts », explique-t-il. Puis Ely s’est associé à Butch Hancock et Jimmie Dale Gilmore, deux auteurs-compositeurs expérimentés, pour former le groupe The Flatlanders.

Joe Ely with the Clash

« Ils sont parvenus à préserver l’esprit du Texas occidental dans leurs chansons, tout en les rendant captivantes », explique-t-il. « Du jour au lendemain, j’ai vu le Texas occidental d’un autre œil. »

En 1978, les compositions d’Ely vont attirer l’attention d’un groupe de fans inattendu. « Alors que nous faisions une balance sonore à Londres, l’un des employés du club est revenu et nous a dit : “Il y a des jeunes débraillés qui aimeraient vous rencontrer”, se souvient Ely en riant. Ces jeunes gens débraillés n’étaient autres que les membres du groupe The Clash, qui avaient décroché un hit avec une reprise de « I Fought the Law », écrite par Sonny Curtis, un autre compositeur originaire de Lubbock.

« Nous avons commencé à parler de nos points communs. J’aimais Garcia Lorca, le poète espagnol, et Joe Strummer aimait les ballades de Marty Robbins, comme El Paso et Streets of Laredo, et toutes ces chansons. Nous avions donc en quelque sorte ce point commun étrange, même si nous avions grandi de part et d’autre de l’océan. »

Joe-ElyEly chantera plus tard en tant que choriste sur un autre tube immortel du groupe, « Should I Stay or Should I Go ». Tout comme à ses débuts à Lubbock, le style d’Ely a lui aussi évolué, intégrant du rock nerveux, comme sur « Musta Notta Gotta Lotta » et « Cool Rockin’ Loretta ». Sa proximité avec l’espagnol s’est exprimée au sein du supergroupe tex mex Los Super Seven ; sa seule nomination aux Grammy Awards et sa seule victoire ont été partagées avec les autres membres du groupe, notamment Freddy Fender, David Hidalgo, Doug Sahm, Cesar Rosas, Flaco Jiménez et Rick Treviño. Le collectif a remporté le prix du meilleur album mexicano-américain en 1999. Malgré une production discographique prolifique, des tournées avec The Clash et même une première partie des Rolling Stones au début des années 1980, ainsi que le respect de ses pairs Joe Ely n’a jamais percé auprès du grand public. Joe Ely restera donc à jamais un trésor de ce Texas qu’il incarne tant pour ceux qui savent écouter ses paroles, portées par le vent et les tumbleweeds. So long Joe Ely, désormais aux Champs-Élysées, ce paradis de la mythologie, où tu retrouves  tous tes pairs de l’étoile solitaire Buddy Holly, Janis Joplin ou Stevie Ray Vaughan

 

 

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