KENT « À Nos Amours »
Voici 31 ans dans BEST, GBD continuait à défendre coute que coute la carrière solo de l’ex-chanteur de Starshooter en consacrant de la couronne de lauriers des vainqueurs le 4ème album de Kent si judicieusement intitulé « À nos amours » et porté par une liste d’invités de marque tels Arno, les Innocents ou encore les Satellites. Flashback…
Je ne vous présente plus Kent Cokenstock, alias Kent Hutchinson alias… Herve Despesse. Huit ans après le fameux split de Starshooter ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/exclusif-starshooter-refuse-de-se-re-former.html ), Kent publiait son 4ème solo. J’avais d’ailleurs déjà chroniqué son auguste prédécesseur ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/kent-le-mur-du-son.html ), cependant pour cet « À Nos Amours » notre ami lyonnais avait choisi de s’entourer de quelques talentueux collègues. Et le résultat est à la hauteur et ce dès le premier titre le sarcastique et pourtant si cool « J’aime ce pays ». idem pour la Starshootesque « Tout est fun » sans oublier la flamboyante « Maudite amitié » . 31 ans plus tard, il n’a pas pris la moindre ride, à l’instar des12 compositions de ce bel album.
Publié dans le numéro 260 de BEST
Navigateur solitaire, balancé sur les lames de fond et les récifs du rock, Kent Cokenstock a toujours su résister à l’appel des sirènes du showbiz. Pourtant depuis le temps ce starshooté invétéré aurait pu laisser se ramollir sa verve sarcastique pour se laisser plébisciter par la morne norme des séquences Dallas de notre Top 50. Mais le chanteur de «Tiny Tinto» ne sait respirer que là-haut tout là-haut, là où l’oxygène préserve pureté et intégrité. Je n’y peux rien, Kent est un sacré crooner punk et ses chansons se rebellent dans la dérision sous leur enveloppe pop rock tirée à quatre épingles. Et si on peut sans crainte le présenter à ses parents, ça ne l’empêche jamais d’être vigoureusement impertinent. La preuve, dès le premier titre « J’aime un pays » sous couvert d’une ballade nonchalante sur toile de fond en accordéon, Kent en quelques phrases féroces signe une parfaite esquisse de nos malaises hexagonaux : « PAF tout ramolli », « Quand ca chie on n’est pas beaucoup dans le maquis », « De Jean-Marie à Khomeiny» « Belle jeunesse qui rit quand on l’enfume »… Rock justement poli pour être honnête et surtout si corrosif, Kent au fil des LP affine un profil entre Huey Lewis et Bryan Ferry sans faux pas ni compromission. En compagnie d’Arno, des Innocents, des Satellites et des Gangsters d’Amour invités sur l’album, notre bédé-rocker des traboules signe une collection saignante de chansons en Kent… de tout ce qui sauront secouer vos petits poumons.
Publié dans le numéro 260 de BEST daté de mars 1990