KENT « Le Mur Du Son »
Voici 30 ans dans BEST, GBD croquait le 3éme LP solo de l’ex-vocaliste-chef de Starshooter, le bien nommé Kent Cockenstock. Successeur à succès de son précédent « Embalao », « Le Mur Du Son » était incontestablement un album-charnière pour le Lyonnais aux multiples casquettes aussi bien que musicales que graphistes, trois décennies plus tard, on peut dire que ce vinyle-là défie le temps à jamais.
Contrairement à tant d’autres- suivez mon regard ;)- Starshooter n’a jamais oh grand jamais succombé aux sirènes de la re-formation. Et si Télépho – oui je sais il manque le « ne », mais c’est justement celui de Corinne ! re ;)- ou Trust n’ont pas eu les mêmes scrupules, Starshooter pur , droit et intègre n’a jamais accepté de remettre le couvert, s’inscrivant ainsi dans la légende des plus grands groupes de rock français. Solo donc à jamais dés son tout premier 33 tours de 1982 intitulé « Amours propres », Kent- comme les autres Jello, Phil et Mickey- n’a jamais changé de cap. Et 17 albums plus tard, à l’instar du petit dernier « La grande illusion », Kent continue inexorablement de nous divertir. Cela mérite bien ce petit coup d’œil nostalgique dans le rétroviseur. Flash-back…
KENT « Le Mur Du Son »
Lorsqu’il a cessé de « starshooter », Kent Cokenstock s’en est allé solo au pays des p’tits Mickeys. On lui a dit: « Pas mal tes BD pour un rocker». Retour à la case rock avec le somptueux «Tiny Tinto », clin d’œil au Style Council et à l’Afrique de Tintin avec le dernier mini LP « Embalao », Kent n’a jamais cessé de nousfaire bouger. Aéronautiquement obsédé, il était logique qu’un jour ou l’autre notre Lyonnais se décide à crever le mur du son. Et quel son! Sur la scène du Printemps de Bourges, Kent a prouvé qu’il savait encore rugir, avec Jello son complice de toujours et un groupe soudé comme l’acier. Docteur Freud a perdu son poker sur scène, il attaque et achève le set par « Fatigué » et « Congas et Maraccas », preuve que Kent a digéré et dépassé son passé de Star (shooteur). Et tous les morceaux du nouvel album défilent en formation serrée: le tubesque « Isadora Duncan Danse », « Rire en Dedans » héroïque qui secoue les tripes, le très aérien « Erreur de Jeunesse » et « Ma Vie Est à Louer » au groove rock blues pétillant. Totalement cohérents, Kent et son groupe griffent le rock, le funk ou l’afro-beat d’une force positive. Kent sait subjuguer la musique des mots pour nous tracer ses histoires de taulard ou de poupée sur papier glacé. Rocker féroce ou charmeur, il insuffle tant de vie à ses personnages qu’ils crèvent notre écran intérieur. « Le Mur du Son », c’est aussi celui de l’imagination et de ce côté-là, Kent en pilote casse-cou ne craint aucune voltige.