JOHAN ASHERTON « Matinee Idols »

Johan AshertonOn peut fêter le retour d’un enfant du rock Hexagonal lorsque Johan Asherton publie son premier album depuis quatre ans. En effet, le successeur de son « Machines médiévales » de 2022 est intitulé « Matinee Idols » et comme son nom l’indique, il fait la part belle au mythe d’Hollywood à travers 12 titres d’un rock impeccable, aux confins de la légende des Lou Reed, JJ Cale, Leonard Cohen et autres Del Shannon, sans oublier deux précieuses reprises de Roxy Music et Bob Dylan. Bref tout ce qu’il faut pour ravir l’amateur éclairé…

Johan AshertonDéjà, il a cette pochette si délicatement rétro, mais le meilleur reste à venir avec ce qu’elle recèle, un rock aussi cool que classieux, forcément empreint de la personnalité de Johan Asherton. Car cette collection de chansons offre à l’ex-chanteur des Froggies l’occasion de nous ouvrir la boite à malice de ses influences musicales, rendant un hommage appuyé à cette rock culture dans laquelle il baigne depuis toujours. Et le tout forcément en anglais, même s’il s’amuse à parfois injecter un mot ou deux de français, à l’instar de cet « Enfant terrible » incroyablement Velvet, à la coolitude entre un JJ Cale et Lou Reed, influences majeures du rock ; et si l’on pouvait avoir le moindre doute, ce « Rock and roll » scandé ad lib le prouve de manière flagrante, sous ses faux-airs de « Waiting For the Man », au boogie délicat. Et en tout cas, c’est un super titre d’ouverture pour l’album.  Puis on se laisse séduire par « Paramour », une balade nonchalante où sa voix grave, un peu à la Richard Hawley, Leonard Cohen ou encore Ian Durry, fait preuve d’une délicatesse rock exacerbée pour une love song forcément sans issue car tragique. On notera le super solo de saxe aux confins de Supertramp… surprenant. Puis avec « Mirror On the Wall », Johan Asherton adopte le style Elliott Murphy où sa voix presque chuchotée se fait grave à la Cohen mais aussi éraillée comme Keith Richards, portée par de parfaits arrangements laid back à la the Band. Avec un titre tel que « Tinseltown » on touche forcément à la légende d’Hollywood avec cette cool néo-country en écho à Johnny Cash, avec sa guitare 60’s pour un fabuleux duo aux cotés de la chanteuse Mohini, une sombre balade qui sonne plus classique qu’un classique, sans doute l’une des incontestables réussites de cet album. Avec une voix façon Nick Cave, « Addiction » est un joli clin d’œil aux hits nostalgiques des 60’s, comme une compo pour la BO d’« American Graffiti »…. Si délicate comme un flirt dans un drive-in… véritablement rétro-cool telle une « Runaway » de Del Shannon.

Johan AshertonComme un pont sonic jeté entre les deux rives de la Manche « Navire Night », porté par la voix grave de JA et ses influences Lou Reed en délicat mashed-up, entre le mot français « navire » et le mot anglais « night ». Bien plus surprenant, « No Doubt About It » sonne comme une perfect classic des années 30 du Great Gatsby, et cela pourrait passer pour un clin d’œil à Macca qui affectionne tant les standards de cette époque jazzy swinguée qui a effectivement le rare pouvoir de nous téléporter un siècle en arrière… Retour à la case rock 60’s pour « For Added Charisma », comme un hit des Kinks a la « Well Respected Man » ou encore « Waterloo Sunshine », en résumé so British, malgré une petite guitare Byrds qui lorgne de l’autre côté de l’Atlantique, qui se classe dans le Top 5 de ce track -list. Après la mélancolique « Raptures Of the Deep » au piano triste et down tempo, le meilleur reste à venir avec « Take a Chance » sublime cover de Roxy Music débordant d’amour et d’émotion à l’image d’une des perles du sublime « Avalon » ( Voir sur Gonzomusic ROXY MUSIC « Avalon » et aussi BRYAN FERRY de « Avalon » à « Avonmore ») qui ne devrait laisser quiconque indifférent. Enfin cette belle aventure rock s’achève sur du Zim’ avec ce cover surprenant de « Lady Lay » légèrement accéléré et chaloupé comme au générique d’un film dans un décor pur western du désert de l’Arizona et le soleil qui se rougit sur ces montagnes ocres des grands espaces. Reprise country oxygène et par conséquent particulièrement originale. Avec au générique son complice multi-instrumentiste Stéphane Dambry, épaulé par la rythmique de Loïc Kohler et de Cédric David, ainsi que par Gene Clarksville qui coproduit l’album avec Stéphane et Johan qui ont également convié la chanteuse Mohini, le pianiste Tony Baker, la choriste Eva Dambry-Royou , le violoniste Frederic Jouhannet et la violoncelliste Mathilde Poinsignon, à rejoindre ce joyeux gang de « Matinee Idols »  pour le meilleur… et le meilleur !

 

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