INDOCHINE : « 7000 danses »
Voici 30 ans, dans BEST, GBD s’adonnait joyeusement aux « 7000 danses » d’Indochine, ce 4éme album du gang des frangins Sirkis publié l’hiver 1987 enregistré entre la France, Montserrat et le Royaume-Uni. Certes, moins bien accueilli par mes collègues critiques que son fameux prédécesseur « 3 », ce « 7000 danses » porté par son bondissant single « Les tsars » recueillera pourtant largement les suffrages des aficionados (et ils sont nombreux) d’Indochine. Petit pincement au cœur, en songeant à mon pote Stéphane Sirkis qui me… qui nous manque toujours autant.
Depuis ce tout premier concert au Rose-Bonbon où Christian Lebrun m’avait missionné pour découvrir ce petit groupe hexagonal excitant qui s’apprêtait à publier son premier 45 tours aventureusement baptisé « L’aventurier », GBD avait toujours suivi les Indochine. À travers leurs albums (voir dans Gonzomusic https://gonzomusic.fr/indochine-au-zenith.html ), leurs vidéo-clips ( voir dans Gonzomusic https://gonzomusic.fr/quand-gainsbourg-dirigeait-l-indochine.html ) ou leurs passions de fans de rock ( voir dans Gonzomusic https://gonzomusic.fr/indochine-passions-en-indochine.html ) j’avais souvent tendu mon micro ( ou ma caméra) à ce groupe français qui parvenait tout en conservant leur langue d’origine à subjuguer les foules d’ados bien au-delà de nos frontières jusqu’au Japon en passant par la Suède, la Norvège et autres contrées baltiques. Avec ce « 7000 danses », Indo tournait une nouvelle page de ses tribulations planétaire. Flasback….
Publié dans le numéro 232 de BEST
Indo nouveau à l’horizon, test pressing étiquette blanche sur ma platine, invitation au voyage sur deux ailes de vinyle pour le plus globe-trotter de tous les groupes français. Enregistré à Monserrat, gorgé d’exotisme, au premier choc l’album laisse un goût de gingembre et de fruit tropical. L’inimitable saveur, la force d’Indochine. De « L’Aventurier » à ce « 7000 Danses » le groupe n’a jamais cessé de cultiver son identité forcenée d’extrémiste oriental. Synthés au jasmin, saxofuns, batteriz cantonais, guitares martiaux, transes orient expresses, soleil levant, asie ou couché, le rock d’Indo échappe décidément aux stéréotypes rock usuels. Sud Est Asiate en BD, les images d’Indo sont un paradoxal mélange de cartes postales et de slogans incendiaires. « La vérité est politique et les mensonges sont fantastiques », chante Nicola sur « Il y a un Risque». Comme les Depeche Mode, Indochine exhibe un certain militantisme en posant les problèmes sans jamais chercher à imposer sa solution. Il suffit d’écouter le premier simple « Les Tzars » et son texte chausse-trappes pour s’en convaincre. Les kids des années 80 n’ont que faire du « Capital » de Marx, mais ils ne sont pas pour autant prêts à se laisser rouler dans la farine réac. Musicalement, l’album est un parfait follow-up à « 3 ». Mais en deux ans, j’aurais cru les Indos plus aventureux du côté des oreilles. Seule surprise de l’album, l’instrumental qui ouvre la face A: « La Buddha Affaire ». Pour le reste, la réalisation signée Joe Glassman ne m’arrache pas à l’attraction terrestre. Production timide et sans ivresse, sensation de déjà-vu, le challenge des héros nous rend par trop exigeants. « 7000 Danses » sans cascade pour quelques titres craquants comme « Les Citadelles », « La Machine à Remonter le Temps » et « Une Maison Perdue… », l’Indo(ma)chine tourne sans s’emballer.
Publié dans le numéro 232 de BEST daté de Novembre 1987