BERNARD LAVILLIERS À LA PHILARMONIE

Bernard-Lavilliers-by-Thomas-Dorn

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Après la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt en mars 2024 Bernard Lavilliers investissait ce dimanche 13 octobre le plateau de la Philharmonie de Paris, accompagné de ses musiciens et de l’orchestre Lamoureux. Et porté par ce bouillant et élégant récital de deux heures, c’est JCM qui était amoureux transi… de la musique du grand Stéphanois. Déclinée en deux parties : l’unplugged avant la puissance de feu de l’orchestre de 50 musiciens.

Bernard-LavilliersPar Jean-Christophe MARY

 

Bernard Lavilliers ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=bernard+lavilliers  )  et les grands orchestres se sont régulièrement fréquentés. On se souvient de son concert avec l’Orchestre Lamoureux au Théâtre des Champs Elysées, de son hommage à Léo Ferré au Théâtre du Chatelet. Et puis dans la foulée d’un concert à la Maison de Radio France en avril 2022, l’expérience lui avait donné envie de reprendre la route avec un orchestre symphonique, en « métamorphosant » son répertoire. Inutile de vous dire que la Philharmonie de Paris était pleine à craquer ce dimanche 13 octobre et que les fans attendaient avec impatience le Stéphanois. Un peu après 20h15, les lumières s’éteignent laissant les projecteurs braqués sur un incroyable univers visuel de pupitres vides. Lavilliers apparait seul avec sa guitare. Après avoir salué chaleureusement le public, il s’installe sur un tabouret et attaque les premiers accords de « Fortaleza ». Et c’est parti pour un récital de 2h00. Ce soir, le chanteur interprète des titres peu joués en live, une setlist légèrement différente de celle donnée en mars 2024 à la Seine Musicale, marquant ainsi la première surprise de la soirée. Michael Lapie (batterie, cajon), Antoine Reininger (contrebasse), Vincent Faucher (guitare) et Xavier Tribolet (piano, accordéon) le rejoignent pour un premier set acoustique autour d’un somptueux light show. Le quintet attaque une somptueuse version de « L’or des fous » qui captive les spectateurs. « Cette prochaine chanson, je la dédie à ma fille qui est présente dans la salle ». Xavier Tribolet délaisse son accordéon et prend place derrière le piano pour attaquer une version très swing, très jazz de « Salomé ». Un arrangement très musical qui sonne admirablement dans cet écrin dédié à la musique symphonique. Micro à la main, Lavilliers rend ensuite hommage à la Salle de la Philharmonie, bel espace dessiné par Jean Nouvel où la distance entre les musiciens et l’auditeur le plus éloigné et au maximum de 32 m. Ce qui permet aux musiciens d’assurer une performance de grande qualité lors de cette première partie « unplugged ». De sa voix douce, parfois murmurée, Lavilliers égrène ses titres, « Les aventures d’un billet de Banque « Marina hôtel », se déplace de long en large à travers le plateau notamment sur la swingante « Fensch Valley ». Pantalon de cuir, boots noirs et veste de marin, le chanteur nous attrape avec une sublime version de « Marin » par un arrangement acoustique du meilleur effet. Lavilliers virevolte, va de musicien en musicien, puis descends dans le public, arpente les allées principales du parterre. Pendant ce temps, l’orchestre de 50 musiciens s’installe pour la seconde partie.  

Bernard-Lavilliers« On The Road Again » lance les hostilités du show symphonique, une version qui nous colle littéralement des frissons avec ces cordes, ces percussions et ces cuivres qui enveloppent tout l’espace. Dans la salle, l’ambiance est aussi chaleureuse que bonne enfant. Sur « Traffic » l’orchestration qui ressemble à une BOF de James Bond est inquiétante à souhait. Ici le son, l’acoustique, tout est sublime, absolument sublime.  A nouveau, voilà notre homme qui virevolte entre les musiciens, esquisse quelques pas de danse avec toujours une grande élégance dans sa gestuelle. En préambule de « Betty » il déclame quelques vers assis du haut de son tabouret. Une chanson qui nous colle des frissons car la encore l’orchestration fait des merveilles sur ce texte intense et émouvant. Un moment qui le déstabilise ? Toujours est-il, que visiblement ému, le chanteur devra s’y reprendre à deux reprises avant de livrer d’une seule traite « l’Espoir » : « Il faut toujours qu’il y ait un accident. Je vais reprendre, je suis désolé ». Preuve en est que le chanteur de 78 ans assure lui son tour de chant… sans prompteur.  Puis il passe en revue des classiques chargés de poésie qui rehaussés de cuivres et de cordes gagnent en émotion et prennent ici une intensité particulière « Noir et blanc, « La Bandiera Rossa « qu’il avait écrite pour Reggiani, « Petit », « Noir Tango »,  « Attention Fragile » sans oublier de livrer en compagnie de la chanteuse Flavia Coelho  une version de « O Gringo » chaloupée pleine de légèreté qui scintille aux vibrantes couleurs latines. Pour « Guitar Song », il laisse la part belle à son guitariste Vincent Faucher. Dans cette setlist épatante, Lavilliers nous surprend, nous étonne. La voix qui était fragile au début du show, s’éclaircit et devient puissante comme par magie sur « La Grande marée » se fait intense et habitée sur « Le Clan Mongol » où le rythme s’emballe et s’accélère sur le refrain. Lavilliers achève ce titre en bord de scène, les bras en croix. Le show s’achève sur les « Mains d’or », où la lumière éclaire de mille feux l’immense rideau de velours rouge du fond de scène. Sur le trop court rappel, le public aura droit à un final des plus élégants avec le magnifique « La Malédiction du voyageur » titre émouvant, en hommage à son père et sa mère. A 22h10, Lavilliers quitte la scène en saluant le public. Ce soir, les chemins de la chanson, de la poésie et de la musique symphonique se sont croisés plus d’une fois, pour le plus grand plaisir des spectateurs.  Un grand merci à Martine Grenier et à Hamid Si Amer.

 

Distribution

 

Orchestre Lamoureux

 

Cyrille Aufort , direction

 

Xavier Tribolet , piano, claviers, accordéon

 

Michael Lapie , batterie, percussions

 

Antoine Reninger , contrebasse, basse

 

Vincent Faucher , guitare

 

Titres joués : 

 

1er Partie acoustique

 

Fortaleza

 

L’or des fous

 

Salomé

 

Les aventures extraordinaires d’un billet de banque

 

Manila Hotel

 

Fensch vallée

 

Marin

 

 

 

2eme partie avec l’orchestre Lamoureux 

 

On the Road Again

 

Traffic

 

Betty

 

L’espoir

 

Noir et blanc

 

La bandiera rossa

 

Petit

 

Noir tango

 

Attention fragile

 

Guitar Song

 

O gringo avec Flavia Coellho

 

La grande marée

 

Le clan mongol

 

Les mains d’or

 

Rappel :

 

La malédiction du voyageur

 

Rappel 

 

La Malédiction du voyageur

 

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