DIRE STRAITS “The Studio albums 1978-1991”
De 78 à 90, ces sultans du swings qu’étaient Dire Straits ont littéralement fait vibrer le rock anglais du fond des pubs à l’espace des plus grands stades donnant à la fois une dimension roots et dantesque à la musique. Fortement inspiré du blues et de la country US, Mark Knopfler aura le courage de désintégrer sa désormais trop embarrassante créature pour retrouver en solo la simplicité de ses débuts… mais c’est déjà une autre histoire !
Pour Jean-Christophe Mary, ils incarnent « la bande-son glorieuse des 80’s ». Pour moi quatre souvenirs puissants : le choc de la découverte de « Sultans of Swing » en 79… que je prenais pour un nouveau hit de Dylan façon « Hurricane », puis ce concert magique pour BEST en 83 à l’Hammersmith Odeon où la guitare national Steel de Mark étincelait comme un soleil radieux date de ma première rencontre avec Mark, puis à nouveau cette seconde interview avec le leader de Dire Straits pour ma première couve de BEST cet été 83 à NY city, lorsqu’il produisait Bob Dylan ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/la-guitare-de-mark-knopfler-en-couve-de-best-pour-la-tournee-love-over-gold.html et aussi https://gonzomusic.fr/la-guitare-de-mark-knopfler-en-couve-de-best-pour-la-tournee-love-over-gold-2eme-partie.html ) et enfin en 1990 lorsque le même Mark avec ses Notting Hillbillies, dont le batteur n’était autre que Ed Bicknell le pétulant manager historique de DS, filmé en concert dans un théâtre de Brighton pour mon émission de télé. Tant de rencontres, de dialogues, de souvenirs musicaux, c’est vrai que Dire Straits occupe une place très spéciale dans mon cœur. Car non seulement l’ami Mark et moi partagions les mêmes racines sémites, lui feuj hongrois et moi russe et turc, mais aussi le fait d’être père de jumeaux (lui) et de jumelles (moi). Par conséquent, qu’un « jeunot » comme Jean Christophe se passionne pour Dire Straits ne peut que me réjouir, que ce secret bien gardé de Dire Straits se transmette de génération en génération et qu’il perpétue l’amour des guitares bien faites comme des compositions glorieuses. Voici la discographie de DS, les six LP parus entre 78 et 91 analysés par JCM.
Par Jean-Christophe Mary
“Sultans of Swing”, “Telegraph Road”, “Romeo & Juliet”, “Tunnel of Love”, “So Far Away”, “Down to the Waterline”, “Money from Nothing” … des tubes et quels tubes. Les fans vous le diront: lorsque Dire Straits a annoncé son retrait de la scène musicale en 1995, cela a sonné comme la fin du monde pour bon nombre d’entre eux. Vingt-cinq ans après, quel immense plaisir de découvrir ce beau coffret qui refait vivre l’âme du groupe. Formé à l’été 1977 à Deptford, en Angleterre, Dire Straits fût l’un des groupes de pop rock les plus créatifs et les plus surprenants de la période des 80’s. Dès le premier album « Sultans of Swing », Mark Knopfler (guitariste soliste et chanteur), son frère David Knopfler (guitariste rythmique), John Illsley (bassiste) et Pick Withers (batteur) auront marqué les esprits avec cet album et ce titre, qui deviendra l’hymne du groupe. Soit une poignée de chansons composées par Mark Knopfler qui installeront le quatuor comme l’un des pionniers du renouveau de la scène country rock influencée par J.J. Cale et Bob Dylan. Le quatuor explosera sur la scène internationale avec les succès de quatre albums cultes « Communiqué (1979), « Making Movies (1980) « Love over Gold » (1982 ), « Brothers in Arms » (1985) et « On Every Street » (1991) totalisant ainsi plus de 140 millions de copies. Après le départ de David Knopfler en 1982, les nombreux changements survenus dans la manière de composer et la ligne musicale du groupe, rien n’aura entaché l’esprit et le son Dire Strait. Il est même remarquable que cette belle entité musicale ait survécu et ait su restée resté intact dans le cœur des fans après le départ de Mark Knopfler en 1995. Au fil du temps, Dire Straits s’en est même retrouvé plus fort, plus grand, et continu toujours aujourd’hui à faire rêver des millions de guitaristes en herbe. Lors de ses concerts solos, il faut voir l’hystérie du public lorsque Mark Knopfler entame les standards de son groupe de jeunesse comme ce fût le cas le 17 juin 2019 à Bercy.
Surnommé « l’homme tranquille du rock ‘n’ roll » Mark Knopfler a toujours été un grand auteur de chansons. Tant dans la manière de structurer les mélodies, de peaufiner les arrangements, que dans l’intelligence et la richesse de ses textes. Côté musique justement, il a souvent redéfini les limites du blues et du country-rock, leur insufflant une certaine finesse et légèreté. Les aficionados apprécient Dire Straits pour ses titres élégants au caractère universel qui traversent le temps et touchent toutes les générations. L’autre atout du quatuor est la voix, mêlant le phrasé de Bob Dylan à l’élégante décontraction de J.J. Cale, ce qui donne cette voix identifiable entre mille. Mais c’est surtout le redoutable toucher de guitare de Mark Knopfler, ce « fingerpicking » (inventé par les bluesmen et popularisé par Chet Atkins !) doté d’un style propre qui capte l’oreille. Plutôt que de fouiller dans la musique disco ou les super productions FM clinquantes dans lesquelles baignaient les 80’s, le surdoué de la guitare se concentrait sur l’essentiel : l’émotion que procure une bonne chanson. Quel plaisir donc de retrouver les mêmes sensations éprouvées lors de l’écoute de ces albums à leurs sorties dans les 70’s, 80’s et 90’s. Le coffret comprend les 6 albums studio du groupe présenté au format digipack regroupés dans un coffret « mini-vinyle » avec posters et reproductions des pochettes originales, ainsi que les paroles et les crédits. Un nouvel éclairage qui ravira les collectionneurs et puristes du genre.