THE PLIMSOULS « Everywhere At Once »  

The PimsoulsVoici 42 ans dans BEST GBD continuait son aventureuse exploration des diverses tribus des Nerves en plongeant dans l’intense jungle rock west-coast des Plimsouls, avec ce flamboyant second LP de Peter Case et de ses bad boys chicanos. Cependant cet « Everywhere At Once », sous la nouvelle bannière majeure de Geffen records sonnait aussi comme un air de vengeance, telle une double claque infligée à Elektra, qui les avait congédié après un seul album… et que David Geffen, dont l’Asylum avait fusionné en 72 avec le label sur la Cienega Boulevard, avait justement claqué la porte pour fonder ce même Geffen qui sort les Plimsouls ! CQFD ! Si l’on pouvait encore douter de la propension à l’inceste des labels de LA…  et aussi à créer un idéal rock emblématique !

The Pimsouls42 ans et pas une ride, c’est juste bluffant. Si je devais définir encore hic et nunc cet « Everywhere At Once » en un seul mot j’hésiterais encore entre « intrépide » et « fougueux », tant l’album déploie l’énergie d’une centrale électrique mais avec la légèreté d’un voilier. J’avais découvert en même temps les formations gémellaires nées de l’implosion des Nerves ( Voir sur Gonzomusic PAUL COLLINS BEAT ET LA LEGENDE  DES NERVES  ) soit le Paul Collins Beat et the Nerves et j’avais immédiatement succombé à ce rock qui incarnait si bien tout ce que pouvait être la Cité des Anges à l’aube des années 80. Flashback…

 

Publié dans le numéro 180 de BEST sous le titre

 

MILLIONS DE VOLTS

 

 

The PimsoulsJamais je n’abandonnerai ma vieille paire de tennis. Que croyez-vous, on s’attache aux objets, on leur transmet nos flips, nos rêves et nos convoitises et, soudain, il faudrait cisailler le cordon ombilical. Des clous, je reste autant attaché à mes Nike de compétition qu’à mes plimsouls éculés. Vidé, jeté, largué, trashé, c’est pourtant la loi du système discophage. A New York, David Johansen se fait éjecter de CBS, tandis qu’à LA, Paul Collins subit le même sort : bienvenue au fond de la piscine. Mais je conserve intactes mes convictions. La preuve, voilà deux ans, Peter Case, le Verve complice de Paul Collins, était déménagé par Elektra. Après un 45 tours low budget pour Bomp, le voilà sur le tapis rouge déroulé par Geffen Records (Asia). La roue tourne, Peter Case relève la tâte et s’enflamme pour un nouvel album. « Everywhere At Once » est un superbe LP de rock and roll énergique, sans une once de concession. Peter Case et ses locals chicanos y exhibent leurs racines rhythm and blues zébrées de psychédélisme. Un style qui rappelle un peu le J. Geils Band, preuve que la plus intense des convictions peut remplacer des années de professionnalisme. Or, du côté de la hargne, les Plimsouls n’ont de leçon à recevoir de personne. Lorsque, pendant des années, vous n’avez rien d’autre qu’un verre d’eau à offrir à boire à vos copains, ça vous colle au ventre et ça vous donne des ailes pour foncer. C’est d’ailleurs le thème que Peter développe dans « Get Lucky » qui était la B side du single, « Million Miles Away » (Bomp). On découvre en effet sur le 33 tours des nouveaux mixes de ces deux titres. Et le reste ? Les kids enragés savent aussi rêvasser en ballade comme sur ce « The Oldest Story in the World » capable de nouer quelques sets de cordes vocales. Si je vous raconte que le maitre d’hôtel a fait le coup, aurez-vous envie de foncer au ciné ? Sans plus déflorer cet « Everywhere At Once » qui siègera dès l’heure prochaine sur le plateau de votre chaîne, je vous engage dès à présent à enficher vos doigts dans la prise de courant. Le voltage identifiable se mesure en PLIMSOULS majuscules ; la décharge est garantie … si vous savez tenir le choc.

 

Publié dans le numéro 180 de BEST daté de juillet 1983BEST 180

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