BRYAN FERRY « Retrospective : Selected Recordings 1973-2023 »
Des débuts rock « décadent » au sein de Roxy Music dans les 70’s à sa carrière solo Bryan Ferry a baigné dans tant de courants musicaux underground, du glam rock au cabaret rock en passant par la musique progressive, la soul et le funk qu’il s’est forgé une personnalité chic et rétro à part, si forte, qu’il est devenu impossible de le classer quelque part. Pour fêter les cinquante ans de sa carrière, le label BMG présente « Retrospective : Selected Recordings 1973-2023 ». Cette compilation de 81 titres, la première à couvrir l’ensemble de la carrière de Bryan Ferry célèbre la profondeur de son travail en tant qu’artiste solo, couvrant une période de plus de 50 ans et 16 albums solo, une rétrospective signée JCM.
Par Jean-Christophe MARY
Ce coffret est une célébration à celui qui s’est taillé une place en tant que virtuose de la chanson grâce à une série de reprises étonnantes et inventives qui vont de Bob Dylan à Amy Winehouse, de Rodgers and Hart au Velvet Underground en passant par Tim Buckley, Shakespeare, les chants de marins ou encore Sam and Dave. Porté par des singles tel « Slave To Love » (1985), Bryan Ferry ( Voir sur Gonzomusic BRYAN FERRY de « Avalon » à « Avonmore » , BRYAN FERRY “Live at the Royal Albert Hall « , BRYAN FERRY « Mamouna Deluxe Edition » et aussi Bryan Ferry cède la moitié de son catalogue à un prix qui reste secret ) a créé un univers singulier qui aura marqué 5 décennies, une œuvre unique et intemporelle. Bryan Ferry s’est aussi cet alchimiste visionnaire qui à partir des 80’s aura expérimenté à travers les différents courants et tourbillons de l »électro, ou ce musicien passionné de big band qui se réapproprie des titres des années 1920 et 1930.
En 1973, la musique de Roxy Music explosait à la face du monde à travers un flash technicolor, sorte de mix entre la pop music, l’art, la mode et le glamour, positionnant le leader du groupe Bryan Ferry comme l’un des auteurs-compositeurs les plus excitants du moment. Durant cette période ultra-prolifique, Ferry lancera sa carrière solo parallèlement à celle de Roxy Music. Son premier album, publié en même temps sue le « Pin Ups » de David Bowie porté par son hit, un remodelage audacieux de l’hymne apocalyptique de Bob Dylan « A Hard Rain’s A-Gonna Fall », sorti en 1962 marquera l’avènement du statut de Ferry comme l’un des plus grands interprètes modernes de la chanson, parallèlement à ses propres talents d’auteur et de compositeur. Pour démarrer cette rétrospective en envoyer un signal fort aux fans, Bryan Ferry reprend la chanson de Dylan “She Belongs To Me » dans une version plus âpre, beaucoup plus rugueuse que l’originale. Cette relecture puissante du classique de Bob Dylan de 1965, sorte mix entre le blues et le Velvet Underground avec ce sifflement qui qui rappelle celui sur “Jealous Guy” de John Lennon (1981), boucle la boucle.
Cette compilation originale rassemble, pour la première fois, les albums de Bryan Ferry parus chez Island Records, Polydor, Virgin, E.G. Records et BMG, ainsi que deux enregistrements inédits et célèbre le talent d’auteur-compositeur de Bryan Ferry. La liste des titres explore la polyvalence et la fluidité des genres de sa carrière solo – du rock ‘n’ roll aux grooves R&B, aux ballades au piano, à l’électro, en passant par la musique “ambiante”, le jazz, la country ou encore le folk, le blues, l’avant-garde et la nouvelle vague. Au centre de tout cela se trouve le style incomparable et élégant du crooner. Le coffret deluxe 5CD est divisé en 5 chapitres, chaque rondelle étant consacré à un aspect différent de la carrière de Bryan Ferry avec et sans Roxy Music . Le premier disque « The Best Of Bryan Ferry », présente 20 titres essentiels. Des singles qui ont fait le tour du monde comme « Slave To Love », « The “In” Crowd » et « Let’s Stick Together » des chansons qui font partie intégrante de la musique britannique. Le second disque “Compositions » porte sur la période 1977-2014 et sur l’évolution de l’art de Ferry. Le récit déroulant de « Can’t Let Go » et l’ambiance profonde de « The Only Face », comme beaucoup de ses chansons, partagent le sentiment d’être dans le monde, parcourant sans cesse les grandes artères et les ruelles. Par ailleurs, des titres nonchalants tels « Limbo » ou « Loop De Li » mettent en lumière le côté dansant de son œuvre. Son grand thème constant, cependant, est l’amour vues sous différents angles. Trois de ses meilleurs enregistrements sur le sujet figurent ici : « When She Walks In The Room », « I Thought » et « Reason Or Rhyme », tous aussi profondément envoûtants les uns que les autres. Le troisième disque “Interpretations” célèbre la qualité de l’interprétation des reprises de Ferry: « What Goes On » du Velvet Underground, de « Hold On, I’m Coming » de Sam and Dave et de « That’s How Strong My Love Is » d’Otis Redding démontrent que le chanteur recycle à sa manière les titres du passé pour les moderniser et les mettre au goût du jour.
Le quatrième disque “The Bryan Ferry Orchestra” met en lumière le projet conceptuel que Ferry a commencé avec l’album The Jazz Age (2012), réorchestrant la musique de son propre répertoire comme si elle avait été enregistrée dans les années 20 par un grand orchestre de jazz. Bryan Ferry ne chante pas sur The Jazz Age, mais il y réapparaît sous un nouveau jour. Sans sa voix ni ses paroles, l’attention de l’auditeur se concentre sur son talent de compositeur. Bryan Ferry a affiné ce travail de réorchestration swing dans deux autres recueils, « Bitter-Sweet » (2018) et The Great Gatsby en 2013: The Jazz Recordings – avec des reprises de « Love Is The Drug » de Roxy Music et du classique moderne « Back To Black » d’Amy Winehouse pour la bande originale du film de Baz Luhrmann, « The Great Gatsby » (2013). Enfin, le cinquième disque “Rare and Unreleased” rassemble lui des faces B, des bonus, des curiosités et des chutes de studios. A noter cette reprise de « Mother Of Pearl » de Roxy Music, enregistrée au début des années 1990 lors des sessions Horoscope / Mamouna, magnifiée ici par les chœurs de Ronnie Spector. « Don’t Be Cruel » d’Elvis est joué par les membres originaux du groupe de rockabilly du King, Scotty Moore et DJ Fontana, un titre enregistré pour l’album hommage à Sun Records, Good Rockin’ Tonight ( 2001). On y trouve aussi la version festive de « Whatever Gets You Thru The Night » de John Lennon (1974) qui figure en bonus sur l’album « Olympia ».
Ce « Best of » est disponible dans plusieurs formats. Le coffret Deluxe de 5 CD comprenant 81 chansons est accompagné d’un livret cartonné de 100 pages contenant de nouvelles notes détaillées, des photographies et des images rares et inédites.
L’édition 2LP présente The Best Of Bryan Ferry, contenant 20 chansons pressées sur vinyle noir avec des variantes comprenant un pressage sur vinyle vert/bleu et un pressage sur vinyle transparent. L’édition 1CD comprend également les mêmes 20 chansons et un livret contenant des notes et des photographies. Enfin une édition de 81 titres de l’album sera publiée en version numérique, comprenant une toute nouvelle chanson intitulée « Star ». Un magnifique cadeau à glisser sous le sapin pour les fêtes de fin d’année.