MES PREMIERES LARMES DE PEUR

Tears For FearsVoici 42 ans dans BEST GBD expérimentait ses toutes premières larmes de peur face à deux British juvéniles et carrément timides, Roland Orzabal et Curt Smith, alias Tears For Fears. Premier LP le fracassant « The Hurting », première interview pour la presse rock hexagonale et première d’une longue série de rencontres, jusqu’aux « graines d’amour » avec les deux natifs de Bath et leur art si exercé de la pure pop-music. Flashback…

Tears For FearLe mois précédent, dans le numéro 178 de BEST daté de mai 1983, je tentais déjà de vous faire partager ma flamme pour ce sidérant duo post-atomique aux harmonies sucre de canne, la chronique de leur premier 33 tours, le vibrant « The Hurting » ( Voir sur Gonzomusic TEARS FOR FEARS « The Hurting »  ), il paraissait donc logique qu’à un moment où un autre j’aille tester sur scène et tendre mon micro aux créateurs de ce « The Hurting », propulsé par ses trois hits imparables « Mad World », « Change » et « Pale Shelter » . Bref, je suis instantanément devenu accro aux compositions du duo de Bath. Tears For Fears ( Voir sur Gonzomusic  TEARS FOR FEARS L’ÉCLOSION DE “ THE SEEDS OF LOVE” , TEARS FOR FEARS “The Seeds Of Love”  ,  TEARS FOR FEARS « The Tipping Point » et aussi Tears For Fears réveille le 4 Ever Fest Valencia   ), à la manière d’OMD ( Voir sur Gonzomusic MA PREMIÈRE ITW AVEC OMD , MA PREMIÈRE ITW AVEC OMD Épisode 2 , OMD : UN ÉTÉ STUDIEUX EN STUDIO et aussi QUAND OMD NOUS MENAIT EN BATEAUX ) ou encore de Depeche Mode ( Voir sur Gonzomusic   https://gonzomusic.fr/?s=Depeche+Mode ) allaient compter parmi mes « clients habituels »  avec lesquels j’allais enchainer les rencontres pour BEST quasiment à chaque sortie d’album.

 

Publié dans le numéro 179 de BEST sous le titre :Tears For Fears

 

TFF

 

« QSR me recevez-vous TFF ?… TFF,.. are you there? » Si Roland et Curt avaient quelques transistors de plus, la communication en aurait été simplifiée. Mais à 21 ans, ces Jeunes Riders of the Found Charts ont encore les gouttes de lait qui perlent à la commissure des lèvres. Mignons ? Certes, ils le sont. Originaires de Bath, les Tears For Fears ont des petites gueules aussi fraîches que leur musique. Mais derrière ? Hum : en débarquant sur les dalles de plastique d’Heathrow, le sentais bien le scepticisme : but never say never… Un bureau. Plutôt un grand placard sans fenêtre. Sur un sofa plastifié, Roland et Curt concluent leur entretien avec un confrère sympathique de la Belgium rock-critique connection. Lorsque je déboule, mes youngsters ont l’air carrément avachi. Okay, je suis bien la 254ème interview de leur tournée anglaise de cinq semaines. Ce soir, c’est la toute dernière date et, dans leur tête, c’est déjà « L’Ecole est Finie ». On joue à l’huitre et au pécheur ; pourtant, sur l’album « The Hurting », les perles ne manquent pas. En déballant mon fil de micro, Roland me branche direct sur Alx-en-Provence qu’il compare à Bath

Tears For Fears« Roland Orzabal: Bath, c’est un peu comme un bain tiède. Tu te balades en plein centre sans jamais rencontrer d’animosité. Normal, tout le monde se connaît D’ailleurs, les cinq membres du groupe sont des bathiens pur jus. Mais Bath n’est pas à proprement parler une grande scène, en dehors de Peter Gabriel, bien sûr. » Voilà deux ans, Roland passait ses vacances à Aix avec sa femme. Après quelques épisodes de fun intensifié, lady Orzabal s’est retrouvée à l’hôpital pour cause d’hémorragie subite. Comme ils n’avaient pas un rond, Miss Orzabal s’est éclipsée sans payer la note. Depuis, ils ont une trouille bleue de se taire jeter au cachot dès leur retour sur le sol français. Le gag, c’est que Roland est d’origine hexagonale et son père était engagé volontaire dans les Forces Françaises Libres. Après la guerre, il s’installa à Portsmouth où Roland Jaime Orzabal de la Cuentana poussera ses premiers cris, Olé.

Back to Bath où TFF s’est installé un 24 pistes pour bosser ses maquettes. Curt m’explique alors leur manière de procéder : ils enregistrent jusqu’à cinq versions différentes du même morceau pour obtenir un résultat qui les accroche. Chris Hugues, leur producteur, a sévi sur Adam Ant, mais avant tout, il a produit le groupe fétiche de TFF originaire de Liverpool : Dalek I Love You qui traçait déjà de superbes lignes pop à la fin des seventies dans l’œil du typhon pu nky. Et si on parlait un peu des textes?

Janov« Roland Orzabal : Je les écris souvent sous l’influence de certains bouquins.

 

Tu en lis beaucoup ?

 

RO : Pas vraiment, tu comprends, j’aime les livres profonds et ils sont rares. Un ouvrage comme « Les prisons de la douleur » d’Arthur Janov ( le même qui a inspiré John et Yoko à la fin des sixties : NDR) a inspiré la plupart des titres de « The Hurting ».  Les textes dissimulent les concepts scientifico-religieux qui sont les moteurs du monde.

 

Mais quel est le concept scientifique d’une chanson comme « Change » ?

 

R.O: Il n’y en a aucun. C’est justement ia chanson la moins chargée de sens dans l’album.

 

Comment expliquez-vous l’opposition flagrante existant entre votre musique calme et aérienne et le titre « The Hurting » ?

 

Tears For FearsCurt Smith : La douleur est une libération. Pour s’en sortir, il faut à tout prix en être conscient.

 

Vous n’avez jamais tenté une analyse chez un psy ?

 

RO : Non… mais seulement par manque de blé. »

Hammersmith Palais, une salle de bal en version rococo du Bataclan, sur scène, TFF déchaine la passion de quelques centaines de fans. Les jeunes filles les déshabillent du regard sans trop se soucier de la musique. Clean et cut, honnêtement, je suis incapable de faire la différence avec l’album. Dans ce cas, mieux vaut rester chez soi face aux HP stéréos. TFF semble jouer du fond d’un aquarium, sans doute par timidité leur rock est transparent comme un litre de Perrier. Dommage, ils auraient dû mieux reboucher la bouteille : toutes les bulles se sont échappées… »

 

Publié dans le numéro 179 de BEST daté de juin 1983BEST 179

 

 

 

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