TEARS FOR FEARS “The Seeds Of Love”

Tears For FearsVoici 30 ans dans BEST, GBD aidait ses camarades de Tears For Fears à faire éclore leurs précieuses « The Seeds of Love » et, pure coïncidence d’alignement des planètes, cette sublime galette de pure British pop music paraît à nouveau aujourd’hui dans une version Deluxe, boostée de remixs, versions alternatives et autres inédits, avec un son juste incroyable, qui donne toute la mesure de cet album génial, lorsque Roland Orzabal et Curt Smith étaient au sommet de leur art. Flashback…

Tears For FearsÉtrange coïncidence, la semaine dernière dans ma rubrique « Flashback », je publiais à nouveau mon interview de Tears For Fears réalisée pour  le BEST d’octobre 1989, juste avant leur fracassant retour porté par leur monumental « Sowing the Seeds Of Love » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/tears-for-fears-leclosion-de-the-seeds-of-love.html  ). Or  tout juste hier, le 9 octobre, est sortie la réédition version Deluxe de ce précieux album en versions 4CD + Blu-Ray, 2 CD, vinyles, etc… soit plus de 50 titres dans sa version la plus étendue au lieu des 8 originaux. Et on y trouve de nombreux trésors à l’instar de cet « Always In the Past » au beat quasi afro-soul ou encore le funky « Johnny Panic and the Bible of Dreams » passé à la chaux vive. Bref, un trésor de parfaite pop-music à découvrir et à explorer… sans oublier les hits puissants du « TSOL » original analysé par un GBD de 33 ans qui n’aurait sans doute jamais imaginé que trois décennies plus tard son texte serait aussi… prophétique !

Publié dans le numéro 256 de BEST sous le titre :Tears For Fears

MÉTAMORPHOSE

 

En ce temps-là, Harold Wilson et son labor entrainaient leur époustouflante « success story », Carnaby Street essaimait ses premiers hippies et l’amour avait un arrière goût d’ivresse et de liberté. C’est à ce moment que les baby-boomers ont planté ce que TFF qualifie aujourd’hui de « graines de l’amour. » Roland Orzabal et Curt Smith auraient pu se contenter d’enchainer les séquences robotiques de leurs imparables rengaines de poppers experts. Combien de « Change », de « Everybody Wants To Rule The World », de « Shout » auraient-ils pu balancer pour squatter les charts en Stock, Aitken et Waterman aventuriers du synthé perdu ? Lorsque I’on aime vraiment, le temps ne compte pas. Alors quatre ans, trois équipes de production différentes : Clive Langer et Alan Winstantley, Chris Hugues et enfin les TFF eux-mêmes, un MILLION de £ivres sterling – environ 1,2 million d’€- ont été engloutis dans les p’tites graines de Roland et Curt. Et si l’amour n’a pas de prix, quel est l’âge du capitaine et combien de LP/K7/CD seront vendus avant d’amortir leurs « Seeds Of Love » ? Peu importe si le nouveau Tears For Fears est l’album le plus cher depuis que rolle le rock. Nos 2 compères ont renoncé à la facilité de la pop désincarnée pour se transformer sang et tripes en authentiques musiciens. Le techno sevrage s’est aussi doublé d’une révolution de palais au sein du duo. Car si Roland a toujours composé et épaulé son confrère, Curt le chanteur était toujours au premier plan.

Tears For FearsAujourd’hui, la balle du leadership TFF est incontestablement dans le camp de Roland et ses cheveux de beatnik incarnent désormais toute la pérennité de leurs « Seeds Of Love ». Lorsque paraitra cette chronique, vous serez sans doute déjà overdosés de l’imparable single « Sowing The Seeds Of Love » aux réminiscences lysergiques de « I’m The Walrus », « Strawberry Field » et «All You Need Is Love ». Roland n’est pas John, Curt n’est pas Paulo, et l’emprunt aux Fab Four ne sert qu’a déclencher un vieux réflexe pavlovien des good old days de l’avant-choc économique. Au-delà du miel en cascades de « Sowing… », TFF s’est immergé en soul profonde grâce à Oletta Adams, cette vocaliste black qui chantait dans un bar désert du Kansas. Oletta, drapée dans son émotion, servira sans le savoir de catalyseur à la métamorphose des deux Britishs qui s’arrachent de leurs frileuses mécaniques pour tenter le jeu casse-cou de l’authenticité. Orzabal et Smith ont osé expérimenter leur rock sans se presser, dans une société commerciale dopée au speed et c’est un luxe qui évoque bien plus la lente alchimie d’un Steely Dan que la krypto-spontanéité des Pistols. Dans la verte foulée du respect de l’environnement, les radieux tournesols de « The Seeds Of Love » marquent sans doute l’amorce d’un nouveau cycle dans le virage des 90’s.

Publié dans le numéro 256 de BEST  daté de novembre 1989

BEST 256

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