DHANI HARRISON « Innerstanding »
Avec son groupe Thenewnumber2 – sans doute un clin d’œil appuyé à la mythique série LE PRISONNIER- il avait déjà enregistré trois albums, puis un premier CD solo voici six ans. Cependant, Dhani Harrison est loin d’être un inconnu, puisque déjà ado il assistait son père, un certain George Harrison dans son home studio du fameux manoir de Friar Park où il a grandi. « Innerstanding », ce deuxième album du jeune anglais, se révèle en puissant beat électro-climatique qui parvient à nous captiver.
Pas facile d’être un fils à papa de Beatles… demandez donc à Julian ou Sean Lennon ce qu’ils en pensent. Mais avec Dhani Harrison on peut affirmer sans crainte que « bon sang ne saurait mentir », même si sa musique est bien plus proche d’UNKLE ou de DJ Shadow que des Fab Four. Pourtant, il y a un je ne sais quoi d’intrinsèquement Harrison dans la voix du fiston et c’est même parfois troublant. Mais Dhani a su creuser son propre sillon et c’est bien ce qui fait son originalité. Dès le tout premier titre, « Dangerous Lies », au rythme ambient aérien électro zarbi parlé-chanté, on se téléporte dans un courant planant qui oscille quelque part entre Pink Floyd, The Alan Parson Project et DJ Shadow… Puis avec « New Religion », enregistré avec Graham Coxon de Blur, on plonge dans un titre électrochoqué, porté par l’art de la distorsion sur sons saturés aux confins de Rammstein ou de Laibach, lorsque « Ahoy There » feat Llea Moss qui collabore avec UNKLE, vibre d’un son grave et lourd, qui se révèle pourtant climatique et cool. Plus électro planant et mélodique, avec « La Sirena » un instru un peu hanté par un feeling à la David Gilmour… ou bien Daft Punk. Toujours en mode slow électro syncopé avec « Damn That Frequency », les vocaux de Dhani nous touchent par leur réminiscence de la voix de George, mais c’est comme si on l’avait téléportée dans notre plus proche futur. Incontestable hit de ce projet, voici « The Dancing Tree » composition climatique, au beat ponctué de messages radio, certes bien plus proche des Pet Shop Boys ou des Chemical Brothers que des Beatles… mais au groove particulièrement efficace. Avec son intro très générique de Startrek, « Right Side of History » est une chanson bien space au beat incantatoire répétitif… mais à nouveau la voix offre des ressemblances troublantes avec celle du héros de « All Things Must Pass », même si musicalement le style du fils n’a rien à voir avec celui du père. Pourtant la suivante « Ghost Garden », a un je ne sais quoi léger de « Within You Without You » pour un feeling si planant qu’il défie l’attraction terrestre. Percutant et slow motion, porté par ses puissants chœurs synthétiques « I.C.U » compte parmi les incontestables réussites de cet album qui s’achève par « Wolves Around the City » à l’Intro mélancolique qui enchaine un beat synthétique hypnotique qui rentre si bien dans la tête pour ne plus jamais la quitter. Joli néologisme,« Innerstanding » joue bien entendu sur understanding ( comprendre) et inner ( intérieur) pour nous prodiguer toutes ses vagues de good vibes.