LE ROCK ET TOUT CE QU’IL INCARNE ENFIN DE RETOUR À LA MAISON-BLANCHE
Ce n’est un secret pour personne, Joe Robinette Biden est devenu hier le successeur de George Washington, 46ème Président élu des États-Unis porté par une incroyable vague d’espoir, aux côtés de la première femme de couleur Vice-Présidente et après l’obscurantisme de ces sombres années Trump, on peut dire que le rock et tout ce qu’il incarne de démocratique est de retour victorieux à la Maison-Blanche.
Sur toutes les chaines de télé, aux quatre coins des USA on assiste aux mêmes scènes de liesse. Dans les rues des principales villes, c’est comme une libération, comme dans la scène finale du « Wizard of Oz » lorsque la wicked witch of the West finit écrabouillée, libérant ainsi tous les Munchkins et le petit peuple d’Oz. C’est surtout comme dans la chanson prophétique composée par Marvin Gaye en 1964 pour Martha and the Vandellas, et reprise en 1985 par David Bowie et Mick Jagger
« Dancing In the Streets » :
« Ils dansent à Chicago (dans la rue)/ En bas à la Nouvelle-Orléans (danser dans la rue)/ À New York (danser dans la rue) (…)/ Philadelphie, PA (danser dans la rue)/ Baltimore et DC maintenant (danse dans la rue)/ N’oubliez pas la Motor City (danse dans la rue)
(…) Ils vont danser, danser dans la rue/ (Danse dans la rue)/ À L.A., tous les jours (…)
Ne savez-vous pas qu’ils vont danser/ Danser dans la rue (danse dans la rue)/ Ne savez-vous pas qu’ils vont d-d-d-danser/ Danser dans la rue (danse dans la rue) ».
Hier soir, sur la scène dressée à Wilmington, le fief de Joe Biden, l’arrivée des vainqueurs, entourés de leurs familles respectives, se faisait au son si symbolique de Tom Petty & the Heartbreakers entonnant l’emblématique « I Won’t Back Down », comme un signe que le rock faisait enfin son retour à la Maison-Blanche. Hier, dès l’annonce de la confirmation des résultats de la Pennsylvanie, la correspondante de CNN postait ces images de foules qui se rassemblaient dans les rues et qui commençaient à danser au son de « I’m Coming Out » de Diana Ross produite par Chic, tout un symbole de libération. Et, pour une fois, la musique aura très largement contribué à la victoire du camp démocrate. On se souvient du spot de campagne sur « My Hometown » où Bruce Springsteen assurait le narratif en faveur de Biden et Harris sur sa propre chanson du LP « Born In the USA » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/bruce-springsteen-prete-sa-voix-et-sa-hometown-a-un-spot-biden.html ), mais il faut aussi citer l’emblématique « Lose Yourself », extrait de la BO de « 8 Mile » « prêtée » par Eminem et qui aura sans doute servi à galvaniser le suffrage noir de Detroit et du Michigan accentuant de manière décisive le vote pour Biden.
Yes, au-delà des festivités et du sentiment profond de soulagement, c’est le rock, ou du moins la musique au sens large qui fait son retour en force dans la politique américaine. Ainsi, si Jimmy Carter était le premier président rock de l’histoire ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/jimmy-carter-the-first-rock-and-roll-president.html ), suivi de près par Bill Clinton puis par Barack Obama, on peut parier que la présidence Biden-Harris n’a pas fini de nous régénérer de ses good vibrations soniques et que les concerts vont à nouveau fleurir dans l’aile ouest. Cependant, il ne faut pas oublier que la politique US n’est qu’un inlassable retour de balancier entre la gauche démocrate pleine d’espoir et la droite républicaine conservatrice qui ne cesse de les doucher dès qu’elle revient aux affaires. Après Kennedy on s’est coltiné Nixon, après Carter c’était Reagan, après Clinton c’était Bush… et après Obama, on a eu droit à ce Trumpisme raciste et décomplexé. En 1969, à la fin du film « Easy Rider », on voit Wyatt, alias Captain America, se faire assassiner par des rednecks fachos qui le dégomment comme un gibier pour la seule raison qu’il porte des cheveux longs et qu’il ose arborer la bannière étoilée sur sa Harley Davidson. Aujourd’hui, avec le succès électoral de Joe Biden, on peut dire que c’est la résurrection de notre Captain America et sa victoire contre les fachos de l’Amérique, la revanche des minorités noires, latinos, asiatiques, LGBTQ+ insultées par Donald Trump depuis ces quatre dernières années et qui lui ont finalement fait mordre la poussière.
Avec Joe Biden, c’est le retour de l’Amérique que nous aimons, celle de Dylan et de George Lucas, de Spielberg et de Springsteen, de Kerouac et de Paul Auster, de Jay Z et de Neil Young. Et, pendant ce temps-là, Donald Trump était au golf, comme plus de 300 fois au cours des 4 années de son mandat… soit une fois tous les QUATRE JOURS ! Du coup, on songe à cette année 64 avant JC, lorsque le tyran Néron contemplait de son palais, en totale indifférence, le grand incendie qui ravageait sa capitale Rome. Toute ressemblance… comme on dit !
En 1975, juste avant l’élection de Donald Trump, Riribadgal, alias Rihanna vocalisait son « American Oxygen » si prémonitoire. Et, en écoutant ces paroles : « Breathe out, Breath in, American Oxygen… “ on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour George Floyd. Alors, George, là où tu es, si tu nous entends, sache que, à ta manière, tu auras largement contribué à la défaite de Donald Trump, comme au réveil du rêve américain.
« Expirez, inspirez/ L’oxygène américain/Chaque souffle que je respire/ À la poursuite du rêve américain/ Nous transpirons pour une pièce de cinq cents/ En faire un empire/ Respirez, ce sentiment/ Américain, oxygène américain… »