Le triste adieu à Jean Michel Boris
Triste symbole dans cette tempête silencieuse du COVID 19, qui a entre autres fait fermer toutes les salles de spectacles, Jean Michel Boris le charismatique boss de l’Olympia, qui avait repris les commandes de ce lieu mythique de la musique après la disparition de son oncle Bruno Coquatrix nous a quittés à 87 ans. Si on ignore à cette heure les causes de sa mort, les hommages commencent à fleurir un peu partout sur la toile pour saluer la disparition de ce véritable « amant de la musique »… de toutes les musiques. RIP JMB …
Quand je le croisais, dans la fameuse salle du boulevard des Capucines, Jean Michel Boris avait toujours le sourire derrière sa barbe. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Pendant plus d’un demi-siècle, il aura arpenté la moquette rouge de l’Olympia de la cave au grenier, occupant toutes les fonctions dans le théâtre dirigé par sa tante Paulette Coquatrix et son auguste mari Bruno. D’abord simple technicien, dès l’année 1959 il commence à programmer les stars et les groupes qui se produisent sur la scène de l’Olympia avec passion, pariant à la fois sur l’éclectisme et la qualité, osant à la fois le rock et la tradition de la chanson française. Simple, jovial, curieux de tout, jusqu’à l’année 2001 JMB restera le capitaine incontesté du navire Olympia, mais son amitié avec tous les artistes qu’il avait pris sous son aile perdurera jusqu’à la fin de sa vie. Aujourd’hui, on peut dire que la musique en France a perdu un de ses plus grands défenseurs. Son fils Éric a annoncé sa disparition sur son compte Facebook écrivant : « Notre père Jean Michel Boris est parti rejoindre Bruno Coquatrix et les anges de l’Olympia. Papa, nous t’aimons. Tu nous manques déjà. ❤️ » RIP Jean Michel Boris…
Sur internet, les témoignage commencent à se multiplier, à l’instar d’Alain Lahana qui écrit: « Bye bye Jean- Michel Boris 💙😢. »
Ou de Marc Thonon :
« Immense Jean-Michel qui est resté un éternel curieux à l’affût d’un nouvel enthousiasme … je n’oublierai jamais notre premier déjeuner, il m’avait appelé après avoir – très tôt – entendu parler de Louise Attaque… il y en eut d’autres, moments de complicité mus par notre amour commun des artistes … je suis tellement reconnaissant et heureux d’avoir croisé sa route ».
Et encore de Yazid Manou: « Un grand monsieur lié à jamais à l’histoire de l’Olympia. Je me rappelle ma première rencontre dans son bureau avec le producteur Alex Calin. Nous venions négocier la tenue du concert-hommage à Jimi Hendrix pour le 15 septembre 1990. Il m’avait accordé un rabais de 5000 francs sur la location de la salle parce qu’il avait été touché par ma passion et mon enthousiasme débordants pour le guitariste. La dernière fois que je l’ai revu, il avait répondu à mon invitation pour l’écoute (à l’Olympia) de l’album de Jimi : « People, Hell and Angels » en janvier 2018. RIP Jean-Michel. »
Sans oublier Jean Pierre Domboy:
« Ok, alors rien ne nous sera épargné ces temps-ci ! En quelques jours, Jean-Marie, Charles, Sean, Sylvia et aujourd’hui Jean-Michel, … plus TOUT le reste ! JEAN-MICHEL, Monsieur BORIS, un camarade de « presque 50 ans », tellement d’Olympias ensemble, qu’il a toujours rendus agréables et faciles, mais pas que: du tennis, jurés ensemble au Festival Performances d’Acteur, etc. Je papotais encore souvent, et récemment, avec lui au téléphone afin d’avoir de ses nouvelles, son avis, ou de faire appel à sa mémoire toujours excellente. Depuis un an il suivait même avec intérêt et saluait la progression méritée de ma fille Léo. Malgré son « grand âge » sa voix et sa vivacité étaient intactes. Je me doutais bien, et lui aussi, que ça ne durerait pas éternellement mais il aura vécu bien et longtemps. Aujourd’hui je ne veux/peux quand même pas le croire, l’avaler; j’ai le sentiment de perdre beaucoup, une partie de ma vie en fait ! Depuis quelques jours j’avais noté de l’appeler, juste comme ça : trop tard ! Je lis avec plaisir, et sans surprise, qu’il fait l’unanimité, sur tous les plans, humains et professionnels, sans aucune réserve. Cette belle, talentueuse, exemplaire et si modeste personne inoubliable mériterait sans doute une rue, une statue, une salle de spectacle à son nom,…mais j’espère que nous pourrons déjà participer tous ensemble à un énorme hommage à sa mémoire. Pensées bien sûr pour la famille, son épouse, sa fille, son fils, et tous les autres: ils peuvent être plus fiers que tristes, comme je le resterai d’avoir eu ce mec comme ami. »