Un vendredi de Trans aux 40éme rugissants

Vendredi matin. Réveil en douceur au son des oiseaux qui chantent dans le vent glacé. 4h de sommeil dans la vue. Une douche et café noir et ça repart plein d’espoir après une première journée de jeudi à la cool, le programme du jour s’annonce des plus balèze, à l’aise Breizh, dans une Capitale administrative Bretonne qui, le temps d’un long week-end devient l’épicentre du Monde universel des musiques amplifiées. Les Trans de Rennes ne font que véritablement démarrer. Par notre envoyé spécial Rachid BARA

Vurro


Direction Le Liberté  L’Étage, 17h10, une salle bien garnie pour découvrir une sensation Rennaise annoncée :RexRegis. Après du Polnareff vintage en guise de musique de fond d’intro, le combo essaime ses bien pales compositions où l’alchimie rock anglais à laFrançaise ne passe pas. Pas facile de faire sonner pop rock la langue de Molière, avec pertinence. Les musiciens sont bons, l’esprit global du projet est intéressant mais la bonne alchimie n’est pas du tout au rendez-vous. Ça le fait grave pour Archimède, pas pour Rexregis ! Le projet n’est pas encore assez mûr pour Les Trans.

Praa

Même constat pour le groupe Rennais suivant, plus novateur et plus audacieux dans l’esthétique visuelle et musicale, Praa. Belle scénographie, beau travail de jeu de lumière, un esprit électro trip hop lorgnant aussi vers les 80″s dans les sons et les arrangements. On pense à du Kate Bush, sans les prouesses vocales de la belle Anglaise, mais avec une charmante chanteuse Rennaise, bien lookée discrètement sensuelle, qui chante bien dans les morceaux dynamiques, mais qui flotte un peu dans les morceaux lancinants. Sinon, tous les morceaux lents se ressemblent et tous les mid-tempo aussi, le show est encore trop fraichement sorti de résidence pour être vivant et une petit problème d’ordi sur scène n’aide pas à rendre le show efficace et limpide.

Bigger

Le groupe suivant, par contre, est cohérent sur scène, Bigger porte bien son nom. Avec son chanteur Irlandais Kevin Twomey, ce groupe du Jura frappe fort dans ses déflagrations soniques et sera pour moi la première claque de la journée. Dans ce combo rock puissant et racé, on retrouve aussi le guitariste Damien Félix du duo Catfish. Entre énergie revigorante et moments de tensions lentes et obscures, les compositions font des merveilles. Contrairement aux deux jeunes groupes précédents, ils ont des bonnes chansons bien troussées et efficaces, dans un univers musical global cohérent, belle révélation.

Ben Lamar Gay

Direction le Parc Expo, où je ferai les 3/8… soit le Hall 3 et le Hall 8. DansLes Trans, la programmation est touffue et l’esprit est tout fou. Impossible de tout voir, alors dans mon zapping musical, il faut s’imposer des règles, je ferai donc l’impasse sur l’énorme Hall 9, plus électro Dj et le Hall 4 Greenroom, lui aussi dans un esprit DJ électro, mais dans une ambiance plus intimiste. A 22h, Hall 8, grosse claque avec Ben LaMar Gay. Mélange et collage étonnant de fluidité entre world music, expérimentations sonores, jazz et blues avec un fort esprit et une belle âme, ce musicien multi-instrumentiste est diablement bien entourée de musiciens hors pairs en alchimie et harmonie totale avec ce chef d’orchestre impeccable qui réussit l’exploit d’être fort charismatique, tout en restant assis sur sa chaise au devant et au milieu de la scène, entouré derrière de somptueux musiciens, la transe est là tout en douceur, l’instant est somptueux et magique.

Vurro

Grosse sensation également au Hall 3, dans un registre radicalement différent, avec un One Man Band Espagnol, Vurro et un show déjanté qui commence dans le public avec des clochettes accrochées au bras et un crane de taureau en guise de masque. Sur scène, une batterie avec des cymbales qu’il frappe avec ses cornes de taureau et deux claviers. Il balance alors un show entre blues et rock’n’roll triturant les classiques du genre avec une voix incantatoire dans l’effet écho. Entre esprit redneck Américain et un côté latino hispanique à la fois kitsch et sauvage, Vurro fait le chaud et son show est plus que beau, jolie prouesse musicale du genre performance ahurissante.

23h30 ambiance improbable au Hall 8 ! Dans ce hangar à foire expo d’aspect indus, de la musique classique Arménienne avec trio vocal lyrique, piano à queue et des arrangements virant parfois vers un esprit jazz tout en restant dans une musique traditionnelle populaire. C’est iconoclaste, fallait oser ! En tout cas, The Naghash Ensemble, c’est somptueux, d’une pure beauté et terriblement en opposition avec l’esprit festif festivalier de la soirée. Mais c’est aussi ça Les Trans, l’art de nous surprendre et ce moment est vraiment magique.

The Naghash Ensemble by  Franck Amouroux

Retour au Hall 3 à 00h45, où Komodo fait le boulot dans un beau show chaud rock pop barré. Ce groupe vit le jour au cours d’une jam session nocturne, au fin fond d’un quartier d’Utrecht. Gino Bombrini de Skip & Die et Tommy Ebben se découvrent des affinités autour de chansons pop rock groovy aux accents psychédéliques. De fil en aiguille, est monté ce quintet (guitare, basse, batterie, deux synthés) pour un rock racé brassant des influences multiples bien digérées d’une cohérence et d’une osmose parfaite… Encore une belle claque!

Komodo

La soirée continue d’être magique et atteint son sommet avec Underground System qui met le feu au Hall 8 avec un show électro groovy énorme. Tirant leur nom d’un fameux morceau de Fela Kuti, ces six musiciens New-Yorkais, menés par une chanteuse flûtiste ardente, sensuelles et ultra charismatique sont des enfants de l’afro-beat, mais pas seulement. Leur sono mondiale taillé pour le dance-floor offre un melting-pot d’exception, pour faire bouger du cul tous les potes, même avec des guiboles en compote. En véritable machine de guerre, le combo de la Grosse Pomme brasse avec gourmandise dans une efficacité des plus redoutable disco, funk, punk, rock, rythmes latinos et afro beat dans un show de toute beauté.

 Underground System

 

Pas le temps de souffler, ni de redescendre de la transe direction le Hall 3 pour The Surrenders, soit 4 garçons dans le vent plus Rolling Stones que Beatles, avec un côté The Libertines ou Babyshambles indéniable. Rien à dire sur le look et l’énergie du quatuor et l’envie du groupe d’en découdre avec le public. Belle voix du chanteur et charisme impeccable sont au programme. Manque juste l’essentiel, de bonnes chansons ! Il est 3h30, grand temps de rentrer dans une navette bus direction dodo ! À suivre….

Par Rachid BARA

 

Voir sur Gonzomusic les trois autres épisodes des aventures de Rachid BARA aux 40éme Transmusicales

 

https://gonzomusic.fr/un-dimanche-aux-trans-entre-joies-et-deboires.html

 

https://gonzomusic.fr/ca-me-dit-bien-samedi-la-quarantaine-en-trans.html

 

https://gonzomusic.fr/cest-parti-comme-en-40-ans.html

 



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