ÇA ME DIT BIEN SAMEDI LA QUARANTAINE EN TRANS

Al-Qasar by Ronald Emelianoff

Avant dernier épisode des fulgurantes aventures en Transmusicales de Rachid « never stop » BARA avec, en bouquet final de feu d’artifice pour les 40 ans du légendaire Festival rennais, les riffs rageurs rock & world du collectif Al-Qasar qui sonnent comme le plus bel hommage posthume à notre habibi Rachid Taha, le sextet jazz-Breton Nâtah, la punkitude made in USA de Bodega, la funkitude brouillon de Arp Frique, et enfin les zen planeries psyché des The Psychotic Monks, décidément  à l’ouest de l’Hexagone, on n’est jamais au bout de ses radieuses surprises. 

Al-Qasar

Par notre envoyé spécial Rachid BARA

Encore 4h de sommeil, et réveil en fanfare par une armée d’oiseaux bienveillants qui piaillent en harmonie musicale. Douche revigorante, une cafetière entière pour achever de réveiller la bête. Déjà 2 jours d’isolements pour maladie contagieuse : malade de musique, en manque de transe  totale, j’en ai besoin à haute dose, voire en intraveineuse, pendant mon périple de 4 jours à La Mecque des musiques actuelles, lourd de belles Rencontres Trans Musicales, à Rennes la ville où la musique est reine.

Al-Qasar


Bien sûr, je n’échappe pas aux « Gilets Jaunes » qui filtrent le rond-point près de mon logement, ainsi que les « Cirés Jaunes » qui manifestent pour une Bretagne à 5 départements(en incluant la Loire Atlantique qui officiellement appartient à une Région qui n’existe pas au niveau historique, géographique et sociologique !). Échappant aux contrôles sympathiques de CRS en mode Tortues Ninjas, en moins drôles, et au marathon du Téléthon tous deux installés au cœur de la ville, je débarque au Liberté où il est impossible d’accéder à la salle de L’Étage pour cause de queue interminable, du jamais vu ! Tant pis, direction le plateau live de la radio FIP, pour assister à un showcase du groupe Al-Qasar.

 Le combo est en pleine installation, pendant que les animateurs racontent en direct leurs frissons musicaux de la veille. Al-Qasar, c’est un peu l’inconnu ! Juste une vidéo enregistrée sur un concert en Égypte traine sur le net, faisant penser au groupe Carte de Séjour de Rachid Taha. On sait également que c’est un mélange de musiciens venant du Maroc, d’Algérie, de Paris et des États-Unis… ça ne doit pas être facile pour eux de répéter. Le showcase live commence et c’est la grosse claque ! Un nouveau Carte de Séjour est dans la place, mais pas seulement ! Les riffs de guitares, de oud et de saz électriques renvoient vers du Black Sabbath ou du Iron Maiden. Quelle tuerie sonique avec un sitar hero nommé Mehdi Haddab (ex Ekova) et un guitar hero chef de troupe Thomas Bellier. Ce groupe est un hommage à la pop psychédélique des 60’s-70’s du Moyen- Orient. Mariant un son garage rock old-school à tendance hard rock aux instruments traditionnels du monde arabe, le groupe propose un groove idéal pour headbanger et rentrer en transe sur des influences turques, iraniennes, afghanes et syriennes. Simo Bouamar, le chanteur marocain a une voix d’or pour des harmonies traditionnelles transcendantales. Le showcase est une véritable tuerie, le concert le soir au Hall 3 aussi avec notamment une reprise hommage à Rachid Taha qui représente beaucoup pour eux, Mehdi le oudiste a joué souvent avec lui, et pour les Trans Musicales où le grand Rachid s’est produit par trois fois (la première avec son groupe Carte de Séjour et ensuite en solo, dont la dernière fois avec Mick Jones des Clash pour son dernier projet « Zoom » . »Barra, Barra » de Rachid colle parfaitement à l’esprit musical de Al-Qasar et la chanson amène un grand moment de transe au Hall 3. Pour un de leurs premiers concerts, le groupe frappe fort, tout en cohérence et en efficacité pour de la transe en danse trans musicale.

 

Natah

Natah

Le Parc Expo affiche complet ce soir et pour moi, aujourd’hui comme hier, je fais les 3/8, suite de migrations entre les deux Halls pour des territoires musicaux inconnus. 22h Hall 8, un projet entre musique bretonne et jazz. Au départ, Nâtah est un sextet de fest-noz formé autour des frères Clément et Gabin Dallot. Après s’être produit dans de nombreux festoù-noz et festivals de Bretagne et d’ailleurs, le groupe imagine une version Big Band. Ça joue grave, mais trop jazz pour moi, chacun y va de son solo, alors ça perd en cohérence et finit vite par m’ennuyer, l’ensemble oubliant d’aller à l’essentiel de la musique traditionnelle bretonne et d’ailleurs : la transe collective de partage, la communion entre les musiciens et son auditoire.

 

Bodega by Ronald Emelianoff

23h05, Hall 3, grosse claque avec Bodega. Ici, on est loin du soleil de Bodega vanté par nos fantastiques Négresses Vertes. Là, ça envoie du bois avec une énergie punk et une frénésie dansante. Ce quintet mixte nous vient de Brooklyn. Leurs chansons sont diablement fraiches et efficaces. Ils se partagent les chants lead, savent trousser des perfect pop songs avec du son sale et des rythmes groovy. Leur post punk sonne terriblement New-Yorkais dans ce mélange musical iconoclaste, mais terriblement cohérent., ils ont l’air d’êtr très heureux sur scène et savent le partager avec un public en harmonie avec cet esprit festif à la punk idéal pour une fièvre du samedi soir.

 

Arp-Frique-and-Family

Arp-Frique-and-Family

Minuit en Hall 8 avec Arp Frique. Visuellement, c’est top, au niveau costume aux influences disco fin 70″s. disco. Musicalement, le groupe mélange un esprit funk jazz aux saveurs sono mondiale tropicale. Sons de synthés analogiques du meilleur effet pour des rythmiques afro-Caribéennes qui manque toutefois de cohérence, trop barré jazz pour être véritablement efficace pour le dance-floor.

 

The Psychotic Monk by Ronald Emelianoff

Le Hall 3 est plongé dans une ambiance hypnotique avec The Psychotic Monks. D’une rare intensité extrême, le set de ce quatuor français offre un mélange de psychédélisme et de déflagration sonore bruitiste. Dans une ambiance tendue faite de belle noirceur transcendantale, l’humeur devient par force psychotique et les 4 moines s’en donnent à cœur joie dans un chaos sonore implacable redoutable d’efficacité. Deux guitares, – il ne faut pas compter sur eux pour avoir une véritable et solide dose d’adrénaline !- une batterie, des claviers et du chant partagé à 3 pour un concert à forte intensité et une belle élévation transcendantale sonore.

Ambiance, discothèque au Hall 8 avec Venice Club. Très bon dans l’esprit musical et parfait au niveau du CV : un batteur couru pour son boulot auprès de Suprême NTM, Gaëtan Roussel, Maxime Garoute accompagné de Louis Sommer et Benjamin Diamond. L’ambiance est au disco, au funk et se veut être une redoutable machine à danser, le sourire aux lèvres. Pour ça, il faut avoir de bonnes chansons et un bon chanteur. L’intention est bonne, mais le résultat scénique fait pschitt ! Il ne faut pas compter sur eux pour nous donner la Fièvre du Samedi Soir ! Au contraire d’un Al-Qasar qui nous attend au Hall 3, mais ça, je l’ai déjà raconté plus haut ! À 4h du mat, direction dodo… 5 heures du mat’ j’ai des frissons, je claque des doigts et je monte le son, seul sur le lit dans mes draps bleu saumon, j’ai bien dormi, sommeil profond.

Rachid BARA

Voir sur Gonzomusic les trois autres épisodes des aventures de Rachid BARA aux 40éme Transmusicales

 

https://gonzomusic.fr/un-dimanche-aux-trans-entre-joies-et-deboires.html

  

https://gonzomusic.fr/un-vendredi-de-trans-aux-40eme-rugissants.html

 

https://gonzomusic.fr/cest-parti-comme-en-40-ans.html

 

 

 

 

 

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