WINGS « Wild Life »
WINGS « Wild Life »
Gravement boosté de 17 demos et inédits ce « Wild Life » avec ces précieuses rééditions, jamais peut-être la « McCartney Archive Collection » n’aura su se montrer aussi généreuse, depuis la splendide réédition de « Band On the Run »dans la même collection. Quant au LP original, moi qui me souviens du jour et du disquaire où je l’ avais achetés à sa sortie, vous pouvez me croire, il sonne et résonne avec une clarté, une limpidité qui n’enlève rien à sa spontanéité et à sa pure énergie des 70’s.
Premier 33 tours de Wings, après les deux solos « McCartney » et « Ram », « WildLife » était en son temps sans doute un album assez curieusement mésestimé.Certes, nulle envolée glorieuse tubesque à la « Maybe I’m Amazed »,pas de fulgurante balade acoustique à la « Heart Of the Country »mais un album de groupe, le premier depuis le split des Beatles, qui laisse largement sa place au fun. Sans compter cet étrange « Bip Bop » où la voix déformée de Macca twiste de manière rétro. Ou cette reprise, la première depuis ses années solo, empruntée à Les Paul & Mary Ford « Love Is Strange ».Pourtant impossible de résister à la chanson-titre. « Wild Life », pulsée rythm & blues, comme un hommage aux bluesmen qui ont su inspirer le rock dePaul, une composition qui s’étire sur 6 minutes et 40 secondes. À l’instar de la tendrissime « Some People Never Know », qui s’affranchit largement à son tour des limites radiophoniques du single de 3 minutes du haut de ses 6 minutes et 37 secondes qui se fond dans leduo fugitifs Paul & Linda des harmonies de « I’m Your Singer ». Dur également de résister aux radieuses harmonies de « Tomorrow », la perle cachée de ce « Wild Life ».Enfin la mélancolique « Dear Friend » constitue également l’un des moments forts de l’album. Mais ce sont du côté des inédits et autres demos qu’il faut se tourner. Certes, ce second CD sonne un peu comme si Macca et Linda avaient capturé leurs maquettes avec un mini K7 Philips, cependant la coolitude, la spontanéité et l’émotion de ces petites chansons toutes simples sont largement boostées par l’omniprésence des enfants du couple, découverts sur les photos qui illustraient l’intérieur de « McCartney »et qui gazouillent et chantouillent derrière leurs parents de manière absolument irrésistibles comme sur cette inédite en forme de comptine enfantine« Hey Diddle ». Et puis, quelle émotion de découvrir la maquette de « I’mYour Singer », dépouillée, juste vocalisée à la guitare acoustique, tout comme « Dear Friend » piano/voix, qui brille dans le rire des gamins.Son plus costaud, retour à la qualité studio avec l’inédite délicate et aérienne « When the Wind Is Blowing ». Autre collector’s avec le boogie blues insouciant « The Great Cock And the Seagull Race ». Deux versions de “Give Ireland Back to the Irish”, sans doute l’hymne le plus directement politique jamais composé par l’ex-Beatles et cette seconde galette s’achève avec magie sur le facétieux et joyeusement déjanté « African Yeah Yeah ». Bref, vous l’aurez compris, ce « Wild Life » généreusement revisité vaut très largement le détour pour tout aficionado de Macca qui se respecte. ( À suivre sur Gonzomusic,la super réédition de son successeur WINGS « Red Rose Speedway »).