DAVID BOWIE : No Plan » EP

BowieC’est hallucinant, mais en même temps particulièrement touchant, Bowie aurait vendu plus de « Blackstar » que « Ziggy Stardust », « Hunky Dory » ou même « Let’s Dance ». Là où il est, cela doit sans doute bouleverser notre Thin White Duke. C’est peut-être ce qui explique la publication de ce « No Plan » EP, qui figurait déjà sur la seconde galette de la BO de la comédie musicale « Lazarus ». Mais, pour tous ceux, comme moi, pour lesquels David Bowie a eu ce super-pouvoir de changer no vies (« Ch-ch-ch-ch changes turn and face the strange…) depuis 1970 , David pourrait nous chanter « Petit papa Noël » ( il l’a fait en duo avec Bing Crosby en 1977), nous serions toujours clients ? Alors un ultime EP…

 

 

No Plan (EP)Tout d’abord, on trouve cette interprétation alternative de « Lazarus », qui semble flotter dans l’air comme un delta-plane survole les plus hauts sommets. « I’m in heaven/ I’ve got nothing else to loose ( je suis au paradis/Je n’ai rien d’autre à perdre) »; là aussi ces mots, qui nous parviennent de l’autre rive du Styx, prennent alors tout leur sens. « Lazarus » sait se montrer climatique et pure. Elle sait se jouer de nos rythmes cardiaques pour qu’ils pulsent juste un peu plus vite. Du grand Bowie. Suivent les trois inédites du projet. D’abord « No Plan », un délice sonique porté par la voix de David. Lente et suave à la fois, élégante, forcément « No Plan » s’affranchit de l’attraction terrestre pour s’en aller caresser les étoiles. Le titre s’achève, planant sur un long solo de saxe, l’instrument dont David Bowie jouait justement à ses débuts Comme un cycle achevé. Décidément, chez David Jones, tout est souvent lié. Puis, dans les barrissements des cuivres « Killing A Little Time » porte sur ses épaules toute la responsabilité d’être l’avant-dernière composition inédite d’un génie disparu. Alors, comment s’étonner de son côté free jazz torturé qui parcourt les 3 minutes et 49 secondes d’un authentique morceau de bravoure. Enfin, l’album s’achève sur l’hallucinée « When I Met You », où David vocalise presque en duo avec Bowie, comme Marvin gaye savait si bien le pratiquer, dans une sorte d’apothéose avec lui-même. Vous vous en doutez bien, « No Plan  » ne comptera jamais parmi les plus grands chefs-d’œuvre  de l’Homme qui venait d’ailleurs, les inégalables « Ziggy Stardust » ou les « Aladdin Sane », il n’en demeure pas moins un puissant témoignage de l’extraordinaire et indestructible créativité d’un Bowie (Jean) génie, capable de créer sans cesse jusqu’à son tout dernier souffle. C’est bien là tout l’émouvant pouvoir de ce « No Plan » EP.

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