THOMAS DOLBY « The Golden Age Of Wireless »

Thomas DolbyVoici 42 ans dans BEST GBD comptait parmi les tout premiers à expérimenter l’effet Dolby, non pas le fameux réducteur de souffle mais celui de Thomas Morgan Dolby Robertson, plus connu sous son sobriquet de Thomas Dolby. Car avec son bluffant « The Golden Age Of Wireless » composé, joué, arrangé, produit par lui seul, cet artiste mutant faisait l’effet d’une petite révolution électronique à lui-seul, tel une sorte de jeune Todd Rundgren British. Retour vers le futur d’un artiste mutant…

Thomas DolbyStevie Wonder, Stevie Winwood, Todd Rundgren, Vangelis, Prince, Jean Philippe Rykiel, j’avais surnommé tous ces magiciens de studio capables de se passer à la fois de musicos mais aussi de producteur et d’arrangeur les « égonautes » ( Voir sur Gonzomusic SOLO STUDIOS HEROES Épisode 1 et aussi  SOLO STUDIOS HEROES Épisode 2 ) et quatre décennies plus tard on voit combien ils ont su être précurseurs pour inspirer les générations futures. Cette année 1982, avec son look de jeune professeur Tournesol, Thomas Dolby pouvait sans peine rejoindre ce club très fermé avec cet époustouflant premier LP. Dommage qu’il fut cette sensation météore … Flashback…

 

 

Publié dans le numéro 168 de BEST sous le titre :

 

L’EFFET DOLBY 

 

 

Et l’éternelle question glisse, une fois encore, sur le tapis : Albion, as-tu accouché récemment d’un fils prodige capable de nous fasciner ? Et l’ordinateur de répondre avec la voix synthétisée de Maggie-la Sanglante : « Thomas Morgan Dolby Robertson ». A 23 ans, Thomas Dolby parvient à repousser les frontières du rock juste un peu plus loin. Thomas est à lui seul une entité complète de création, l’homme-orchestre du 21e siècle, capable de maîtriser seul les dimensions de la musique. Sur ses synthés et sequencers programmés sur ordinateur, Thomas écrit et compose seul les titres qu’il produit. Sur scène, l’image vidéo forme l’indissociable élément de la performance de Dolby. Video killed the radio star ? Justement, Thomas faisait partie du Camera Club Band de Bruce Wooley qui a conçu le titre avec les Buggles. Lorsque le groupe s’est atomisé, Thomas a rejoint le Lene Lovich Band pour lui donner sa première réussite depuis « Lucky Numbers ». T.M.D.R. a composé et arrangé « New Toy » ; sa pop éclate comme une poignée de maïs en pop-corns. Lorsque Mick Jones s’est décidé à rajeunir le son de Foreigner, c’est encore Dolby qui a opéré. Sur l’album « 4 », toutes les parties synthés sont signées Dolby. Eh oui, l’imparable petit accord sur « Urgent », c’est encore et toujours du Dolby. De même pour le dernier LP de Joan Armatrading, « Walk Under Ladders ».

Thomas DolbyA l’automne dernier, Thomas Dolby décide d’exploiter seul ses talents éclectiques : il monte son propre label, Venice In Peril Records, et le fait distribuer par EMI. Chaque disque vendu représente 1- penny versé au fond de sauvetage de Venise. Thomas a choisi son logo en souvenir des années passées dans la cité des Doges lorsqu’il accompagnait son papa, archéologue. « Europa And The Pirate Twins », son premier simple, figure sur l’album. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à renifler du côté de T.M.D.R. Andy Partridge et Lene Lovich sont au nombre des guests sur ces réminiscences synthétiques d’un amour d’adolescent. A l’actif de la musique électronique de Dolby, l’atout majeur de la fraîcheur doublé d’une intelligence exacerbée. « Airwaves », le deuxième simple, me fait exactement le même effet que le jour où j’ai découvert David Bowie sur « Starman », dans un juke-box de Soho : je ne regrettais pas mon Shilling. Dolby, c’est un peu comme l’histoire de l’arc-en-ciel, le trésor caché là où le spectre lumineux touche terre. « The Golden Age Of Wireless », à travers son concept de la communication, agit sur moi comme le regard de Mandrake le Magicien. Subjugué par la musique, je me suis retrouvé sur un Airbus British Airways pour retrouver Dolby dans son laboratoire secret. Aujourd’hui, je sais que le rock du futur a au moins un regard : il se cache derrière les lunettes cerclées d’or de Thomas Dolby. On en reparle dans BEST.

 

Publié dans le numéro 168 de BEST daté de juillet 1982BEST

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