THE ALLMAN BETTS BAND “Bless Your Heart”
Indispensable séance de rattrapage pour l’un des albums les plus cruciaux de cette putain d’année 2020 écoulée, avec ce tout premier disque de l’épatant The Allman Betts Band. En tout, 13 compositions aux profondes racines sudistes où les enfants du légendaire Allman Brothers Band perpétuent avec flamme la tradition familiale. Petit bijou de pure Americana, ce vibrant « Bless Your Heart » n’a définitivement pas fini de faire battre nos cœurs.
À ma gauche Devon Allman, chanteur guitariste et fils de Gregg Allman, à ma droite Duane Betts – dont le prénom est aussi un hommage à Duane Allman qui s’est tué en moto en 1971-, lui aussi chanteur-guitariste et fils de Dickey Betts, autre membre fondateur du Allman Brothers Band… comme on dit si bien, bon sang ne saurait mentir. Et c’est ainsi qu’entre pur blues, country légère et folk champêtre, The Allman Betts Band entretient la précieuse tradition familiale. Et si l’on pouvait encore en douter, ce tout premier album a été capturé au mythique Muscle Shoal Studio de Sheffield, Albama… où Duane Allman était justement guitariste de fameuses sessions avec Aretha Franklin ou Wilson Pickett, avant de rejoindre Macon en Georgie et le label sudiste Capricorn Records. Vous l’aurez compris, pour Devon, Duane et leurs cinq musiciens la barre se trouvait placée rudement haute. Mais, aussi bien au niveau des compositions que de l’interprétation, TABB coche toutes les cases. Dès le premier titre « Pale Horse Rider », on plonge dans ce rock sudiste intemporel porté par de vibrantes guitares qui vous touche comme un direct au plexus solaire. On songe aux Allman, bien sûr, mais aussi à l’ex-Outlaws Harvey D. Dalton ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/harvey-d-arnold-stories-to-live-up-to.html et aussi https://gonzomusic.fr/harvey-d-arnold-loutlaw-solitaire.html ). Puis la bien nommée « Carolina Song » portée par son blues blanc aveuglant réveille en nous la mémoire de Lynyrd Skynyrd.
Pur blues aux accents Rolling Stones « King Crawler » se révèle juste intemporel tandis qu’avec la balade « Ashes of My Lover » TABB signe une de ses plus addictives compositions à la country gorgée de soleil. Sans doute la plus ambitieuse de tout l’album, « Savannah’s Dream » forte de ses 12 minutes fait écho à l’un des titres les plus emblématiques des Allman Brothers, l’instrumental « Jessica ». Cependant, c’est bien la puissante « Airboats and Cocaine », aux accents entre Eagles… et le « Smuggler’s Blues » de Glenn Frey 😜 qui s’impose définitivement comme ma favorite de tout l’album ! Plus classique, version complainte blues-rock, « Southern Rain », ou cool quasi acoustique country Allman Brothers revisitée avec « Rivers Run », TABB joue toutes les nuances de ce rock sudiste dans lequel nous avons grandi. Parfait écho au fameux « Ramblin’ Man » de leurs parents, « Magnolia Road » nous entraine tout droit dans ses paysages de champs de coton. Blues incisif mélancolique avec la bien nommée « Should We Ever Part », mais la plus surprenante composition du projet débarque avec « The Doctor’s Daughter » qui évoque incroyablement … Pink Floyd en version « Wish You Were Here ». Totale country à la Johnny Cash “Much Obliged” projette un western dans nos têtes. Et c’est avec la mélancolique « Congratulations » que s’achève ce joli projet comme un coucher de soleil sur les lettres « The End » à la fin du western. Décidément, ce « Bless Your Heart » est une vraie bénédiction !