MES QUINZE MEILLEURES CHANSONS DE CONFINEMENT

Cabin FeverDe la sublime « Isolation » de John Lennon au tout récent « Shut It Down 2020 » de Neil Young,  en passant par les Ramones, The Police, C,S,N & Y, le Floyd, Bowie, Al Green et Dylan,  voici la playlist idéale spéciale « cabin fever » de votre confinement, sélectionnée parmi les plus solides standards du rock et réduite à 15 indispensables (40 pour une quarantaine LOL  auraient été plus judicieux mais vu la masse de taff…)  qui reflètent le mieux la période si particulière que nous traversons actuellement.

Rester chez soi… c’est bien beau, mais pour y écouter quoi, au juste ? Sur le net, les playlists se multiplient, autant que les matzoth dans le désert d’Égypte, mais je ne me vois pas m’en contenter durant 40 ans. ( Humour !)  Des années durant, on a fantasmé sur des soi-disantes playlists dites « d’ile déserte » alors que nos chance de se  retrouver échoués seuls sur un atoll étaient proches de zéro. Mais aujourd’hui est une autre histoire, nous sommes chacun chez nous, sur notre petite ile déserte,  il est donc temps d’agir ! Par conséquent, dans le flot tumultueux des milliers de LP, EP, singles ,cassettes, cartouches, CD, MP3 ingurgités au cours des 50 dernières années par votre serviteur, voici donc les heureux élus, 15 titres indispensables qui nous exhortent à « rester » ( stay !) home… coz there’s no place like home, comme le disait jadis la poètesse Dorothy au Tin Man dans « The Wizard Of Oz ».

JPlastic Ono BandOHN LENNON : « Isolation »

Publiées dans le tout premier LP solo de John Lennon, « Plastic Ono Band » en 1970, les paroles de cette chanson, aussi cool qu’intimiste, apparaissent comme prophétiques. C’est toi et moi contre le monde entier, alors isolons-nous. Tel est le message de brother John, et il n’aura jamais été aussi vital.

« Juste un garçon et une petite fille

Essayent de changer le monde entier

Isolement

 

Le monde n’est qu’une petite ville

Tout le monde essaie de nous rabaisser

Isolement

 

Je n’attends pas de vous

Que vous compreniez

Après avoir causé

Tant de douleur

Mais encore une fois

Vous n’êtes pas à blâmer

Vous n’êtes qu’un humain

Une victime de la folie

 

Nous avons peur de tout le monde

Peur du soleil

Isolement

 Le soleil ne disparaîtra jamais

Mais le monde n’a peut-être pas beaucoup d’années »

The-Bee-Gees-Stayin-Alive-1574874474-640x640THE BEE GEES : « Stayin’ Alive »

Bon, là j’avoue, c’est un peu tiré par les cheveux, mais si j’avais choisi « I Will Survive » de Gloria Gaynor, c’était encore pire. Yes, « Stayin’ Alive » qui raconte la vie d’un jeune minet disco pattes d’eff n’a strictement rien à voir avec la situation actuelle, néanmoins le concept de demeurer vivant à tout prix est aujourd’hui… indispensable. Pour la petite histoire, ce hit majeur est aussi un peu camembert à sa manière, puisque capturée au mythique studio d’Hérouville, tout comme les cinq contributions majeures des Bee Gees à la BO multi-millionnaire de « Saturday Night Fever ». Pour la petite histoire, une équipe de la faculté de médecine de l’université de l’Illinois a suggéré qu’elle serait la chanson idéale à écouter sur un iPod pour pratiquer des compressions thoraciques effectuées sur une personne qui vient de subir une crise cardiaque. L’American Heart Association a déclaré que le rythme optimal pour effectuer un massage cardiaque sur une personne qui vient de subir une crise cardiaque est de 100 battements par minute. L’équipe de recherche a souligné que cette chanson, à 103 battements par minute, a un rythme presque parfait pour aider à relancer l’activité d’un cœur arrêté. CQFD ! Vous savez donc pourquoi « Stayin’ Alive » a pu faire battre autant de cœurs depuis sa sortie en 1977 !

« Que vous soyez un frère ou que vous soyez une mère

Vous restez en vie, restez en vie

Sentez la ville se briser et tout le monde trembler, les gens

Rester en vie, rester en vie

Ah, ha, ha, ha, rester en vie, rester en vie

Ah, ha, ha, ha, rester en vie

Nous allons nous abaisser

Et bien maintenant, il y a des bas et il y a des hauts

Et si je n’arrive à ni l’un ni l’autre, j’essaie vraiment

J’ai les ailes du ciel sur mes chaussures

Je suis un homme qui danse, et je ne peux pas perdre

Vous savez que c’est bon, c’est bon

Je vivrai pour voir un autre jour

Nous pouvons essayer de comprendre

L’effet du New York Times sur l’individu

Que vous soyez un frère ou que vous soyez une mère

Vous restez en vie, restez en vie

Sentez la ville se briser et tout le monde trembler, les gens

Rester en vie, rester en vie

Ah, ha, ha, ha, rester en vie, rester en vie

Ah, ha, ha, ha, rester en vie 

La vie ne va nulle part, que quelqu’un m’aide

Que quelqu’un m’aide, oui

La vie ne va nulle part, que quelqu’un m’aide, oui

Je reste en vie ».

 

the PoliceTHE POLICE: “Don’t Stand So Close To Me”

Là aussi c’est un peu extrapolé, mais le concept de « Ne reste pas si près de moi » apparait pourtant comme parfaitement idoine dans ces temps de « gestes barrières » et de « distances de sécurité » peu propices à la socialisation, sans parler de l’amour. Justement, le sujet de ce titre de Police, extrait du brillant « Zenyatta Mondatta » de 1980. Car “Don’t Stand So Close To Me” raconte le combat d’un jeune enseignant pour résister aux assauts de séduction d’une de ses jeunes élèves, qui fantasme sur la Lolita de Nabokov. O tempora O mores,  Sting aurait-il pu chanter une telle chanson aujourd’hui, dans ces années #Metoo, sans se retrouver immédiatement accusé de promouvoir la pédophilie ? La réponse est oui, puisque voici deux jours, chacun confiné chez soi, Sting, Jimmy Fallon et tous les musiciens de the Roots de son Tonight Show ont ré-enregistré, forcément de concert, le titre … viral, avec des objets divers ( dont un oreiller, des baskets et une paire de ciseaux, sic !) et autres instruments jouets pour réunir des fonds au profit de l’assoce https://www.frontlinefoods.org/ dont le but est d’aider « notre armée de bénévoles qui collecte des fonds auprès de la communauté pour soutenir les restaurants locaux et nourrir les héros qui travaillent en première ligne !

« Jeune prof, sujet

Des fantasmes de la collègienne

Elle le veut tellement

Sait ce qu’elle veut être

En elle, il y a le désir

Cette fille est une page ouverte

Marque page de livres, elle est si proche maintenant

Cette fille a la moitié de son âge

Ne reste pas debout, ne reste pas debout ainsi

Ne reste pas si près de moi

Ne reste pas debout, ne reste pas debout ainsi

Ne reste pas si près de moi »

Pleasant DreamsTHE RAMONES: “You Sound Like You’re Sick”

Extrait du sixième et fulgurant LP des Ramones, “Pleasant Dreams” produit par l’ex 10 cc Graham Gouldman, ce “You Sound Like You’re Sick” apparait forcément de circonstance. Composée principalement par mon vieux pote Dee Dee ( miss you so much bro’ !) , la chanson parle plus d’aliénation mentale que de virus, mais prise dans son sens littéral, elle se retrouve en plein flot de nos préoccupations actuelles dès qu’un type éternue à côté de nous.

« Voici ta nouvelle maison

C’est là que tu dois être

Dans une institution

Parce que tu es si paresseux

On dirait que tu es malade

Toi aussi, tu as l’air malade

On dirait que tu es malade

Mais si tu dois agir

On dirait que tu es malade

Je ne peux pas comprendre

Tout ce qui te concerne… »

homeSIMPLY RED: “Home”

En 2003, cette émotionnelle chanson-titre marque le retour du rouquin de Simply Red dans la cour des grands. Nostalgique avec son « Après longtemps, la maison est l’endroit où je me sens chez moi… » « Home » est une des plus belles compositions de pop anglaise format « blue eyed soul » ( soul aux yeux bleus), portée par ses arrangements à la Burt Bacharach, sur le thème du home sweet home, un concept auquel nous avons, je dois l’avouer, bien du mal à … échapper en ce moment.

« La fausse image cool devrait donc être terminée

Parce que j’ai envie de me sentir chez moi

La vie réelle, représentée en chanson

Un souvenir plein d’amour

Après longtemps, la maison est un endroit où je me sens chez moi

Là où la terre rencontre la mer

Elle va sourire si gentiment maintenant

J’espère qu’elle restera ici beaucoup plus longtemps que moi

Mon coeur l’aime à chaque instant maintenant

La fausse image cool devrait donc être terminée

Parce que j’ai envie de me sentir chez moi

La vie réelle, représentée en chanson

Un souvenir plein d’amour

Après longtemps, la maison est un endroit où je me sens chez moi

 

deja vuCROSBY, STILLS, NASH & YOUNG: “Our House”

 

Le biographe Dave Zimmer a partagé ce que Graham Nash lui a dit sur la chanson dans l’interview de l’historien du CSNY en 2007 : Il m’a dit un jour : « La période où Joni et moi vivions ensemble était vraiment intéressante, parce que j’avais quitté mon groupe [The Hollies] avec succès, j’avais quitté mon pays [l’Angleterre] avec succès, j’avais été accepté ici [Los Angeles, Californie], et je me sentais bien. Et Joni se sentait très bien aussi ; elle avait commencé à réaliser qui elle était et le travail fantastique qu’elle faisait. Elle était en train de peindre et de concevoir la pochette de son deuxième album, en faisant cet autoportrait. Et je me souviens d’avoir été totalement émerveillé par elle. Elle allait préparer le dîner et nous descendions manger, puis tout d’un coup, elle s’éloignait, allait au piano … pour la voir s’asseoir et écrire « Rainy Night House » et toutes ces autres compositions tout simplement époustouflantes ». Il raconte aussi que Joni Mitchell et lui sont allés dans un magasin d’antiquités où elle a choisi un vase. Quand ils sont rentrés, Nash a dit : « Je vais allumer le feu pendant que tu places les fleurs dans le vase que tu as acheté aujourd’hui. » Puis il s’est arrêté net et a foncé immédiatement au piano, ce qui explique qu’on retrouve littéralement cette phrase dans la chanson.

« Je vais allumer le feu

Tu places les fleurs dans le vase

Que tu as achetées aujourd’hui

Regarder le feu

Pendant des heures et des heures, pendant que je t’écoute

Jouer tes chansons d’amour toute la nuit

Pour moi, seulement pour moi

Viens me voir maintenant

Et repose ta tête pendant cinq minutes seulement

Tout est fait

Une chambre si confortable

Les fenêtres sont éclairées par le soir

Le soleil à travers eux, des joyaux de feu

Pour toi, seulement pour toi

Notre maison est une très, très, très belle maison

Avec deux chats dans la cour

La vie était si dure avant

Maintenant, tout est facile grâce à toi

Notre maison est une très, très, très belle maison

Avec deux chats dans la cour

La vie était si dure avant

Maintenant, tout est facile grâce à toi

Je vais allumer le feu

Tu places les fleurs dans le vase

Que tu as achetées aujourd’hui « 

Obscured By CloudsPINK FLOYD : “Stay”

Extrait du brillantissime “Obscure By Cloud », soit la Bande Originale d’un film Français de 1972 « La Vallée », réalisé par Barbet Schroeder et 7éme LP studio  de Pink Floyd, capturé chez nous, au fameux château d’Hérouville et chanté par Richard Wright, qui l’a co-écrite avec Waters, « Stay » compte une parmi les dizaines de compositions intitulées … « Stay ». Elle est pourtant l’une des plus emblématiques. Et, si elle retrace un coup d’un soir, elle prend aujourd’hui un sens tout particulier lorsque rester à la maison devient une question de vie ou de mort.

Reste et aide-moi à terminer la journée

Et si cela ne te dérange pas

Nous allons ouvrir une bouteille de vin

Reste dans le coin et peut-être que nous en descendrons une

Parce que je veux trouver ce qui se cache derrière ces yeux

Bleu nuit

L’or brûlant

Une lune jaune

Se refroidit

Je me lève, en regardant à travers mes yeux du matin

Surpris de te trouver à mes côtés

Je me creuse la tête pour essayer de me souvenir de ton nom

Pour trouver les mots pour te dire au revoir

Devoirs du matin

Nouvelle journée

Minuit bleu

Passage au gris

Bleu nuit

L’or brûlant

Une lune jaune

Se refroidit »

DAVID BOWIE “Stay”DAVID BOWIE “Stay”

 

Homonyme de Pink Floyd ( et de Jackson Browne) , le « Stay » de David Bowie apparait sur « Station To Station », le dixième 33 tours du Thin White Duke et album charnière dans la carrière de Bowie, comme un pont entre la blackitude funky de « Young Americans » et sa trilogie berlinoise à venir réalisée avec la complicité de Brian Eno. « Stay » apparait également dans la foulée du film de SF «  The Man Who Felt To Earth » de Nicholas Roeg, où Bowie tient le premier rôle, campant magistralement cet étrange extra-terrestre Thomas Jerome Newton,  comme un Steve Jobs avant l’heure.

« Reste – c’est ce que je voulais dire

Ou faire quelque chose, mais ce que je ne dis jamais, c’est

Reste cette fois, je voulais vraiment faire quelque chose de mal cette fois

Parce qu’on ne peut jamais vraiment savoir

Quand quelqu’un veut quelque chose que vous voulez aussi

Briseuse de cœur, briseuse de cœur, fais-moi plaisir

La vie est si vague quand elle apporte quelqu’un de nouveau

À cette heure demain, je saurai quoi faire

Je sais que cela vous est arrivé

Reste – c’est ce que je voulais dire

Ou faire quelque chose, mais ce que je ne dis jamais, c’est

Reste cette fois, je voulais vraiment faire quelque chose de mal cette fois

Parce qu’on ne peut jamais vraiment savoir

Quand quelqu’un veut quelque chose que vous voulez aussi ».

JACKSON BROWNE: “Stay”JACKSON BROWNE: “Stay”

Hé non, contrairement à ce que beaucoup pensent, Jackson Browne n’a pas composé son hit « Stay » de 76, puisque c’est une reprise du tube de 1960 par le groupe de doo wap Maurice Williams and the Zodiacs.

D’une durée de 1’38’’, c’est le tube le plus court  jamais classé dans les charts aux États-Unis.  Le leader Maurice Williams, a écrit cette chanson un samedi soir de l’été 1955, chez lui à Lancaster, en Caroline du Sud. Il y avait une belle jeune fille de 15 ans chez lui (Williams avait le même âge), mais il était déjà 10 heures du soir, elle devait rentrer chez elle et il n’a pas réussi la convaincre de rester, même un peu plus longtemps. Ses parents étaient très stricts sur les horaires.

Williams écrivit rapidement ses supplications, qui devinrent les paroles de sa première chanson composée. Mais, quatre ans plus tard, quand il a eu son propre groupe, Maurice Williams & the Zodiacs, ils ont eu besoin d’une face B pour un single appelé « Do You Believe », alors Williams leur a fait enregistrer sa chanson d’ado. « Stay » est ensuite devenu la face A et s’est classé numéro 1 en novembre 1960, cinq ans après que Williams l’ait composé. Mais la carrière de « Stay » ne devait pas s’arrêter là, au contraire. Trois ans plus tard, les Four Seasons la chantent déjà en reprise, ainsi que  les Hollies, le groupe de Graham Nash en 1964, qui en font la chanson-titre de leur tout premier LP « Stay With the Hollies ». Enfin, c’est en 1977 que Jackson Browne en fait le moment charnière de son album live « Running On Empty », en réécrivant les paroles à sa sauce, le public remplaçant la girl-friend de Maurice Williams et en la fondant dans son medley prodigieux « The Load Out/ Stay » chanté en duo avec David Lindley qui l’illumine de sa voix de falsetto.

Le public reste juste un peu plus longtemps

Nous voulons jouer — juste un peu plus longtemps

Maintenant, le promoteur n’y voit pas d’objection

Et le syndicat (des musiciens) n’y voit pas d’inconvénient

Si nous prenons un peu de temps

Et nous laissons tout cela derrière nous et nous chantons

Une autre chanson…

Oh, restez un peu plus longtemps

S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît, dites que vous allez

Rester un peu plus longtemps. »

U2: “Stay ( Far Away, So Close)”U2: “Stay ( Far Away, So Close)”

Composé pour le film angélique de Wim Wenders, “Stay ( Far Away, So Close)” sort le 22 novembre 1993. Le titre avait été enregistré durant les sessions de l’album « Achtung Baby » aux studios Hansa de Berlin mais c’est sur le suivant « Zooropa » qu’il apparait en 3éme single du CD. La chanson figure également en bonne place de la Bande Originale du film « Far Away So Close » et constitue incontestablement une des plus belles réussite du catalogue des Irlandais.

« Si je pouvais rester…

Alors la nuit t’abandonnerait

Reste… et le jour gardera sa confiance

Reste… et la nuit suffira… au loin, si près

En haut avec la statique et la radio

Avec la télévision par satellite

Tu peux aller partout

Miami, Nouvelle-Orléans

Londres, Belfast et Berlin si vous écoutez, je ne peux pas appeler

Et si tu sautes, tu risques de tomber

Et si tu cries, je n’entendrai que toi

Si je pouvais rester…

Alors la nuit t’abandonnerait

Reste… alors le jour garderait sa confiance

Reste… avec les démons que tu as noyés

Reste… avec l’esprit que j’ai trouvé

Reste… et la nuit suffira

Trois heures du matin

C’est calme et il n’y a personne autour

Juste le bang et le cliquetis

Comme un ange court vers la terre

Juste le bang

Et le fracas

Comme un ange

Le point de départ « 

AL GREEN: “Let’s Stay Together”AL GREEN: “Let’s Stay Together”

 

Al Green a écrit les paroles de cette chanson ; la musique par Al Jackson Jr. et Willie Mitchell. Jackson est un batteur soul légendaire qui a enregistré avec Booker T. & the MG’s. Pour sa part, Willie Mitchell était le producteur d’Al Green. Ce dernier a enregistré une centaine de prises avant d’en obtenir une qui lui convienne. C’est Mitchell qui la dù le rassurer en lui disant qu’elle « avait de la magie ». Publiée en novembre 1971, la chanson fait un carton se maintenant en pole position durant seize semaines d’affilée au Billboard. En 1983, la superbe reprise par Tina Turner va re-booster sa carrière, la ramenant dans les charts pour la première fois depuis plus d’une décennie.

« Je suis tellement amoureux de toi

Tout ce que tu veux faire me convient

Parce que tu me fais me sentir tout neuf

Et je veux passer ma vie avec toi

Permets-moi de dire que depuis, bébé, depuis que nous sommes ensemble

Ooh, t’aimer pour toujours est ce dont j’ai besoin

Laisse-moi être celui vers qui tu coures

Je ne serai jamais faux

Ooh, bébé, restons, restons ensemble

Que les temps soient bons ou mauvais, heureux ou tristes

Ooh, oui

Que les temps soient bons ou mauvais, heureux ou tristes

Pourquoi quelqu’un, pourquoi les gens se séparent

Tournez-vous et maquillez-vous, je ne vois pas

Tu ne me ferais jamais ça, n’est-ce pas, mon bébé ?

Je ne vois qu’être avec toi, c’est ce que je veux faire

Nous devons rester ensemble

Nous aimer si

Que les temps soient bons ou mauvais, heureux ou tristes

Allons, restons ensemble

Je continuerai à t’aimer si

Que les temps soient, oh les temps sont bons ou les temps sont mauvais

TINA TURNER: “We Don’t Need Another Hero”TINA TURNER: “We Don’t Need Another Hero”

 

Écrite par Terry Britten et Graham Lyle, cette chanson était le thème central du film de SF « Mad Max : Beyond Thunderdome ». Ce troisième volet de la série post-apocalyptique place en 1985 la star Mel Gibson à la merci d’un leader malfaisant nommé Aunty Entity, incarnée par Tina Turner, déterminée à assurer son pouvoir. C’était le premier grand rôle au cinéma de Turner depuis plus de dix ans, le précédent étant lorsqu’elle jouait The Acid Queen dans l’opéra rock « Tommy » des Who, version Ken Russell en 1975.  Le tube qui figure également sur l’album « Private Dancer » de la monarque de la soul-music parait parfaitement adapté à la situation actuelle, où nous sommes tous welcome au Thunderdome, la preuve par ces paroles adéquates :

« Sortir des ruines

Sortir de l’épave

On ne peut pas faire la même erreur cette fois-ci

Nous sommes les enfants, la dernière génération

Nous sommes ceux qu’ils ont laissés derrière eux

Et, je me demande quand nous allons changer

Vivre dans la peur, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien

Nous n’avons pas besoin d’un autre héros

Nous n’avons pas besoin de connaître le chemin du retour

Tout ce que nous voulons, c’est une vie au-delà

Thunderdome

A la recherche d’une solution fiable

Il doit y avoir quelque chose de mieux

L’amour et la compassion

Leur jour arrive

Tout le reste, ce sont des châteaux construits dans les airs

Et je me demande quand nous allons changer

Vivre dans la peur jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien

Tous les enfants disent

Nous n’avons pas besoin d’un autre héros

Nous n’avons pas besoin de connaître le chemin du retour

Tout ce que nous voulons, c’est une vie au-delà

Thunderdome

Alors, que faisons-nous de nos vies

Nous ne laissons qu’une trace

Notre histoire brillera-t-elle comme une lumière

Ou se terminer dans l’obscurité

Donner tout ou rien

Nous n’avons pas besoin d’un autre héros

Nous n’avons pas besoin de connaître le chemin du retour

Tout ce que nous voulons, c’est une vie au-delà

Thunderdome »

Blonde On BlondeBOB DYLAN: “Stuck Inside Mobile With the Memphis Blues Again”

 

Je ne suis pas le premier à y avoir pensé… la jeune Margot Cotten l’a en effet adaptée récemment et métamorphosée en « Stuck Inside Paris With the Virus Blues Again » ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/stephan-eicher-neil-young-keren-ann-bono-jean-louis-aubert-ou-jack-white-vous-accueillent-en-concert-prive-a-la-maison.html ) et du coup, c’est vrai que ce joyau de Bob Dylan, extrait du mythique « Blonde On Blonde » de 66, dépeint une situation de confinement poético-artistique où  « on avait volé le bureau de poste/ Et où la boite aux lettres était condamnée ». Pour mémoire, Mobile est une ville de l’Alabama réputée pour son folk, tandis que Memphis, dans le Tennessee, est connue pour son blues et son rock. D’étranges personnages différents apparaissent dans le texte, en commençant par « le chiffonnier ». Dylan a fourni une rare interprétation de sa chanson lorsqu’il a dit à Robert Shelton, auteur de « No Direction Home : The Life and Music of Bob Dylan », que le « chiffonnier » était en fait Satan. En fait nombre de paroles de Dylan sont hantées d’images bibliques, mais noyées dans des textes quasi cryptés. On dit souvent que Dylan aurait « trouvé Dieu » dans les années 80, mais la Bible et Dieu sont omniprésents dans son œuvre depuis le tout début. Peu importe son aller-retour entre judaïsme et christianisme, le chanteur a toujours eu cette puissante quête divine en lui. Dylan a aussi dit que s’il devait « tout refaire », il enseignerait la théologie ou l’histoire romaine ancienne.

« Maintenant, les briques sont posées sur la Grand Street

Là où les fous du néon grimpent

Ils y tombent tous si parfaitement

Tout cela semble si bien tombé

Et je suis assis ici si patiemment

En attendant de savoir quel prix

Vous devez payer pour s’échapper

Revoir toutes ces choses deux fois

Oh, maman, est-ce vraiment la fin

Être coincé à l’intérieur de Mobile

Avec le blues de Memphis à nouveau »

Eric Carmen All By MyselfERIC CARMEN: “All By Myself”

 

One hit wonder la chavirante “All By Myself” incarne parfaitement ce sentiment de solitude exacerbée par l’instabilité qui pèse sur chacun de nous, dans cette période de confinement. Eric Carmen, natif de Cleveland, Ohio était le chanteur des Raspberries, fameux pop band qui était parvenu à décrocher un petit hit. En 72 il se lance avec un rare succès dans sa carrière solo, porté par son hit imparable « All By Myself ». Mais il y a une ombre à l’histoire : le thème principal de la chanson était emprunté à un morceau classique de Rachmaninoff, tiré de son Second concerto au piano. Or en 75, ce morceau n’était pas encore tombé dans le domaine public, le compositeur russe étant décédé en mars 1943, par conséquent Carmen a dû négocier avec les ayants droit et partager le gâteau. Carmen expliquant le thème de sa chanson soulignait que : « Il n’y a pas autant de carburant à être heureux qu’à être malheureux. Le fait d’être malheureux est un immense catalyseur pour l’écriture de chansons, en tout cas pour moi. Je suis constamment étonnée par la quantité de travail merveilleux que Mozart a fait pendant les périodes où il était assez heureux. Sa musique pendant ces périodes reflète le bonheur. D’un autre côté, je ne peux pas imaginer que Rachmaninov était heureux lorsqu’il écrivait la deuxième symphonie et le deuxième concerto pour piano. Je ne pense pas que l’angoisse et le spleen de ces mélodies viennent d’une passion pour la pêche ». « All By Myself » est une ode au naufrage que peut être parfois la solitude

« Quand j’étais jeune

Je n’ai jamais eu besoin de personne

Et faire l’amour, c’était juste pour s’amuser

Cette époque est révolue

Vivre seul

Je pense à tous les amis que j’ai connus

Mais quand je compose le téléphone

Personne n’est à la maison

Tout seul

Je ne veux plus être tout seul

Tout seul

Je ne veux plus vivre seul

Difficile d’être sûr

Parfois, je me sens si peu sûr de moi

Et l’amour si lointain et obscur

Reste le remède

Tout seul

Je ne veux plus être tout seul

Tout seul

Je ne veux plus vivre seul »

 

colorado neil youngNEIL YOUNG: “Shut It Down 2020”

 

 

Neil Young vient de publier une version boostée version cocktail Molotov de sa chanson « Shut It Down » apparue pour la première fois dans son « Colorado » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/neil-young-and-crazy-horse-colorado.html  ) capturée avec les fidèles Crazy Horse. Le nouveau citoyen US ( Voir sur Gonzomusic   https://gonzomusic.fr/?s=Neil+Young) a aussi posté un long message de réconfort, de remerciement aux soignants, mais aussi de combat. Comme le préconisait si bien le poète Paul McCartney au siècle dernier : « Listen to what the man said… »

« Ce sont des temps incertains. Je vous souhaite tout le meilleur pour vous occuper de nos malades, les jeunes et les vieux que nous aimons tant. J’adresse mes meilleurs vœux à tous les travailleurs du secteur de la santé et des gouvernements du monde entier, à tous les scientifiques qui apprendront et partageront avec nous les meilleurs moyens d’assurer la survie dans notre monde mis au défi. Travaillons tous ensemble et restons persuadés que nous trouverons une issue. Avec l’amour de tous, dans tous les milieux, toutes les convictions politiques, toutes les couleurs. Nous réussirons à travailler ensemble pour le bien de notre monde, car nous sommes ici ensemble, suspendus dans l’équilibre de la nature », a écrit le jeune Neil dans sa déclaration. La nouvelle version de sa chanson de l’an passé est rebaptisée « Shut It Down 2020 ». Dans son clip, on y voit Neil et son groupe fétiche en répétition, mixé avec des images de soignants et de travailleurs essentiels assurant leur mission, ainsi que des plans des lieux iconiques planétaires vidés de leur population. Good cop/ bad cop alternent également des séquences d’inconscients qui ne respectent pas le confinement lié au virus, comme ces décérébrés de spring-breakers agglutinés sur des plages de Floride, au mépris de tous les dangers pour eux-mêmes, comme pour les autres. Et pour s’assurer que son message soit parfaitement entendu, la phrase « Vous devez démanteler tout le système », est matraquée tout au long de la composition. De surcroit, notre jeune Neil, loin de rester inactif durant la quarantaine, nous a déjà régalés de ses Fireside Sessions en live à la maison, filmés par madame ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/bientot-neil-young-live-a-la-maison-sur-son-site-web.html ). L’homme au « cœur d’or » avait aussi participé à un rallye numérique pour Bernie Sanders en février, avant que ce dernier de jette définitivement l’éponge de la primaire démocrate, laissant Joe Biden challenger le Trump en novembre prochain…cependant on peut à juste titre espérer que Biden reprenne certaines des réformes imaginées par Bernie Sanders, comme le remboursement des prêts étudiants et l’instauration d’une assurance santé pour tous, à l’instar de notre bonne vieille sécu. En attendant, voici le texte intégral du nouveau brûlot du tovaritch Neil Young tout simplement révolutionnaire aux confins du marxisme-léninisme.

 

« Démanteler tout le système

Il faut démanteler tout le système

Les gens essaient de sauver la Terre

D’une mort affreuse

Il faut démanteler tout le système

Les gens qui essaient de vivre en travaillant

Dans un monde qui doit faire face à cette menace, il faut fermer tout le système

Tout autour de la planète, il y a une cécité

De ceux qui refusent de voir

Il faut démanteler tout le système

Ils portent tous des lunettes climatiques

Aussi cool qu’ils puissent l’être

Il faut démanteler tout le système

Arrêtez, arrêtez

Démantelez tout, démantelez tout… Il faut fermer tout le système

C’est la seule façon pour nous tous d’être libres

Il faut démanteler tout le système

Recommencer et construire pour l’éternité

Devoir démanteler tout le système

Qu’en est-il des animaux ?

Qu’en est-il des oiseaux et des abeilles ?

Il faut démanteler tout le système

Et les bibliothèques ?

Qu’en est-il de l’histoire ?

Il faut démanteler tout le système

Arrêtez, arrêtez

Arrêtez, arrêtez

Arrêtez, arrêtez

Démantelez tout, démantelez tout… Il faut fermer tout le système

Quand je regarde l’avenir

Je vois de l’espoir pour vous et moi

Il faut démanteler tout le système

Travailler, travailler pour l’éternité…

Travailler maintenant, travailler maintenant

Je dois démanteler tout le système, en place maintenant

Quand je regarde vers l’avenir

Je vois de l’espoir pour vous et moi

Il faut démanteler tout le système

Travailler pour l’éternité

Devoir démanteler tout le système

Il faut démanteler tout le système

Il faut démanteler tout le système »

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