STEPHAN EICHER ENCORE À L’OLYMPIA

Stephan Eicher Hier soir, tout comme jeudi soir et avant cela mercredi soir, Stephan Eicher faisait littéralement décoller l’Olympia pour le dernier de cette série de trois shows exceptionnels donnés au fameux music-hall du Boulevard des Capucines en compagnie de Noemie Von Felten (harpe) de Reyn (piano, claviers, programmations) et de Simon Gerber (guitare, basse). Un concert à la fois intime et grandiose, rock et électro, qui a su en fan assumé  et forcément gourmand du petit suisse arracher notre JCM à l’attraction terrestre de son fauteuil rouge.

Stephan Eicher Par Jean-Christophe Mary

 

Hier soir, on avait encore en tête la tournée acoustique « Radeau des inutiles »  ( Voir sur Gonzomusic LE RADEAU DES INUTILES DE STEPHAN EICHER  ) qu’il présentait ici même à l’Olympia (2021), cette structure en bois aux allures de bateau de fortune.  Après quatre dates sold out à la Cigale en 2023, le rocker Helvète était de retour cette fois à l’Olympia avec son chaleureux spectacle conçu autour du partage et de convivialité. A 20h15, précises, les lumières s’éteignent. Devant l’immense rideau de velours rouge, un homme masqué d’un loup prend place autour d’un dispositif composé de machines, un mini clavier, ordinateur et une guitare. On comprend que la première partie débute avec l’artiste Zorro Schlubowitz. Un titre envahi l’espace dans un fracas électro de basses et bpm. L’homme retire son masque laissant découvrir le musicien qui n’est autre que…. Stephan Eicher (Voir sur Gonzomusic  ). C’est la première surprise et gag de la soirée et il y’en aura d’autres. Le chanteur souriant rassure le public en annonçant qu’il interprète quelques titres seul et qu’il reviendra dans second temps avec ses musiciens pour un « vrai show complet ». Soulagement général et rires dans la salle. Ce premier set acoustique est composé de six titres « La chanson bleue » », « Donne-moi une seconde », « Si tu veux que je chante », « Dans ton dos », « Doux dos » (extrait du dernier album Ode). Toujours farceur, Stephan Eicher nous demande de sortir nos portables pour enclencher le minuteur sur 3 minutes, le temps de chanter « Tu ne me dois rien » puis nous invite à prendre 20 minutes de pause. 

Stephan Eicher Passé l’entracte, le rideau s’ouvre dévoilant un dispositif scénique singulier, une table en bois, deux chandeliers allumés, quelques verres à vin et trois immenses malles de voyage (qui contiennent les fameux automates). Le groupe est déjà installé assis sur des chaises autour de Stephan Eicher cheveux longs grisonnants tout vêtu de noir. Envoûtant dès les premiers accords de « The Disposition Of the Linen » suivi de « Sans contact », il nous transporte grâce à son incroyable voix et sa douce présence. Entouré de Noemie Von Felten (harpe) Reyn (piano, claviers, programmations) et Simon Gerber (guitare, basse), le chanteur amorce son show folk, electro et rock, enrichi des titres extraits de son dernier « Ode ». Pour l’écriture des textes, Stephan Eicher a une nouvelle fois fait appel à la plume de Philippe Djian et Martin Suter, textes qui traitent de la disparition, de la menace qui rôde, des doutes, et bien sûr de l’amour. Des chansons empreintes d’une poésie ultra-sensible. Ainsi le public parisien qui a déjà écouté « Dans ton dos » et « Doux dos » dans le set acoustique de première partie, découvrira en version électrique les magnifiques «Je te mentirais disant ?»,   « Le plus léger au monde   «Lieblingsläbe» et «Rêverie ». Puis on remonte, le temps aux accords de « Pas d’ami (comme toi) ». Entre les chansons, l’Helvète marque de longues pauses plaisante avec le bassiste Simon Gerber sur comment fêter l’anniversaire d’un ami et prend le public à partie. Le show est plein de petites trouvailles, construit autour de petits interludes amusants comme celui où Simon Gerber cherche à s’accorder au diapason de verres de vin vides et à moitié plein, où Stephan « magicien » fait apparaitre des trompettes. Ces échanges directs dégagent une sympathie immédiate et lui permets de tisser un contact chaleureux avec les spectateurs.

Stephan Eicher Au piano, aux claviers et aux programmations, Reyn concocte des sonorités electro diaboliquement séduisantes. Derrière sa harpe magique Noemie Von Felten apporte elle quelque chose d’unique, développe de douces sonorités, crée une atmosphère relaxante et féérique. Ce quatuor singulier est entouré d’automates faits de percussions, de tuyaux d’orgue, et glockenspiel comme sortis des films expressionnistes allemands des années 1920. Automates que l’on avait découvert sur la tournée « Stephan Eicher und die Automaten » aux Bouffes du Nord (2015).  Plus d’une fois, le chanteur nous prend par surprise avec un « pot pourris » avec « Rivière / Hope / Ni remords, ni regrets / Manteau de gloire » et des classiques trentenaires comme « Pas d’ami (comme toi) », Combien de temps / Two People in a Room ou ce sublime « Tu ne me dois rien». Des titres poignants qui nous rendent nostalgique. Avec sa yeux bleus perçants et son look de d’Artagnan, le rocker Helvète de 63 ans est peut-être un peu moins tonique sur scène qu’il y a quelques années mais réserve toujours quelques bons mots qui déclenchent les rires. En guise de « faux rappel », (il déteste les rappels !), il entonne « Éclaircie », « Hemmige (Mani Matter) et le sublime « Autour de ton cou » extrait du dernier album. Ces deux heures de traversée musicale sont un pur enchantement. Les fans en ressortent émus et conquis.

 

Voir sur Gonzomusic STEPHAN EICHER À L’OLYMPIA

All pix by Jean Christophe Mary

Album « Ode » (Barclay/Universal).

 

Musiciens :

Stephan Eicher : chant, guitare

Noemie Von Felten : harpe

Reyn : piano, claviers, programmations 

Simon Gerber : guitare, basse

 

Titres

Première partie  « Zorro Schlubowitz »

 

Noise Boys

La chanson bleue

Donne-moi une seconde 

Si tu veux que je chante 

Dans ton dos

Doux dos

Tu ne me dois rien

 

Concert

 

The disposition of the linen

Sans contact

Pas d’ami (comme toi) 

Le plus léger au monde

Prisonnière

Tous les bars

Voyage

Des hauts, des bas

Rivière / Hope / Ni remords, ni regrets / Manteau de gloire  avec les machines

Lieblingsläbe

Combien de temps / Two People in a Room

Rêverie

Ne me dites pas non

1000 vies

Je te mentirais disant

Eisbär

(Grauzone song)

Déjeuner en paix

Éclaircie

Tu ne me dois rien

Hemmige

(Mani Matter cover)

Autour de ton cou

 

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