LE RADEAU DES INUTILES DE STEPHAN EICHER
Alors que Polydor vient de rééditer l’album mythique « Engelberg » Stephan Eicher a entrepris une tournée à bord du « Radeau des inutiles », un projet musical hybride qui flotte sous le drapeau de la poésie, de la gastronomie et de la convivialité. Une tournée en forme d’odyssée dont le radeau mouillait hier soir à l’Olympia boulevard des Capucines. Inutile de dire que l’émotion des fans était à son comble. Et que JCM était au 7ème ciel….
Ce n’est pas un scoop, depuis toujours Stephan nous est cher… voire très cher ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Eicher ), cette fois notre rocker helvète favori nous embarque dans une nouvelle aventure inédite, une traversée sonique baptisée le « Radeau des inutiles », qui justement faisait escale mercredi dernier dans la salle historique de l’Olympia pour un show aussi cool qu’intimiste.
Par Jean Christophe MARY
À 20h45, précises, les lumières s’éteignent et le spectacle commence dévoilant un large radeau de bois marqué par une immense voile surplombant la scène sous laquelle sont alignées Stephan Eicher et ses musiciens. Magique dès le premier titre, « Manteau de gloire » Stephan Eicher nous transporte grâce à son incroyable voix et sa douce présence animale. Entouré d’un batteur, d’un bassiste et d’un pianiste le rocker Helvète s’élance tel un bolide sur une autoroute expérimentale entre folk, jazz et rock alternatif boosté par un titre composé dans sa jeunesse pour son groupe Grauzone, le rebelle « Noise Boys ». Puis on remonte le temps aux accords de « Les filles du Limmatquai » et « La chanson bleue » extraits de ce premier album du même nom et enregistré en douce dans un studio dont le propriétaire était retenu dans une geôle grecque. Entre les chanson, il marque de longues pauses pour nous livrer quelques anecdotes autour de la naissance de ses chansons. Puis il nous prend par surprise avec une magnifique version « Combien de temps » l’un de ses premiers tubes. Assis sur des tonneaux ou coffre en bois, les 4 musiciens récoltent les faveurs du public sur la vingtaine de titres joués : « Homeless Song » suivi d’un intermède amusant ou le bassiste accorde la guitare de Stephan Eicher qui lance : « Si c’est pas une équipe ça !». Suivront « Si tu veux que je chante », « Prisonnière », « Monsieur Je ne sais pas trop », « Papillons », « Ne me dites pas non », « Dans ton dos » ou encore « Solitaire ». Au milieu du set, sur le final d’Eldorado, 9 tambours se retrouvent sur l’avant-scène pour un moment d’émotion intense où quelques regards furtifs s’échangent dans le public. Puis il entonne « Ne me dites pas non » et « Dans ton dos , 2 titres poignants qui réussissent à nous rendre nostalgique. Et nouvelle surprise-qui n’en est pas vraiment une- Stephan Eicher évoque le 30eme anniversaire de son album mythique « Engelberg ». A 61 ans, l’artiste vit ses chansons plus intensément que jamais, en égrainant « Wake Up », « Pas d’ami (comme toi) », « Easy », « Tu ne me dois rien » et poussera même sa voix au maximum sur un « Déjeuner en paix » d’anthologie. Avec sa yeux bleus perçants et son look de d’Artagnan, notre chuisse favori est peut-être un peu moins tonique sur scène qu’il y a quelques années mais nous réserve toujours quelques bons mots d’anthologie. En guise de faux rappel, (il déteste les rappels !), le chanteur entonne « Hemmige » et « Djian’s Waltz » chanson écrite pour son ami et parolier Philippe Djian. Après un peu plus de deux heures d’un show sans faute, les fans sont émus et conquis.