SI ÇA ME DIT, ÇA TE DIT AUSSI… OU LA FIÈVRE TRANS DU SAMEDI SOIR

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Episode 3 de ces irrésistibles 38émes Transmusicales, expérimentées par l’envoyé spécial de Gonzomusic, le sémillant et surtout infatigable Rachid Bara, qui nous autopsie avec art la grande soirée d’hier soir à Rennes où il a pu applaudir – ou siffler- Vyryl, un duo électro masculin-féminin from Besançon, un Super Parquet pratiquant la bourrée auvergnate, en version électro expérimentale, devant des gens forcément… bourrés, des ravissantes Islandaises de Reykjavíkurdætur, le trio norvégien Sauropod et enfin Meute, une tonitruante fanfare techno électro made in Hambourg. Let there B rock…

 Par notre envoyé spécial aux Transmusicales de Rennes, Rachid Bararachid-bara-par-valk

Samedi matin, démarrage en douceur au café dès 10h auprès du Marché des Lices, rituel sacré du pèlerinage aux Transmusicales avec huîtres revigorantes, galette-saucisse émouvante, andouille artisanale gouteuse et cidre brut de pomme… la vie est belle et c’est tant mieux. Entre Trans-festivaliers en after et charmantes vieilles dames poussant caddie, le charme de la place des Lices est aussi délicieux pour les yeux que pour les oreilles, générant toujours de bons moments de partages et de rencontres insolites, c’est aussi ça le secret bien caché des Trans.

Ensuite, passons au menu musical avec à partir de 16h30, un plateau télé radio FIP et Tsugi au Liberté, qui me permet de revoir de près mes « révélations » des jours précédents : Nova Twins, The Barberettes, les 5 nouvelles femmes de ma vie, et le romantique Octave Noire, quel classe ce Patrick, beau et sombre prince du somptueux Nouveau Monde.

 

vyryl19h30, montée d’un étage pour se sentir Vyryl l’espace de quelques minutes. Duo électro masculin-féminin surpuissant en machines et batterie. Ils viennent de Besançon et créent du buzz en son. À fond les ballons, high énergie et gros son, mais mauvaise construction du show ou mauvais feeling de la montée en puissance, le duo livre tout en deux morceaux et ne laisse ensuite aucune progression, ni évolution, dans son alchimie techno électro rock hardcore bruitiste. Un réel manque d’élégance et de présence d’esprit qui rendent le show bourratif, dur à digèrer. Au moment de leur reprise à la lettre d’un classique de Prodigy, j’ai la nausée ! Ce qui aurait dû constituer la cerise sur le gâteau, génère chez moi  l’envie irrésistible de quitter le restaurant sans payer l’addition !

Super Parquet met en transe le Hall 3

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Super Parquet

22h45, arrivée au Parc Expo, dans un Hall 8 gavé de monde pour Lucky Chops Hélas, pas moyen de tenter une technique d’approche pour parvenir à me glisser devant la scène, alors j’abandonne. Pour moi, les concerts aux Trans, comme tous les concerts ou presque, doivent se vivre dans les premiers rangs, au cœur de l’action artistique, pour en sentir les rouages et les émotions viscérales. Du coup, stratégiquement, quand les soirées du Parc Expo affichent complet de chez complet, il faut arriver 5 à 10 mn avant le show. Ce que j’assure, avec Super Parquet dans le Hall 3. De la bourrée Auvergnate, jouée devant des gens bourrés, c’est fait et bien fait en version électro expérimentale. La musique populaire de tradition orale, mais en version danse, c’est forcément la transe, alors en Trans, quelle évidence, même si le folk a souvent ( hélas) mauvaise presse en France, symbole pour beaucoup de musique de ploucs réactionnaires, de culs terreux, mais pourtant si chère à notre grand Georges, qui lui comme Bartok, Kodaly ou Stravinsky a toujours su que dans la musique, la chanson et la danse traditionnelle se cachent une richesse culturelle authentique. Les Trans le savent aussi, depuis longtemps, et l’ont démontré jadis, de fort belle manière, avec Denez Prigent et ses gwerzou (complaintes) a cappella de toute beauté, interprétées dans la mythique Salle de la Cité, face à un public surpris, puis hypnotisé et finalement ravi devant tant de grâce et de beauté. Super Parquet met en transe le Hall 3 en deux morceaux avec cabrette, vielle à roue distorsionnée, banjo et machines. Le premier titre démarre tout en douceur avec une version de la « Claire fontaine » enchantée à la Malicorne, mais en version électro folk. Le second titre envoie déjà la purée, le kick est bien présent et l’on peut danser la bourrée ou sauter et po-goter comme un taré. Il y aura même du diving pratiqué durant le set super gagnant de ces Auvergnats bougnats dans le vent. Brassens aurait aimé, Christian Vander de Magma et Bela Bartok aussi… Chapeau rond et super bravo les gars de Super Parquet… vive le dance-fleur comme un chou !

 

Les 3/8 jusqu’à la Meute

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Reykjavikurdaetur

Comme hier, la résolution de la problématique du soir au Parc Expo : comment réaliser la Mission Impossible, voir tous les concerts dans les différents Hall ? C’est simple, se contenter des Halls 3 et 8 alors en route pour le travail auditif et visuel en 3/8 en version stakhanoviste et sans augmentation de salaire sur les heures sup ! Travailler plus, pour plus de Transes et de plaisir… ou de déplaisirs. Hall 8, les belles Islandaises de Reykjavíkurdætur sont dans la place et se la jouent à la fois pétasses et riot girls. Une vingtaine de belles donzelles envoient du flow en islandais sur du hip-hop primaire avec de belles chorées. Visuellement, ça le fait grave; mais musicalement, c’est tellement pauvre qu’on s’ennuie ferme au bout de trois morceaux. Il manque un vrai bon producteur musical à cette machine de guerre de belles amazones. C’est juste pour le plaisir des mirettes et celui, certes coupable, du mateur-amateur invétéré, que je reste sur ce show chaud comme les braises, mais même pas jusqu’au bout, me retirant avant comme dans un « gigus interruptus » 😉

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Sauropod

Un petit tour au Hall 3, où le trio norvégien Sauropod rame pour déchainer les passions, sur son rock punk à la Pixies croisé Nirvana, malgré une bassiste charismatique qui se bouge grave, en sourire et douceur, mais aussi en belle rockeuse, tout ça pour compenser l’immobilité du guitariste chanteur raide comme un piquet de grève ou comme un piquet pour briser la glace qui ne se fend pas ce soir dans le Hall 3.

 

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Meute

Direction, le Hall 8, à 4h00 pour Meute, projet de fanfare techno électro hamburger. De Hambourg, un brass band brasse les classiques de la house et de la techno, en étonnantes versions acoustiques. Résultat des courses, le Hall 8 se transforme en dance-floor ou les ravers s’agitent, le sourire béat aux lèvres. C’est une fièvre à la Madchester, comme au célèbre club l’Hacienda, qui se propage dans le Parc Expo. Sauf qu’en l’occurrence, ici nulle trace de platines vinyles ni de machines, mais une grosse caisse, une caisse claire, des cymbales et toutes sortes de cuivres, pour des gimmicks électro joués avec brio et passion pour mettre le feu à la Grande Discothèque des Trans ? C’est ce que l’on peut aisément qualifier de grande « Fièvre du samedi soir » où le public s’abandonne en transe majeure extatique de high level… Quelle sensation, cette Meute qui a vraiment du chien, de la classe dans la chasse à la Cour des Miracles.

 

5h15, byebye Parc Expo, direction dodo, car demain nous vivrons nos ultimes sensations aux Trans de Rennes, pour une soirée plus light à l’Ubu, en passant d’abord à l’Aire Libre, car comme le proclamait si justement John Drake, alias le numéro 6 : je ne suis pas un prisonnier, je suis un homme libre… comme l’air qu’on entend aux Trans… alors bonjour chez vous ( Be seing you) ! À demain, si vous le voulez bien, chers amis du soir au revoir, et surtout gardez l’espoir !

 (Voir également sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/en-route-pour-la-transe-en-trans.html , https://gonzomusic.fr/je-dis-jeudi-aux-transmusicales.html , https://gonzomusic.fr/le-vent-redit-les-trans-et-cest-de-la-demence.html )

Rachid BARA

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